jeudi, octobre 03, 2024

Mt 18, 1-5. 10

Mt 18, Jésus prit un enfant et le plaça au milieu d'eux. 

 

Préambules.

 

Pour la fête des anges gardiens, la liturgie nous propose le début du chapitre 18, ce chapitre qui donne certaines règles de fonctionnement de la jeune communauté pour que celle-ci puisse fonctionner.

 

Au questionnement des apôtres, savoir qui sera le plus grand dans le royaume des cieux, la réponse de Jésus (mais on a déjà entendu quelque chose de semblable et dans l'évangile de Luc Lc 9, 48 et sans l'évangile de Marc Mc 9, 36,  la réponse de Jésus est sans ambiguité: changer pour redevenir comme un enfant (confiance totale, se savoir petit, voir le dernier). Et pour que cela se fixe bien dans leur tête, Jésus prend un enfant et le met au centre du groupe. 

 

Puis il y a une sorte de glissement qui se fait entre l'enfant, et ceux qui sont les petits parmi ceux qui suivent Jésus. Arrive alors une mise en garde très sévère: ceux qui sont de fait les dirigeants, ne doivent en aucun cas être cause de chute pour les petits, et c'est àç chacun de s'examiner lui, pour discerner s'il se laisse conduire (Paul dira plus tard par la chair), par les sens et en devenir esclave. Ces versets ne figurent pas dans la lecture d'aujourd'hui. Qui se termine en affirmant que ces petits qui risquent d'être méprisés, leurs anges eux, voient la face de celui que Jésus appelle son Père et qui habite dans les cieux. Or si on en croit la tradition juive, seuls les archanges, ces envoyés de Dieu qui vont dans le monde des hommes, peuvent voir et regarder Dieu. Les autres, ne regardent pas la face du Très Haut. Alors là, Jésus propose un autre changement, parmi les anges, les plus grands ce sont ces anges qui veillent sur ces petits, sur ces enfants, et non pas ces anges ou ces archanges. Peut-être ont-ils aussi pour mission de veiller pour qu'à la pierre notre pied ne heurte. Enfin il doit s'agit d'une autre pierre, peut-être celle du scandale, pour que pour heurter des pierres, des pierres qui sont sur mon chemin, mon ange gardien, n'a jamais fait le ménage!.

 

Une petite remarque: dans un autre évangile, pour répondre à la même question  jésus prend un enfant, l'embrasse et dit qu'il faut se rendre semblable à cet enfant. Mais si en grec le mot employé signifie enfant, il signifie aussi esclave et Jésus fait une sorte de jeu de mots en disant que celui qui se fait petit comme un enfant, se fait aussi l'esclave de tous. 

 

En lisant ce texte ce matin, je pensais à cet enfant, qui devient le point de mire.

 

Alors j'ai eu envie de laisser parler cet enfant, mais en allant nettement plus loin dans le chapitre 18, à savoir jusqu'à la parabole des 100 brebis.

 

J'ai choisi de faire parler un enfant pas trop petit, mais pas trop grand non plus, disons 5-6 ans. 

 

.On trouvera en annexe le travail habituel sur le texte, mais aussi des comparaisons entre les récits de Matthieu et de Marc. 

 

 

L'enfant raconte à ses parents.

 

Il m'est arrivé une drôle d'aventure. Celui qu'on appelle Jésus, vous savez le Rabbi qui fait des guérisons, et bien il  est arrivé avec les hommes qui discutaient entre eux. Moi je les regardais. Et puis ils se sont approchés de leur Maître, et ils lui ont demandé qui est le plus grand dans le royaume des cieux.  

 

Moi je m'étais approché en douce, parce que je voulais le voir ce Jésus. C'est pour ça que j'ai entendu. Mais c'est une drôle de question. Peut-être qu'ils veulent savoir lequel d'entre eux est le meilleur. Mais pourquoi parler du royaume des cieux, ça je ne comprends pas. 

 

Jésus a alors regardé tout autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose. Il m'a vu, il m'a souri et il m'a fait signe de venir. Je me demandais vraiment ce qu'il me voulait. Mais on dit qu'il est gentil, alors je suis allé vers lui.

 

 Ses amis étaient là, assis en cercle au. Il est entré dans le cercle et moi avec lui. Nous étions tous les deux en plein milieu. Il y avait tous ces hommes, qui me regardaient, qui me dévisageaient, et je n'aimais pas ça du tout. J'aurais voulu disparaître. Et voilà que Jésus leur dit que s'ils ne changent pas pour devenir des enfants , ils n'entreront pas dans le royaume des Cieux. Je n'en croyais pas mes oreilles, moi qui ai tellement hâte de grandir pour ne plus être un petit, pour ne plus avoir à obéir à tout le monde, pour ne plus être obligé de rendre des services à tout le monde, et surtout à ne pas être écouté quand je veux dire quelque chose, parce que les enfants doivent se taire et écouter les grands. Il doit être un peu fou pour dire ça ce Jésus. Il a ajouté que celui qui se fera petit comme moi, celui-là sera grand dans le royaume. Est-ce que ça veut dire que moi, j'ai de l'importance pour le Très haut? Alors si c'est vrai pour lui, c'est une sacrée bonne nouvelle pour moi.

 

Après il a dit quelque chose que je n'ai pas compris, sûrement parce que je suis trop petit pour comprendre ces grandes choses. Il a dit que celui qui accueille un enfant comme moi,  il l'accueille aussi Jésus. Je n'ai pas compris. 

