mardi, juin 06, 2017

Dieu... Réflexions

Depuis plusieurs mois, nous lisons en groupe le livre de la Genèse. Comme chacun le sait, c'est le "premier de livres de cette bibliothèque qu'est la bible", mais c'est et de loin l'un des plus compliqué et des moins faciles à comprendre.

Une fois passé les 11 premiers chapitres, que l'on nomme souvent les mythes fondateurs, chapitres sur lesquels on a tellement écrit, on rentre dans quelque chose qui est plus une histoire: histoire d' Abraham,  histoire de Isaac, histoire de Jacob, histoire de Joseph..

Et là se pose une question plusieurs fois formulée par un de membre de notre groupe: qu'est ce que ces écrits, aujourd'hui, nous disent sur Dieu? Est-ce que nous n'avons pas l'impression d'un Dieu qui choisit sans que l'on sache trop pourquoi il va choisir le plus faible, le moins costaud, le plus rusé au détriment de l'aîné, du plus fort?  Pourquoi ne permet -il pas à la femme aimée d'avoir des enfants? Pourquoi ces hommes choisis se montrent parfois si faibles, si retors, si méchants, si injustes? Est ce qu'ils sont des pions choisis par lui, pour s'établir un jour sur une terre déjà occupée?  Et aujourd'hui qu'en est-il pour nous? Quel est ce Dieu qui se montre dans le premier testament?

Bien sûr il y a des réponses "savantes " à ces questions, on peut lire les écrits du Père Beauchamp, les écrits d'André Wénin, mais aussi de Marie Balmary et d'autres auteurs. Tous, d'une manière ou d'une autre parlent de ce désir de Dieu de diviniser l'humain, de ne pas laisser la violence prendre le dessus, sauf que ce qu'on lit dans la Bible, et c'est certainement une de ses qualités de ne pas avoir voilé le mal, la méchanceté, mais aussi les mises à morts de populations entières à la demande du Seigneur lors que la conquête de la terre promise, on est confronté à une violence énorme, à de la mort au moins autant qu'à de la vie et à beaucoup de haine. Les conquêtes ne se passent jamais paisiblement. Les royautés se font et se défont dans la violence et dans le meurtre. Les guerres sont là, avec là encore la mort, les déportations, les humiliations. Alors qui est ce Dieu? Parfois j'ai envie de dire comme dans le Petit Prince: "quel drôle de Dieu"

Alors la réponse non savante qui m'est apparue ce matin, et qui est donnée dans le Prologue de Jean, c'est que le Dieu de la Bible est un Dieu qui parle, qui parle de différentes manières, mais qui parle. Et c'est bien la relation à la parole qui permet au petit d'homme, à l'infans  (celui qui n'a pas de parole, qui est parlé par l'autre), d'accéder au langage, de devenir un parle-être et de pouvoir entrer dans le symbolique.

Un Dieu qui parle, même si souvent on ne comprend pas ce qu'Il attend, mais qu'on le découvre au fil des ans ou des siècle, est un Dieu qui façonne l'homme, mais qui d'une certaine manière se laisse aussi façonner par lui, parce que, la paternité ne s'apprend que lorsqu'on a un fils et des enfants.

Alors je pense que la caractéristique de ce Dieu, c'est la parole "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu" et c'est, ou ce sont ces paroles qui se disent aujourd'hui, autrement mais aussi pareillement, qui permettent à l'homme, de sortir de l'animalité pour aller vers un ailleurs qui lui permet d'advenir à ce qui est son chemin, même si cela n'est pas encore visible, compte tenu des événements qui se vivent sur notre terre;