lundi, janvier 23, 2023

Mt 4, 12-23. Appel des premiers disciples. 3° dimanche du temps ordinaire. Janvier 2023

 

Ce troisième dimanche du temps ordinaire, la liturgie propose le début de la mission publique de Jésus telle que Matthieu la raconte ou la fait raconter. C'est aussi le dimanche de la Parole. 

 

Pour résumer, on peut lire que Jésus a reçu le baptême de Jean, puis, poussé par l'Esprit, est allé dans le désert d'où il revenu victorieux des attaques du mauvais. En apprenant l'arrestation de Jean, il quitte la Judée et retourne à Nazareth. Que s'est-il passé entre ces deux temps, cela on ne le sait pas, et c'est différent de ce qu'on peut lire chez Luc, mais c'est identique à ce que rapporte Marc.

 

Peut-être que l'arrestation de Jean, est le signe ou le déclic nécessaire, car à partir de ce moment-là, il devient en quelque sorte le successeur de Jean en proclamant la même phrase que lui: "Convertissez-vous, car le royaume de Dieu est tout proche". 

 

Si le Baptiste avait un discours somme toute assez violent, le narrateur ne parle pas du tout de ce que fait ou dit Jésus, mais plante le décor à Capharnaüm, ville portuaire, ville qui draine certainement pas mal de monde. Et c'est l'appel des quatre pêcheurs. 

 

Que Matthieu justifie le choix de la Galilée par Jésus au moyen d'une phrase de l'Écriture, c'est normal, puisque Jésus accomplit les écritures; mais c'est aussi l'annonce du messie-roi, puisque le chapitre 9 d'Isaïe annonce la venue de celui qui va sortir de l'esclavage le peuple choisi; de celui qui est "Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix" (Is 9,5).

 

Comme souvent, le texte de Matthieu est très concis, et on peut se demander ce qui pousse ces hommes à suivre Jésus sans sourciller. Le texte lucanien est beaucoup plus explicite, puisque cet épisode est précédé de nombreux miracles et en particulier de ce que nous appelons la pêche miraculeuse, qui permet de mieux comprendre. En effet Jésus est connu, et il est normal qu'il prenne la barque de Simon, qu'il connaît bien puisqu'il a logé chez lui et guéri sa belle-mère.

 

La mise en parallèle des différents récits est intéressante. Et même si l'appel s'est passé dans un lieu très différent dans l'évangile de Jean, il m'a semblé intéressant de le noter, car là l'appel se fait par le biais du témoignage, et c'est ce qui nous est demandé aujourd'hui. Nous ne convertissons jamais, nous témoignons. 

 

Bref on a deux récits qui sont presque identiques, ceux de Matthieu et de Marc,  un récit beaucoup plus riche chez Luc, qui permet de mieux comprendre que Simon suive Jésus de lui-même, et un récit très différent, celui de Jean. 

 

Les récits des synoptiques créent un premier groupe d'appelés: Simon et André son frère, Jean et Jacques les fils de Zébédée et un peu plus tard, Matthieu. Tous sont des Galiléens. Chez Jean le premier groupe comportera des disciples de Jean le Baptiste: André qui ira chercher Simon (qui recevra le nom de Céphas), et un disciple que l'on pense être le rédacteur de l'évangile de Jean; puis Philippe, appelé directement par Jésus,  qui ira chercher Nathanaël (Barthélémy); ces hommes étant tous ou presque de Bethsaïde. Jésus dans tous les cas, démarre très vite sa vie publique, avec 5 hommes auprès de lui. 

 

 

Comparaison des récits d'appel. 

 

Matthieu 4,12-22

Marc 1, 14-20

Luc 5, 1-11

Jean 1, 40-35

Tentation. 
Arrestation JB

 

 

12 Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée.

 

 

13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.

14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :

 

15 Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations !

16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.

 

17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : 

 

 

 

 

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

 

 

 

18 Comme il marchait le long de la mer de Galilée,

 

 

 

 

 

 

 

il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.


 

 

 

 




 

19 Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »

20 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



21 De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.

 

 

 

 

 

 

 

 

22 Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. 

 

Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

 

 

 

 

16 Passant le long de la mer de Galilée

 

 

 

 

 

 

 

Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs.