 

Après, peut-être que j'aurais dû partir, mais je me sentais bien, je me suis assis, comme ça on me regardait moins et je l'ai écouté. Il disait que celui qui est comme une pierre qui fait tomber les autres qui croient en lui Jésus, il aurait mieux valu qu'il ne vienne pas au monde. Ça m'a fait froid dans le dos, mais des fois, les grands quand ils me font des croche-pieds et que ça les fait rire, je les déteste et je sais que ce n'est pas bien de détester, mais c'est de leur faute. Pourquoi ils veulent me faire du mal? Peut-être que je pourrais dire ça à Johan,  qui est méchant avec moi, alors que je ne lui ai rien fait, qu'il devrait se méfier, parce qu'un jour ça lui retombera dessus.

 

Jésus a continué à parler. Et là, il a eu des mots qui m'ont fait froid dans tout mon dos. Je répète ce qu'il a dit, mais moi je n'ai pas compris, sauf que ça fait peur. Je sais que parfois on peut couper la main d'un voleur pour le punir, parce que sa main a fait du mal. Lui, il disait que si le pied de quelqu'un est pour cette personne une occasion de chute, il fallait la couper, parce qu'il vaut mieux entrer boiteux dans le royaume que brûler dans un lieu qu'il appelle la Géhenne, mais je ne sais pas ce que c'est, ni où c'est. Mais se couper le pied, c'est horrible. Il a parlé ensuite de la main et là, pareil, la couper et enfin de l'œil se l'arracher. C'est affreux, et j'ai peur de faire mauvais rêves maintenant. 

 

Les autres, ils regardaient le sol, ils n'avaient pas l'air très fiers. 

 

Et puis Jésus il a dit un truc énorme. Il leur a dit de ne pas mépriser les enfants ou ceux qu'eux ses disciples considèrent comme des enfants, des nuls,  parce que leurs anges voient sans cesse la face de son Père à Lui, Jésus. Alors là, c'est comme s'il me faisait un cadeau. J'ai compris que moi, j'ai un ange qui veille sur moi,  que moi j'ai un ange comme Tobit a eu l'ange Raphael. Et cet ange, même si les autres me veulent du mal, même si je ne le vois pas, il est toujours avec moi, et en même temps, il est avec le très Haut. Je vais lui donner un nom à mon ange, mon ange à moi, mon ange qui voit la face de Dieu. Je ne suis plus seul. 

 

Pour finir, il a raconté une petite histoire. Il a parlé d'un homme qui avait cent brebis. Je me disais qu'il devait être bien riche pour avoir un aussi grand troupeau. Et qu'une brebis s'était égarée. Et bien Jésus a dit que cet homme, il a laissé toutes les autres pour aller chercher cette coquine qui était partie, qu'il l'avait retrouvée et qu'il était heureux, et qu'il ne lui avait rien dit, à sa brebis, tellement il était content. 

 

Et Jésus a ajouté que celui qu'il appelle son papa c'est comme ça qu'il fait et qu'il est quand une brebis est retrouvée. Alors moi quand je serai grand, j'irai chercher les brebis qui se sont sauvées et je les ramènerai à leur maître. Voilà, moi j'ai trouvé ce que je ferai quand je serai grand. Mais ce que je sais aussi, c'est que je dois ne pas oublier ce que j'ai entendu, et le raconter aux autres et tant pis s'ils ne me croient pas. 

 

 

 

ANNEXES.

 

 

Annexe 1: travail sur le texte.

 

1 À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

 

C'est donc le début du chap 18 de Matthieu. On est toujours en Galilée. C'est le chapitre (pour moi) de ce qu'il faut faire ou ne pas faire, pour que l'église soit. Et ça se termine par la parabole de celui qui est insolvable et donc de la miséricorde. 

 

Je trouve la question intéressante. On n'est pas comme dans Marc, à se quereller pour savoir qui sera plus grand (le plus capable de prendre la place de Jésus), mais là, c'est une question du futur. On pourrait reformuler et dire: dans le royaume où tu vas nous ouvrir les portes après ta mort, qui sera le plus grand. Mais je crois que c'était une manière détournée de poser la question du plus grand, du plus apte à diriger un jour. 

 

2 Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux,

 

Je me suis toujours demandé ce que ce petit avait pu ressentir. Il appelle, et il le met au milieu. L'enfant lui est là, avec tous ces hommes. Peut-être qu'il a un peu peur. Je ne sais pas. Peut-être qu'il se demande ce qu'il a fait. Il ne comprend pas trop. Il sait qu'il est petit, qu'il faut peut-être obéir. 

 

3e t il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

4 Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

5 Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.

 

Et voilà que Jésus se met à parler. Mais l'enfant est là, présent. Cela commence par Amen, ce qui montre l'importance de ce qui est dit. Il s'agit de changement et là  Il y a la nécessité d'une conversion, donc de quelque chose qui prend tout l'être. Il s'agit du "comme". Et ce n'est pas si facile. On parle toujours des qualités de l'enfant, peut-être faut accepter aussi la dépendance, et la confiance.

 

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06 Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.

07 Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, alheureux celui par qui le scandale arrive !

08 Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel.

09 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu.

 

Ce passage n'est pas retenu, mais l'enfant lui l'a entendu, et peut-être que ça lui a fait peur. On trouve à peu près la même chose au début de l'évangile, le discours sur la montagne: Mt 5, 30. Chez Mc, ce sera au chapitre 9 41-51, toujours dans le même contexte,(voir aussi annexe).

 

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10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

 

Peut-être qu'on pourrait dire si ton œil, ta main, ton pied te conduisent sur une route qui est une route mauvaise, alors changes avant qu'il ne soit trop tard, mais surtout, veille à ne pas être cette pierre d'achoppement pour ces disciples que tu méprises, que tu considères comme des moins que rien. Ils sont les petits, les pauvres, ceux auxquels le royaume appartient, et dont les anges voient sans cesse la face de mon Père.

 

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12 Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?

13 Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu.

 

Jésus s'adresse toujours aux disciples et il essaye de leur faire comprendre que cette brebis perdue, cet homme ou cette femme qu'ils auraient tendance à mépriser, Dieu ira la chercher surtout si elle a pris la fuite par peur, et que sa joie sera grande quand elle sera retrouvée.

