dimanche, juin 02, 2013

La multiplication des pains chez Luc



Ce texte en Luc 9,10-17 a été lu aujourd'hui. Quand on pense à la multiplication des pains qui est  rapportée par tous les évangélistes, on a en tête une image de picnic  géant, sur l'herbe et sous un doux soleil. Or si on écoute le texte on apprend que d'une part on est dans un endroit désert (ce qui ne veut pas dire désertique) mais surtout que le soir commence à baisser. On n'est donc pas en pleine journée, d'autant que Jésus a passé la journée à guérir tous ceux qui se présentaient à lui et à enseigner.

En Palestine quand le nuit tombe, elle tombe très rapidement d'un coup, pas du tout comme chez nous. Ce qui veut dire qu'il y a une certaine urgence à renvoyer la foule avant que la nuit ne tombe, pour éviter des accidents. C'est bien pour cela que les apôtres parlent de logement et de repas. Etre dans le noir c'est dangereux et le noir c'est aussi les ténèbres le lieu du mal.

Là, Jésus est déconcertant, car il leur donne un ordre:" donnez leur vous même à manger". A cela réponse consternée: "nous n'avons que 5 pains et deux poissons", c'est à dire une misère, bien insuffisante pour nous (et même pour toi) et où trouver en pleine nuit à manger pour tout le monde si c'est vraiment ça que tu veux.

Et là Jésus est encore plus déconcertant: un nouvel ordre:" faites les asseoir par groupes de cinquante". Peut être que les apôtres ont pensé que Jésus était complètement fou mais ils obéissent, et c'est je pense parce qu'ils ont eux posé cet acte de foi que la multiplication a lieu. Car cela évoque tout à fait ce qui s'est passé un certain soir quand les hébreux se sont rendus compte qu'ils étaient poursuivis les troupes de Pharaon acculés au bord de la mer des joncs. C'est quand ils ont obéi à l'ordre donné par Moïse de de mettre en ordre de marche que le miracle de la mer ouverte a eu lieu Ex 14,15.

Peut être que les apôtres ont pensé que leur Seigneur était un peu fou (ce que le peuple a pu penser de Moïse) mais ils été au delà, ils ont obéi et le miracle a pu s'accomplir. Cette insistance sur le "faire" qui traduit l'obéissance mais surtout la confiance m'a permis un autre éclairage sur cet épisode que je pensais pourtant bien connaître.







2 commentaires:

AlainX a dit…

J'aime bien comment tu resitues dans le contexte. La nuit qui vient vite, le désert, le danger, etc. on peut mieux appréhender la situation.
J'aime bien aussi le souci des apôtres de la foule qui est là. Sans doute ont-ils aussi quelque peu la trouille qu'on s'en prenne à eux, voire à Jésus… Ce type nous a attiré dans le désert, et il n'a rien à proposer question intendance… Quelle organisation de nul !

Pour ma part je trouve que l'idée de génie de Jésus c'est de dire mettez les par groupe de 50 ! Ce qui veut dire qu'ils n'ont plus à se tourner vers Jésus, mais vers eux-mêmes, entre eux. Et alors, sans doute, à cause de ce qu'ils ont entendu, ils se mettent à partager… Il y a ceux qui n'avaient pas prévu grand-chose… Il y a ceux qui ont comme toujours emporté trois fois trop, par précaution… Il y a ceux qui ont tout ce qu'il faut et pas plus, mais qui sont prêts à partager quand même.

C'est cela peut être le miracle : une fraternité de partage où chacun donne à celui qui n'a pas, et au final… Il y a des restes !

Véronique Belen a dit…

Bonjour Giboulée,

Je suis tombée sur ton blog en recherchant une image pour illustrer le mien au sujet du Livre de Tobie, et j'ai lu ta méditation du 11 juillet 2009 sur la prière d'intercession. Et, comme elle m'a plu, m'intéressant à ton profil, je pense t'avoir reconnue, nous nous connaissions sur un forum...
Cela me ferait plaisir de pouvoir reprendre des échanges avec toi, tu peux me retrouver sur mon site, je te dirai quel était mon pseudo...