 

 

 

 

 

 

17 Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »

18 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

19 Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets.


 

 

 

 

 

 

 

 

20 Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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01 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.

 

 

 

 

02 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.

03 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.

04 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. »

05 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »

06 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.

07 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.

08 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »

09 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;

 

 

 


 

10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. J

 

 

 

 

 

 





Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. 

 

 

 

11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

 

 

 

 

 

 

40 André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.

41 Il trouve d’abord Simon,son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.

42 André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

 

43 Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe,et lui dit : « Suis-moi. »

 

44 Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre.

45 Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

 

 

 

Les récits de Matthieu et Marc, sont en caractères normaux pour que l'on voit bien les similitudes, le texte de Luc, qui rapporte la pêche miraculeuse est souligné et l'évangile de Jean en italique. 

 

Le début du texte de Matthieu insiste sur le choix de la Galilée, choix justifié par un texte du prophète Isaïe.  On sait que du temps de Jésus, la Galilée était méprisée par les Judéens qui leur reprochaient d'avoir une pratique religieuse impure, un langage grossier et d'avoir pour origine des Gentils mélangés à des descendants des Dix Tribus qui n'étaient pas partis en captivité (ou qui en étaient revenus). La référence à Isaïe, surtout si l'on va un peu plus loin dans le texte, fait de Jésus la lumière envoyée pour vaincre les ténèbres mais aussi le roi attendu, le fils que l'on attendait,  qui porte sur son épaule le signe du pouvoir et dont le nom proclamé est: « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » (Is 9, 5).

 

 

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Travail sur le texte.

 

12 Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée.

13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. 

 

Jésus a donc reçu le baptême de Jean il a été tenté au désert, et serait peut-être revenu en Judée; mais suite à l'arrestation de ce dernier, il se retire, (verbe intéressant, qui pour moi évoque un peu la notion de se mettre à l'abri) en Galilée, quitte sa ville natale, qui semble effectivement un premier lieu de refuge, et choisit une autre ville, qui est sur le territoire d'une région donnée aux fils de Jacob, Zébulon et Nephtali. 

 

14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :

15 "Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! 

16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée."

 

 

Galilée des nations: Ce serait une terre de mélange; une terre où viennent se retrouver de nombreux peuples, de nombreuses nations. 

Et ce lieu a une vocation; être la lumière pour ceux qui sont dans les ténèbres (les païens?).

 

 

17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

 

C'est la même phrase que celle employée par Jean, au chapitre 3. Dans la bouche de Jésus, cela a peut-être une autre saveur. 

 

18 Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

19 Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »

20 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

 

Appel très simple, mais assez sidérant. Un homme passe, appelle, et l'appel est entendu: ils quittent leurs filets, et le suivent. S'ils jettent leurs filets, ils sont en pleine action mais pas très loin de la rive quand même. Et là, ils laissent les filets dans l'eau, ils laissent tout en plan si je puis dire, et ils le suivent. Pour moi, le mot de filet s'associe au Psaume 91: "Il te délivre du filet de l'oiseleur", mais surtout au psaume 127: "Le filet de l'oiseleur s'est rompu, et nous sommes échappés". Le filet du pécheur permet de vivre, mais il est filet de mort pour les poissons. Et Pierre est appelé à une œuvre de vie: donner à la suite de Jésus la vie aux hommes. 

 

 

21 De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.

22 Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

 

Sur un plan un peu symbolique, pour moi, laisser les filets c'est renoncer à une certaine manière de vivre, quelque chose que l'on fait depuis toujours sans se poser de questions; et la barque, c'est quitter la sécurité de la famille. Dans les deux cas, il s'agit bien de se lancer dans les eaux, pour suivre Jésus.

 

23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

 

Et là  le narrateur montre la puissance de Jésus, qui enseigne, et guérit, et qui comme le Dieu de Moïse est un Dieu qui se déplace, un Dieu qui chemine avec son peuple. 

 

Mais si on reste au texte brut, on ne peut qu'être étonné, presque sidéré par ce qui s'est passé entre Jésus, et ces hommes de terrain, ces pécheurs. Que s'est-il passé entre eux et Jésus? C'est ce que j'ai voulu raconter en laissant parler un simple passant. 