 

 

 

 

Annexe 2: comparaison Matthieu et Marc.

 

Matthieu

5, 27-30

Matthieu

18, 1-14

 

Marc,

 9, 32--50

 

 

32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

 

 

 

01 À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »

34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

 

 

3 et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

 

 

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

 

2 Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux,

 

4 Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

05 Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.

 

 

 

 

36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :

 

 

 

37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

 

 

 

 

 

38 Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »

39 Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;

40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous.

41 Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

 

 

 

06 Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.

 

 

07 Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive !

 

42 « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. 

.29 Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.

 

30 Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.

 

 

08 Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel.

09 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu.

 

 

43 Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.

 

 

45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.

47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,

 

 

10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

 

 

2 Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?

13 Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu.

 

 

49 Chacun sera salé au feu.

50 C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

 

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mardi, septembre 03, 2024

Matthieu 25 1-45: les dernières paraboles qui parlent de la fin des temps.

 
La parabole des dix jeunes filles et les deux autres paraboles du chapitre 25.

 

 

Matthieu 25 1-45: les dernières paraboles qui parlent de la fin des temps.

 

 

Préambules. 

 

La vingt et unième semaine du temps ordinaire propose la fin de la lecture continue de Matthieu, lecture qui a commencé fin juin. Nous voilà donc au chapitre 25, la dernière parabole de ce chapitre sera lue pour le dimanche du Christ Roi.

 

La parabole des dix jeunes filles, nous l'avons entendue récemment pour la fête d'Edith Stein. Or, si je sais maintenant qu'on peut remplacer "lampes à huile" par "torches", ce qui change un peu les choses, puisque les torches évoquent mieux la notion de cortège, et que les réalimenter il faut bien de l'huile, simplement en trempant dans l'huile, mais que des torches éclairant plus qu'une simple lampe à huile, partager la lumière serait possible, ce n'est pas tant la question de l'huile (onction, esprit saint etc.) qui m'a interrogée, ou le comportement somme toute peu compréhensible du non partage ce l'huile, mais ce futur, qui introduit l'histoire. Il est écrit: "le royaume de Dieu sera comme dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe".  Et ce futur interroge. 

 

Et c'est ce futur qui sera (qui est) finalement la source de tout ce qui suit. C'est lui qui m'a mise en route pour essayer de raconter autrement ces paraboles tellement connues. 

 

Si je fais un bref retour dans le passé, à savoir le chapitre 24, qui n'est pas du tout un chapitre agréable à lire, car il ne décrit pas un avenir qui chante, persécutions, malheurs, et aussi cette fin des temps qui va arriver, où il nous est dit qu'un homme sur deux sera sauvé, et pareil pour les femmes. Le salut est donc loin d'être assuré, et c'est aussi ce que montrent ces paraboles. Une seule consigne, quoiqu'il arrive, ne pas relâcher la vigilance, car personne ne sait quand cela arrivera. Veiller, veiller et ne pas profiter de l'absence, du silence, pour faire n'importe quoi. Ceci concerne ceux qui ont des responsabilités. Heureux le serviteur fidèle, le bon intendant. Quant à l'autre, il partagera le sort des hypocrites (mais souvent c'est le qualificatif des pharisiens, de ceux qui savent, qui connaissent, qui pratiquent la loi "brute", qui pensent être sauvés et qui seront dans un lieu où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 

 

Puis m'est venue une idée insolite. La lecture du chapitre 6 de Jean, durant cinq semaines, n'y est pas étrangère. Jean décline sur tous les tons que la vie éternelle, est donnée ou sera donnée à ceux que croient en Jésus, qui comprennent qu'il est Présence du Père, que le Père est en lui et lui dans le Père. Se nourrir de sa présence, se laisser nourrir par lui, c'est cela qui est comme le gage de la vie éternelle et aussi de la résurrection. Alors je me suis demandée si ces paraboles ne concernaient pas la foi, la foi de cette église dite primitive, mais aussi de notre. Croire qu'est- ce que cela signifie, croire, à quoi cela engage-t-il? 

 

Dans l'épitre aux Galates, il y a pour moi un verset important.  C'est au chapitre 5. Paul affirme au verset 6 "que ce qui a de la valeur, ce n'est pas d'être circoncis ou non, mais la foi qui s'exprime par la charité." 

 

Pour le dire autrement, du moins pour moi, si la foi que l'on reçoit un peu comme un dépôt, ne s'exprime pas, dans et par la charité, elle reste morte. Et c'est bien la thématique de la troisième parabole, où malgré tout, les uns comme les autres, savent qui est Jésus, puisqu'ils s'adressent à lui, presque familièrement, et sont étonnés par les affirmations de Jésus qui leur dit que certains en faisant du bien à ceux qui sont ses frères, lui ont fait du bien à lui, et que les autres, en restant dans leur bulle, ils l'ont négligé lui, en ne faisant rien pour les petits, les malades, les prisonniers. 

 

Or ce qui les différencient, ce n'est pas la foi, mais bien ce qu'ils font de leur foi. 

La foi doit devenir moteur. Si elle reste à l'état de savoir, elle ne sert pas à grand-chose, comme le dira l'apôtre Jacques dans son épître. 

 

La foi est un don, un don reçu. Mais que comme tout don, elle doit circuler. Soit être rendue au donateur, soit à d'autres (ce sont les thèses de Marcel Mauss). C'est ne rien faire du don qui pose question. Or de ce don, on peut faire, ou ne pas faire,  pas mal de choses.  

