mardi, août 13, 2024

JEAN 6,41-51. 19°DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. AOÛT 2024

 

JEAN 6,41-51.  

 

" Personne ne peut venir à moi, si mon Père ne l'attire".

 

 

Ces versets du chapitre 6, nous les connaissons bien peut-être trop bien, parce qu'ils glissent souvent sur nous. Oui Jésus est le pain de la vie, oui nous pouvons manger sa chair et boire son sang et croire en lui, croire que cela nous donne ce que Lui appelle la vie éternelle, et là que mettons-nous derrière cet adjectif? 

 

Mais ceux qui ont entendu cela, alors que dans les écritures, boire le sang qui est la vie, est un interdit antérieur à la loi donnée sur le Sinaï, puisque c'est à Noé et à ses fils que cette loi a été donnée: Gn 9, 4 "Mais, avec la chair, vous ne mangerez pas le principe de vie, c’est-à-dire le sang" .

 

Ce que je veux dire, c'est que même si tout juif sait en principe faire la différence entre la nourriture qui permet de vivre (par exemple la manne), et la nourriture qui permet de vivre une autre vie, "l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu," Parole qui comme l'affirme le prophète Isaïe is 55, 11,  ne  lui revient pas sans résultat, sans avoir accompli sa mission"; il est normal d'être choqué par ce Jésus qui dit qu'il faut se nourrir de Lui, de sa chair, pour avoir la vie éternelle, cette vie que les pharisiens pensent obtenir en respectant à la lettre les six cent treize commandements. 

 

Mais Jésus affirme quelque chose qui me semble important et qui serait certainement nourriture pour moi, quand il dit: Jn 6, 44: 44: " Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne 'l'attire' et moi, je le ressusciterai au dernier jour".

 

Ce qui a résonné en moi, qui a pris du poids pour moi, c'est ce verbe attirer. Jésus l'emploiera pour lui-même un peu plus tard, quelques jours avant la passion, il dira: "quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi" et là j'ai toujours quand j'entends ou lis ce verset la représentation de la limaille de fer, attiré par un aimant, et qui ne peut rien faire d'autre que de venir en quelque sorte s'agglutiner. Et là, il y a bien en Français je jeu de mot possible sur l'aimant. Jésus est bien celui qui aime au-delà du possible. 

 

Seulement si la limaille ne peut résister, l'être humain c'est bien autre chose. Jésus semble dire, et là il est bien dans la lignée des prophètes, que ceux qui l'écoutent ont la nuque raide, qu'ils refusent d'écouter Dieu qui leur parle par Jésus. 

 

Il y aussi ce lien extraordinaire, du Père qui en quelque sorte crée l'attirance, qui fait le premier geste, et de Jésus qui va donner la vie éternelle, cette eau qui combe la soif, ce pain qui comble la faim, à ceux que le Père lui a donnés. Il y a là, pour moi une circularité qui me comble, cette relation qui nous est montrée, pour que nous soyons peut-être simplement adoration et merci puisque le Père nous a attiré vers son fils.

 

Puis un autre aspect s'est un peu dévoilé, que je mets en lien avec le verset de Jn 12. Jésus parle de l'arbre de la croix, mais moi j'ai pensé à ce fruit qui avait attiré celle qui ne s'appelait pas encore Eve, mais isha, juste celle qui est comme le complément du il, ce fruit de l'arbre de la connaissance. Puis j'ai pensé à l'autre arbre, celui de la vie. 

Alors ce qui s'est passé pour moi, c'est que Jésus sur la croix, permet ce passage à l'arbre de la vie, de cette vie qui est relation sortie de soi-même. 

 

Peut-être que ces réflexions transparaitront (ou pas) chez celui qui va raconter à sa manière ce qu'il a entendu.

 

Un juif pratiquant raconte.

 

Mais pour qui se prend-il ce Jésus? Il ne va pas nous faire croire n'importe quoi. Nous savons bien d'où il vient, ses parents nous les connaissons, alors qu'est- ce qu'il raconte en disant qu'il suffit de croire en lui pour avoir la vie éternelle et pour être ressuscité par lui au dernier jour? Qui est-il pour avoir ce pouvoir de ressusciter à la fin des temps? Seul notre Dieu, béni soit-il a ce pouvoir, lui a qui tout crée. 

 

Nous nous étions mis ensemble pour débattre entre nous de ce qu'il venait de dire, car certains pensaient qu'il était le nouveau Moïse, ce prophète qu'il nous avait annoncé en disant que cet homme serait plus grand que lui, qui avait avec la force d'Adonaï libéré nos pères du joug qui pesait sur eux, en Égypte? Mais ça discutait fort, et moi et d'autres, nous refusions de croire cela, et de fait nous étions très en colère contre lui, qui dit plein de belles phrases, qui nous aveuglent, et qui sont fausses. Comment un homme peut-il donner sa chair à manger et rester en vie? 