 

 

 

Un passant raconte

 

Vous ne devinerez jamais ce que j'ai vu ce matin. Il y avait Simon et André, assez proches du bord, qui jetaient leurs filets dans le lac. Une heure un peu curieuse pour pêcher, mais c'est leur métier et ils savent ce qu'ils font. 

 

Et voilà que passe un homme que je n'avais jamais vu. Il les hèle en leur disant de le suivre et qu'il fera d'eux des pêcheurs d'hommes. Des pêcheurs d'hommes, mais qu'est-ce que ça veut dire? Les poissons, on peut les attraper avec un filet, mais les hommes ce n'est pas pareil. Moi je pensais qu'ils allaient lui rire au nez, mais non pas du tout. Ils laissent les filets qui tombent dans l'eau, et pourtant Dieu sait que les filets ça coute cher, c'est l'instrument de leur vie de pêcheurs; ils ramènent leur barque à toute allure si je puis dire, et ils le suivent pour de vrai. Ils partent avec lui. Jamais je n'aurais imaginé cela. Mais qui est donc cet homme? 

 

Et voilà qu'ils passent devant leurs compagnons Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Eux, ils étaient en train de réparer leurs filets, pour pouvoir les plier et les ranger. Ils étaient dans la barque de leur père, le vieux Zébédée, ce patron pécheur. Et voilà qu'il leur dit de le suivre! Et eux aussi font comme Simon et André. Ils sortent de la barque, et ils le suivent. A croire qu'il a un pouvoir cet homme, peut-être qu'il les hypnotise… 

 

Alors ça, cela m'a complétement estomaqué. Mais qui est cet homme?

 

Je me suis un peu renseigné. Il vient de Nazareth, et depuis que Jean le prophète a été arrêté, il proclame à son tour qu'il faut se convertir et que le royaume est tout proche. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Mais à croire que ces quatre-là l'avaient déjà entendu parler.

 

Il paraît qu'il s'appelle Jésus, ce qui veut dire Dieu Sauve, mais il n'est pas le seul à porter ce prénom. On m'a dit aussi, mais cela c'est plus difficile à croire, qu'il a été baptisé par Jean et que Jean a raconté à ses disciples qu'il avait vu les cieux s'ouvrir et une colombe - qui pour lui était l'esprit du Père, l'onction des rois - en descendre et se poser sur lui, faire de ses ailes comme un manteau; et qu'il avait entendu une voix, venant d'en haut, dire: Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je trouve toute ma joie. Vous vous rendez-compte? Fils Bien-Aimé, et objet de la joie du Très Haut? 

 

Alors je me demande bien qui est cet homme, s'il sera un de ces nouveaux messies qui sont en Galilée depuis des années, ou si lui, qui reprend les mots de Jean, sera celui que nous attendons. 

 

C'est peut-être pour cela que les pêcheurs du lac ont tout quitté pour le suivre, pour être ses disciples. Je les admire, il faut vraiment être fou pour faire ça. Le vieux Zébédée, je le plains, ainsi que les familles de Simon et d'André. Mais les appels, cela ne se discute pas. 

 

J'ai continué à me renseigner sur lui. Il paraît qu'il parcourt toute la Galilée, qu'il enseigne dans les synagogues, qu'il affirme que le Très Haut est venu visiter son peuple; il guérit ceux qui sont malades ou infirmes, et chasse les esprits mauvais. S'il revient à Capharnaüm, cette fois je m'approcherai, et je lui demanderai ce qu'il faut faire pour avoir la vie éternelle, parce que peut-être que lui, il sera capable de me répondre.



Ce troisième dimanche du temps ordinaire, c'est le dimanche de la Parole. Nous avons proposé à notre assemblée du dimanche un temps "biblique" après la messe, pour parler des textes entendus ce jour, et  les questions qu'ils leur posaient; c'est ce qui m'avait amenée à faire les comparaisons entre les différents évangiles. Nous n'étions que 5, ce qui fait une pêche bien maigre, mais c'est un petit début. A nous de trouver comment rendre attrayant ce temps de partage autour de la parole donnée, pour qu'elle s'incarne toujours plus en chacun de nous et que nous puissions l'entendre et la suivre. 

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