 

Dans la seconde parabole, le troisième serviteur, qui a pourtant reçu selon sa "capacité", n'en fera rien du tout. Il ira jusqu'à s'imaginer que c'est un piège. Alors que les deux autres l'auront fait fructifier, et ce quelle que soit la manière d'y être arrivé. Car peut-être, puisque c'est quelque chose qui se passe dans le temps, ils ont perdu, puis regagné. Cela nous ne le savons pas, mais ils ont pris des risques, ils se sont engagés et il nous est même dit que dès que le maître part (se retire) le premier, s'en va lui aussi pour se mettre au travail. Il ne reste pas statique. Le troisième lui, ne bouge pas, il reste chez lui, et il se débarrasse de ce trésor dont il ne veut pas et qui lui fait peur, parce qu'on peut lui demander des comptes, ce qui n'est pas dit explicitement dans le début du texte. Je reprends ici l'interprétation donnée par Marie Balmary, dans son dernier livre: "Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas". Pages 59 et suivantes. Le maître "livre" tout ce qu'il possède. Il donne à chacun selon sa capacité à recevoir, à digérer, à en faire quelque chose. Ce serviteur en fait quelque chose de mort. Le don il l'enterre, mais beaucoup de personnes, qui ont reçu ce don de la foi, en font autant. C'est peut-être un peu brutal de dire cela, mais la foi, on peut soit la mettre en pratique, parce qu'on croit au retour du donateur et la faire fructifier. On peut aussi se contenter du minimum syndical demandé par l'église, mais on reste dans le légal, pas dans l'amour,  soit n'en rien faire du tout. Je crois que ceux, qui ont reçu ce cadeau, ce don, qui avec certainement des hauts et des bas, car la foi se reconquière tout au long de la vie, essayent de la faire vivre, ceux-là qui font partie de la "famille de Jésus", ceux qui écoutent sa parole, la garde et la mettent en pratique.  

 

Peut-être que ces dix jeunes filles, correspondent à deux types de foi. Une foi qui agit (mais alors pourquoi n'ont-elles pas partagé) et une foi qui donne une assurance vie, mais qui n'est pas suffisantes. Or peut-être, que quand on est dans le partage, la foi dite agissante, il se passe en soi quelque chose, qui est de l'ordre de la lumière, de la présence de l'Esprit Saint, mais que cela, ne peut être partagé. Et c'est peut-être cela qui est pointé par ce refus. Ce n'est pas qu'l n'y en a pas assez pour les unes et pour les autres, c'est que ce don-là, il est personnel, il est unique. Une lumière blanche qui tombe sur un prisme, fait naître les couleurs de l'arc en ciel, mais le prisme révèle cela, mais ne peut le donner. Comme toute image, elle est limitée, et je le sais.

 

 Bref, ce sont des réflexions qui me sont venues, mais il n'est absolument pas question ici pour moi de juger. Simplement de me demander ce que je fais, moi, aujourd'hui, pour que ma petite, ma toute petite lampe à moi, ait assez d'huile pour se rallumer si elle s'éteint. Ce que je veux dire, c'est qu'avec les années, je ne suis pas sûre du tout de ne pas trouver la porte fermée, et qu'il ne reste que la foi en l'amour de celui qui est fiancé et qui ouvrira un tout petit peu la porte pour que je puisse m'y glisser.

 

 

Mais la question qui se pose, c'est qui sera sauvé, qui sera damné pour l'éternité, car c'est bien d'éternité qu'il s'agit et c'est peut-être là, où le bât blesse. 

La parabole des talents, semble finalement plus simple. Il y a ce refus lié peut-être à une fausse interprétation de qui est ce maître qui a fait totalement confiance à trois de ses serviteurs, qui conduit à ne rien faire du don reçu. Cela paraît logique, d'autant qu'il y a aussi un refus de ce maître-là. Mais les deux autres sont quand même plus difficiles à entendre. D'un point de vue, disons logique, mais la logique n'est pas ce qui fonctionne dans les paraboles, cela parait injuste que ces cinq qui se sont mises en route, sans provisions, mais qui ont suivi le conseil (malencontreux des avisées),et qui se sont décarcassées pour trouver un marchand, soient mises à la porte pour toujours. La seule réponse possible est celle de "l'aujourd'hui de Dieu, du temps favorable". Et une parabole est ce qu'elle est, rien ne dit que la miséricorde ne fonctionnera pas, mais il s'agit bien d'une mise en garde qui nous concerne aujourd'hui. Quant à la troisième parabole, certes certains n'ont pas ouvert les yeux, ils ont été sourds et aveugles à certaines misères, mais peut-on les réduire seulement à cela? 

 

Peut-être que Matthieu veut-il faire comprendre que dans cette assemblée (église) qui commence à exister il y a certaines règles fondamentales et finalement on ne se sauve pas tout seul. Il est nécessaire de tenir compte des autres, de ceux qui ne vont pas bien, et de s'en occuper, et c'est le sens de la troisième parabole. Dans cette nouvelle église, même si les dons de l'Esprit sont différents, il ne faut pas se contenter d'avoir reçu un don, encore faut-il le cultiver et en faire quelque chose. Enfin dans cette nouvelle église, la lumière reçue, elle aussi, elle s'entretient, et cela personne ne peut le faire à la place de l'autre. Et faute de lumière les ténèbres sont là, et dans le combat qui perdure entre lumière et ténèbre, la ténèbre peut hélas gagner si le feu de l'esprit n'est pas entretenu. C'est peut-être un début de réponse à ce qui semble quand même assez injuste. 

 

Ces paraboles sont là pour mettre en route, pour nous déplacer et elles déplacent. Peut-être tout simplement qu'elles disent qu'appartenir à une église est loin d'être suffisant pour que les portes de ce que nous appelons le royaume s'ouvrent. 

 

Comment faire raconter?

 

C'est en retravaillant la parabole des jeunes filles avisées et insensées que j'ai eu l'envie de laisser Jésus raconter,  et j'ai écrit un premier texte, en reprenant les versets proposés. Puis j'ai pensé que cela pourrait être pareil pour les deux autres. 

 

Comme je l'ai écrit, mais il s'agit d'une hypothèse, cette parabole s'adresse bien à ceux qui dans les églises disent avoir la foi. Avec une mise en garde. Le " veiller" ce n'est pas tant ne pas dormir (comme les apôtres à Getsémanie), mais c'est plus que cela. Même si l'avènement de Jésus tarde, même si on a du mal à y croire, même si on est dans le doute, dans la souffrance, dans la nuit, il est nécessaire de ne jamais oublier que croire s'accompagne toujours d'amour et d'espérance. Se contenter du minimum, n'est pas suffisant pour "entrer dans le royaume" par la grande porte. Espérons qu'il existe une autre porte qui permettra quand même de rentrer quand le temps sera là, que ce soit au moment de la mort ou au moment choisi par Dieu, ce que nous appelons le jugement dernier.

 

 Les récits.

 

Jésus raconte ou plutôt commente la parabole des dix jeunes filles. 

 

Pour cette parabole, dans un premier travail, il y avait le texte de Matthieu, et ce que Jésus en fait, mais j'ai trouvé cela compliqué à lire, et j'ai donc choisi, ce qui m'a obligé à modifier un peu le récit, de laisser Jésus raconter d'un seul jet. La première mouture sera en annexe. 

 

 

"Maintenant le temps de mon départ approche. Je vais essayer de faire comprendre à mes disciples mais à vous aussi, pourquoi certains entreront dans le royaume dont je vous ai ouvert la porte, et d'autres pas. Si vous vous souvenez de mes démêlés avec les scribes et les pharisiens, vous avez bien dû saisir que respecter la loi à la lettre et non plus en étant guidé par l'Esprit et par l'amour, mène à la perte et non à la vie. Et pourtant cela peut être héroïque, mais aussi stupide.

 

Alors je vais parler de noces. Ces noces qui permettront comme cela sera écrit plus tard, à ceux qui auront trempé leur robe dans le sang versé d'entrer dans le royaume. Car finalement je demande quand même à mes disciples d'avoir un certain héroïsme. Les noces c'est ce lien avec vous, ce lien unique.

 

Mais comme vous le savez si bien les évangiles ont été écrits pour les communautés qui sont nées après l'envoi de mon Esprit, cet Esprit qui a permis à mes apôtres de devenir des prêcheurs d'hommes. Matthieu, pour représenter le temps de l'église, dix jeunes filles. On peut dire que cela représentera les croyants. Il y a ceux ou celles qui ont compris que si la foi ne s'exprime pas dans l'amour des autres, elle n'est rien, et ceux ou celles qui croient que faire juste ce qui est demandé, c'est suffisant. Mais tous, ils savent que je vais venir un jour, et les chercher pour les conduire dans mon royaume.

 

Je rappelle qu'il s'agit d'un futur. C'est une belle image que je leur donne là. Celle des noces, celles d'un banquet, celle de la joie des retrouvailles. Alors ceux qui m'ont choisi d'être dans l'église, à un moment donné, parce qu'ils penseront que le temps de mon retour est proche, Elles prennent leur lampe, elles se mettent en route. Elles font cortège". N'oubliez pas que c'est une image. Et les noces, dans mon peuple, ce n'est pas rien; 

 

Comme vous le savez aussi, la moitié des jeunes filles sont prévoyanteselles savent qu'il y aura peut-être des nuits à passer, et elles prennent de l'huile pour les lampes, pour ne pas être à court. Souvent j'ai parlé de l'homme prévoyant, celui qui construit sa maison sur le roc. C'est un peu pareil. Il y a aussi eu cet intendant fidèle, qui en mon absence s'occupe des autres serviteurs. Il lui faut être prévoyant.  Mais en même temps savoir ne pas tout contrôler, s'abandonner comme vous le dites si souvent, me trouver chaque jour.

 

Je parle d'un flacon d'huile, je sais que vous allez beaucoup discuter là-dessus. L'huile cela fait penser à l'onction et l'onction c'est personnel, ça ne se partage pas, ça se reçoit, mais peut-être que c'est aussi la lumière intérieure, celle lumière qui s'entretient un jour après l'autre, qui peut éclairer les autres, mais qui ne se partage pas vraiment.

 

Mais il y en a cinq autres, qui elles, partent je dirai un peu le nez au vent. Elles savent que c'est la fin, et elles partent, mais elles ne pensent pas que ça pourra être long. Elles sont insouciantes. 

 

Et voilà, le décor est planté. Elles sont en route, elles viennent à ma rencontre. 

 

Mais là je vais surprendre. Je ne vais pas faire ce que l'on attend de moi. 

 

Non, je vais tarder, je vais me faire désirer. Et je vais peut-être tellement tarder, qu'on finira un peu par m'oublier. C'est bien ce qui s'est passé dans cette parabole où les locataires de la vigne, parce que le propriétaire ne réclame pas son dû, finissent par croire qu'il n'existe pas et qu'ils s'imaginent être eux les propriétaires. 

 

En fait mon Père a souvent fait cela, Lui il appelle mettre à l'épreuve. C'est peut-être ça. Et puis c'est rare des jeunes filles qui viennent à la rencontre de l'époux. D'habitude elles font partie du cortège de la reine, mais là, c'est autre chose, qui surprend, et c'est aussi cela l'important. Se laisser surprendre;

 

Et comme je tarderai, tout le monde piquera du nez et dormira. On ne pensera plus à moi, ni à mon retour. Enfin ce n'est pas tout à vrai, parce que la bien-aimée elle, certes elle sort, mais son cœur veille. Alors même si elles dorment, leur cœur veille, du moins pour la moitié d'entre elles.

 

Et puis, il y aura un cri, qui réveillera tout le monde en sursaut. Peut-être une catastrophe encore plus énorme. Et là, on pensera que mon retour sera vraiment imminent. Alors ce sera le réveil. Et dans les croyants, certains se rendront compte qu'ils ne sont pas prêts, pas vraiment, qu'il leur manque quelque chose. Mais je ne suis toujours pas là et pourtant mon arrivée est proche. 

 

Tout le monde est réveillé, et c'est là que quelque chose se passe. Certaines se rendent compte qu'elles ne sont pas vraiment prêtes, qu'il leur manque quelque chose. Et les voilà qui demandent à celles qui savent, de leur donner de leur savoir, mais ça ce n'est possible, ce savoir-là, il ne se partage pas. 

 

Alors comme malgré tout, je ne suis pas là, elles vont suivre un conseil, en soi pas si bête, de trouver chez les marchands ce qui leur manque. Mais,  marchands de quoi? À vous de trouver. Je sais que vous allez beaucoup réfléchir à cela, que cela va faire couler beaucoup d'encre, pour comprendre ce qui se passe là?

 

Pourquoi ceux qui ont, ne donnent pas? Est-ce que ceux qui sont en manque auraient dû attendre, profiter de la lumière de ceux qui ont de l'huile? Aurait-il mieux valu ne pas aller chez les marchands, parce que,  s'acheter une conduite au dernier moment ça n'a pas de sens et qu'il aurait mieux valu attendre, en espérant profiter de la lumière des autres?

 

C'est peut-être en cela qu'elles sont insensées, plus que de n'avoir pas pris d'huile. Mais moi, j'ai dit qu'elles ont suivi le conseil des avisées, qu'elles sont parties, et qu'elles n'étaient pas là quand je suis arrivé. Et qu'elles s'en sont bien mordu les doigts. 

 

En fait, je suis arrivé, sans faire de bruit et ceux qui étaient là, qui m'attendaient avec leur foi, avec leur espérance, avec leur charité, sont entrés chez moi, et la porte a été fermée. Il y a un dedans et un dehors. Avant il n'y avait qu'un dehors. Dans une autre histoire, je dirai que ce dehors n'est un endroit très agréable.

 

Bien sûr, elles sont arrivées, mais c'était trop tard. 

 

Cela peut paraître très injuste. Au début de mon ministère, j'ai parlé de ceux qui me disent "Seigneur, Seigneur, nous avons mangé avec toi, nous avons bu avec loi, alors prends nous dans ton royaume" et aux quels je dis que je ne le connais pas. 

 

Là c'est pareil. Il s'agit de secouer, de réveiller ceux qui s'imaginent que croire gentiment ce qu'on leur enseigne, de faire ce qui est demandé, c'est suffisant. J'ai bien dit que celui qui "sauve sa vie la perdra et que celui qui la perd à cause de moi, la sauvera", alors tout ça c'est un peu la même chose. 

 

Certes elles ont trouvé ce qui lui manquait, mais c'était trop tard. 

 

Mais n'oubliez pas que moi, je suis doux et humble de cœur, et mon cœur est empli d'amour alors, la porte pourra peut-être s'ouvrir, mais ça je ne le dis pas. 

 

 Je rappelle seulement par une petite phrase que vous connaissez bien, de veiller pour être prêt. 

Ce n'est pas un ordre, c'est un conseil. 

 

En fait, ce que je demande, parce que la mort peut venir n'importe quand, de même que la fin de ce monde, c'est de ne jamais se contenter de croire que c'est gagné, que c'est obtenu. Que la foi sans la charité, ça ne va pas. Que la foi sans l'espérance, ça ne va pas. Que l'huile, c'est bien cet amour pour les autres, mais qu'hélas la transformation elle est individuelle. Mais je leur ai donné mon Esprit pour discerner ce que j'attends, parce que c'est différent pour chacun.

 

La deuxième parabole, celle des talents.

 

 

"Après je leur ai raconté la parabole des talentsEn français, c'est facile de faire un jeu de mots sur talents et je pense que les prédicateurs ne s'en sont pas privés, mais dans d'autres langues c'est différent. 

 

Ce qui peut être un peu difficile c'est ce don qui est fait en fonction des capacités de chacun.

Mais n'oubliez pas que le maître (on écrira aussi beaucoup sur cet homme, qui est quelqu'un qui a ce qu'il a, un homme de pouvoir pourrait-on dire, du moins en grec, mais moi je parlais en araméen) transmet, tout ce qu'il possède. C'est un peu comme dans ce que vous appelez la parabole des vignerons homicides, le maître donne en location toute sa vigne. 

 

 Chacun,  à un moment, reçoit en fonction de ce qu'il est, de ce qu'il peut porter, mais il ne s'agit pas de juger. Il y a des personnes qui ont plus de capacités que d'autres et là, je parle de la capacité à faire quelque chose d'un don reçu, et vous, vous pouvez mettre ce que vous voulez derrière ce mot. 

 

Sauf que ma fin était proche, et que là, je voulais les mettre en garde sur cette sorte de sclérose qui peut vous atteindre quand vous pensez avoir un certain savoir. Le savoir devient lettre morte, il ne sert plus à rien. Il est connu, maîtrisé, mais il est mort. Les autres, ils prennent des risques, personne ne sait ce qu'ils ont perdu parce qu'on ne gagne pas à tous les coups. Le troisième c'est la peur, le pas de risques, et même pas de faire confiance à une banque. Le bien n'aurait pas été transformé comme le font les deux autres, mais il aurait produit un petit quelque chose. La parole elle est là pour porter du fruit, pas pour être mise dans un beau livre, que l'on met sur une étagère, qui prend la poussière et ne sert à rien. 

 

 On peut dire beaucoup de choses, par exemple sur le choix des chiffres, pourquoi cinq talents, deux talents, un talent. Là je vous laisse chercher, mais l'important c'est bien la transformation du don qui se fait ou pas. Et si vous vous souvenez de c'est le don, il est donné, pour être rendu mais autrement, soit au donateur, soit à d'autres. Or là, et c'est bien l'abondance qui transparait dans tout ce que je fais ou dit qui est exprimée, le don est rendu, mais aussitôt il devient encore plus, et avec la joie qui est donnée en plus. Entrer dans la joie du donateur. 

 

Vous allez me dire que pour le troisième, peut-être que ce n'est pas juste. Il perd tout. Et pourtant il pouvait faire ce minimum de mettre à la banque et donc quelque part de faire confiance à d'autres, ne pas douter, ne pas être dans la peur. Ceux qui me côtoient, ont appris peu à peur à ne plus avoir peur, à ne plus être dans la crainte, mais dans la confiance, parce que comme le dira Matthieu, je suis avec vous tous les jours, même si vous ne me voyez pas. 

 

La finale est certes un peu rude, on lui prend son trésor, on le donne à celui qui a, et lui, on le met dehors, et ce dehors fait froid dans le dos. Il y a des pleurs et des grincements de dents. Dans les récits de ma vie, ceux qui grincent des dents, ce sont ceux qui savent. Alors, j'espère qu'ils auront compris, que le savoir quand il devient "savoir pour savoir", n'est plus un trésor, mais quelque chose de mortifère

 

 

Jésus parle de la parabole du jugement dernier.

 

"Quant à la troisième parabole, je sais que vous la connaissez sur le bout des doigts. Peut-être pouvez- vous être surpris par l'étonnement des uns et des autres; car que ce soit les gentils moutons ou les vilains boucs (maintenant vous dites chèvres), ce qu'ils ont fait ou pas fait, manifestement ils n'en n'étaient pas très conscients.

 

Ils n'avaient pas compris comme je le dirai à Saul quand je le rencontrerai sur la route de Damas que je suis en tout être qui me reconnait comme son sauveur, et que maintenant, vous pouvez même dire que je suis en tous ces êtres qui n'ont pas le droit de cité, et ce quel qu'en soit la raison. 

 

Quand je me suis adressé aux bénis, je leur ai dit:  Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” 

 

Et dans l'église des premiers temps, beaucoup avaient faim, n'avaient pas de quoi se vêtir, certains étaient en prison pour dette ou à cause de leur foi. Tous ceux- là, c'étaient le miens.

Aux autres qui finalement posaient la même question, j'ai répondu: chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”. Ils n'ont pas ouvert leurs yeux, qui sont restés dans leur confort. Ils n'ont pas vu, pas entendu la misère du monde. Cela les a coupés de moi. 

 

Maintenant iront-ils pour l'éternité dans ce dehors? Cela seul mon Père le sait. Peut-être aurez-vous des surprises; Mais comme le dira l'apôtre Jacques, dans sa lettre, une foi qui n'agit pas n'est pas une foi sincère. La foi sans l'espérance (je suis là et je vais revenir) et sans l'amour est une foi morte. 

 

Ce qui s'est passé ensuite, ma passion, mon procès, ma résurrection, mes manifestations, le don de mon Esprit, est bien là pour vous permettre de vous centrer sur moi et sur moi seul.

 

Gardez votre lampe allumée, nourrissez-la de ma présence, de ma parole, de ce que vous appelez les sacrements, mais ne faites jamais du savoir votre Dieu."

 

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Pourquoi me suis-je laissée aller à écrire autant? Je n'ai pas vraiment de réponse, mais le désir était là. Essayer de sortir du trop entendu, peut-être du trop culpabilisant, parce que le coup des talents, c'est facile. Tu avais et tu n'en n'as rien fait.. Mais qui sommes-nous pour juger? 

 

J'espère juste ne pas choquer. Et j'espère que Celui que j'appelle mon " ……  à moi "  (mais je ne vous dirai pas comment je l'appelle quand je lui parle, parce que c'est mon secret), ne m'en voudra pas trop d'avoir osé parler à sa place. 

 

Merci de m'avoir lue. 

 

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ANNEXE.

 

 Parabole des 10 jeunes filles, texte évangélique et commentaire.

 

 

Exceptionnellement le texte de l'évangile ne sera pas en italique, par contre ce que dit Jésus le sera. 

En travaillant le texte seul, sans les versets, j'ai été amené à le modifier. Mais il fallait que cela se lire comme une histoire;

 

1 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux.

 

"Maintenant le temps de mon départ approche. Je vais essayer de leur faire comprendre, comme je l'ai fait avec une certaine violence, avec les scribes et les pharisiens, puisque j'ai osé comme l'auraient fait les prophètes qui sont venus avant moi, leur dire qu'à respecter la loi dans la lettre et non en étant guidé par l'esprit, on se perd et on perd aussi les autres. 

 

Alors je vais parler de noces. Ces noces qui permettront comme cela sera écrit plus tard, à ceux qui auront trempé leur robe dans le sang versé d'entrer dans le royaume. Car finalement je demande quand même à mes disciples d'avoir un certain héroïsme. 

 

Alors il y a aura pour représenter le temps de l'église, dix jeunes filles. On peut dire que cela représentera les croyants. Il y a ceux ou celles qui ont compris que si la foi ne s'exprime pas dans l'amour des autres, elle n'est rien, et ceux ou celles qui croient que faire juste ce qui est demandé, c'est suffisant. Mais tous, ils savent que je vais venir un jour, et les chercher pour les conduire dans mon royaume.

 

Je rappelle qu'il s'agit d'un futur. C'est une belle image que je leur donne là. Celle des noces, celles d'un banquet, celle de la joie des retrouvailles. Elles prennent leur lampe, elles se mettent en route. Elles font cortège". 

 

2 Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes :

3 les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile,

4 tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile.

 

 

Je trouve que cela décrit bien ceux qui sont dans l'église. Je parle d'un flacon d'huile, je sais que vous allez beaucoup discuter là-dessus. L'huile cela fait penser à l'onction et l'onction c'est personnel, ça ne se partage pas, ça se reçoit, mais peut-être que c'est aussi la lumière intérieure, celle lumière qui s'entretient un jour après l'autre, qui peut éclairer les autres, mais qui ne se partage pas vraiment. Pour ceux d'entre vous qui connaissent un peu le livre de Proverbes, il y a le sot et il y a celui qui est avisé. Et il y a l'homme avisé qui construit sa maison sur le roc et qui tient bon, contre vents et marées.  Cela c'est pour vous dire, que l'homme avisé, j'en ai parlé. C'est aussi celui qui est l'intendant fidèle, et ce n'est pas rien. 

 

Et voilà, le décor est planté. Elles sont en route, elles viennent à ma rencontre. 

 

Mais là je vais surprendre. Je ne vais pas faire ce que l'on attend de moi. Non, je vais tarder, je vais me faire désirer. Et je vais peut-être tellement tarder, qu'on finira un peu par m'oublier. C'est bien ce qui s'est passé dans cette parabole où les locataires de la vigne, parce que le propriétaire ne réclame pas son dû, finissent par croire qu'il n'existe pas et qu'ils s'imaginent être eux les propriétaires. 

 

En fait mon Père a souvent fait cela, Lui il appelle mettre à l'épreuve. C'est peut-être ça. Et puis c'est rare des jeunes filles qui viennent à la rencontre de l'époux. D'habitude elles font partie du cortège de la reine, mais là, c'est autre chose, qui surprend, et c'est aussi cela l'important. Se laisser surprendre;

 

Et comme je tarderai, tout le monde piquera du nez et dormira. On ne pensera plus à moi, ni à mon retour. Enfin ce n'est pas tout à vrai, parce que la bien-aimée elle, certes elle sort, mais son cœur veille. Alors même si elles dorment, leur cœur veille, du moins pour la moitié d'entre elles.

 

Et puis, il y aura un cri, qui réveillera tout le monde en sursaut. Peut-être une catastrophe encore plus énorme. Et là, on pensera que mon retour sera vraiment imminent. Alors ce sera le réveil. Et dans les croyants, certains se rendront compte qu'ils ne sont pas prêts, pas vraiment, qu'il leur manque quelque chose. 

 

8 Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.”

9 Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”

10 l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.

 

Et voilà, mon arrivée est imminente, mais je ne suis toujours pas là. Tout le monde est réveillé, et c'est là que quelque chose se passe. Certaines se rendent compte qu'elles ne sont pas prêtes, qu'il leur manque quelque chose. Et les voilà qui demandent à celles qui savent, de leur donner de leur savoir, mais ça ce n'est possible, ce savoir-là, il ne se partage pas. 

 

Alors comme malgré tout, je ne suis pas là, elles vont suivre un conseil, en soi pas si bête, de trouver chez les marchands ce qui leur manque. Mais,  marchands de quoi? À vous de trouver. Je sais que vous allez beaucoup réfléchir à cela, que cela va faire couler beaucoup d'encre, pour comprendre ce qui se passe là?

 

Pourquoi ceux qui ont, ne donnent pas? Est-ce que ceux qui sont en manque auraient dû attendre, profiter de la lumière de ceux qui ont de l'huile? Aurait-il mieux valu ne pas aller chez les marchands, parce que,  s'acheter une conduite au dernier moment ça n'a pas de sens et qu'il aurait mieux valu attendre, en espérant profiter de la lumière des autres?

 

C'est peut-être en cela qu'elles sont insensées, plus que de n'avoir pas pris d'huile. Mais moi, j'ai dit qu'elles ont suivi le conseil des avisées, qu'elles sont parties, et qu'elles n'étaient pas là quand je suis arrivé. Et qu'elles s'en sont bien mordu les doigts. 

 

En fait, je suis arrivé, sans faire de bruit et ceux qui étaient là, qui m'attendaient avec leur foi, avec leur espérance, avec leur charité, sont entrés chez moi, et la porte a été fermée. Il y a un dedans et un dehors. Avant il n'y avait qu'un dehors. Dans une autre histoire, je dirai que ce dehors n'est un endroit très agréable.

 

11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !”

12 Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”

 

 

Cela peut paraître très injuste. Au début de mon ministère, j'ai parlé de ceux qui me disent "Seigneur, Seigneur, nous avons mangé avec toi, nous avons bu avec loi, alors prends nous dans ton royaume" et aux quels je dis que je ne le connais pas. 

 

Là c'est pareil. Il s'agit de secouer, de réveiller ceux qui s'imaginent que croire gentiment ce qu'on leur enseigne, de faire ce qui est demandé, mais juste, c'est suffisant. J'ai bien dit que celui qui "sauve sa vie la perdra et que celui qui la perd à cause de moi, la sauvera", alors tout ça c'est un peu la même chose. 

 

Certes le reste a trouvé ce qui lui manquait, mais c'était trop tard. Mais moi, je suis doux et humble de cœur, et mon cœur est empli d'amour alors, la porte pourra peut-être s'ouvrir." 

 

 

13 Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

 

J'ai terminé par une demande. Ce n'est pas un ordre, c'est un conseil. En fait, ce que je demande, parce que la mort peut venir n'importe quand, de même que la fin de ce monde, c'est de ne jamais se contenter de croire que c'est gagné, que c'est obtenu. Que la foi sans la charité (et c'est comme cela que je terminerai mes enseignements), ça ne va pas. Que la foi sans l'espérance, ça ne va pas. Que l'huile, c'est bien cet amour pour les autres, mais qu'hélas la transformation elle est individuelle. Mais je leur ai donné mon Esprit pour discerner ce que j'attends, parce que c'est différent pour chacun.