 

Il s'est alors tourné vers nous, en nous disant de cesser de récriminer, il nous parlait un peu comme si nous étions des enfants; lui qui n'a pas quarante ans. Puis, il a dit, que personne ne peut venir à lui, si celui qu'il nomme son Père, ne l'attire et que lui, ceux qui viennent à lui, il les ressuscitera au dernier jour. 

 

Si j'entends bien ce qu'il dit, cela veut dire que nous qui respectons tous les commandements, parce que nous refusons de voir en lui, autre chose qu'un homme comme nous, un homme dont nous connaissons les origines, nous n'aurons pas la vie éternelle? Cela veut dire aussi que nous refusons, comme nos pères autrefois dans le désert, d'écouter la parole de Dieu qui se dirait par cet homme? 

 

Là-dessus, il a cité les prophètes en disant que tous seraient instruits par Dieu, ce qui veut dire qu'il se prend pour le Très Haut. Peut-être qu'il pensait au prophète Jérémie, qui avait écrit: Jr 31, 34 "Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant: Connaissez l'Éternel! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit l'Éternel; Car je pardonnerai leur iniquité, Et je ne me souviendrai plus de leur péché. Je trouve qu'il a un peu tourné le texte à son avantage, mais cela nous le faisons tous, quand nous voulons démontrer quelque chose en nous appuyant sur l'écriture.

 

Il a dit aussi qu'en dehors de celui qui est descendu du ciel, personne n'a jamais vu le Père, mais comment peut-il nous faire croire que lui, il est descendu du ciel. Pour qui nous prend il? Nous lui avons bien demandé un signe, mais il a refusé..  Et pourtant voir notre Dieu, qui d'entre nous n'en rêve pas. Que ne donnerions-nous pas pour voir ce que le prophète Ézéchiel a vu, la Gloire.

 

Puis, Il a affirmé qui celui qui croit, a la vie éternelle. Croire en qui? Croire qu'il est Dieu? Mais ça c'est un blasphème. 

 

Et aussitôt après, il a affirmé qu'il était le pain de la vie. Comme il a parlé de la manne juste après, en rappelant que cela ne les a pas empêchés de mourir dans le désert, je suppose qu'il veut nous faire admettre que ses paroles sont des paroles qui donnent vie. Là dessuis il a ajout" qu'il était le pain vivant descendu du ciel, que si quelqu'un en mangeait, il vivrait éternellement et que si quelqu'un mangeait de ce pain là il vivra éternellement. Et là,  il a dépassé les bornes, car il a dit que le pain qu'il donnerait, ce sera sa chair donnée pour la vie du monde. Mais là, comment entendre simplement ce qu'il raconte sans penser qu'il est fou? 

 

 Comment peut-on se nourrir d'un homme? comment un homme peut-il se donner à manger? 

 

Là, cela nous a mis encore plus en colère, d'abord parce que nous ne comprenions rien, parce que nous avions l'impression qu'il nous prenait pour des idiots, car qui peut donner sa chair à manger? 

 

Mais il y a ce "pour la vie du monde" et là, je dois dire que cela me fait penser à l'agneau pascal qui en donnant sa chair à manger, a permis au peuple hébreu d'échapper à la mort, puisque son sang a écarté l'ange de la mort. 

 

Je me demande bien ce qu'il va encore raconter ce fou, mais est-il si fou que cela? Je commence à me poser des questions. Ce qui est certain, c'est que ces mots, donner sa chair à manger, cela a mis le feu aux poudres entre nous et là, nous avons failli en venir aux mains. Il nous rend fou cet homme. 

 

 

Travail sur le texte.

 

                        Versets non retenus pour la lecture du dimanche.

 

35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

36 Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.

 

Voir et croire, ou croire et ensuite on peut voir,. Jésus dira à Thomas, parce que tu as vu, tu as cru, heureux ceux qui croiront sans avoir vu. Jean au tombeau, voit les linges , cela fait signe pour lui, et il croit.

 

37 Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.

38 Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.

39 Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour.

40 Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

 

                            Versets retenus pour le 19° dimanche 

 

41 Les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. »

 

Avec ce verbe récriminer, on a certes l'impression que ça râle dans ce groupe de juifs (pharisiens peut-être), mais c'est une répétition de ce qui se passe dans le ivre de l'Exode, et le très haut dit, me semble-il, à Moïse, ce n'est pas vraiment après toi qu'ils en veulent c'est après moi, c'est Moi, qu'ils rejettent.  Il y a là un rejet. D'autres traductions  disent "murmurer."

 

Il y a la phrase du chap 55 d'Isaïe, "ma parole ne revient pas sans avoir accompli sa mission." Et Jésus le verbe, (cf Prologue)  est la parole qui accomplit ce qu'il en est de l'amour donné et reçu et transmis. 

 

42 Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? »

 

Là c'est comme dans la synagogue de Nazareth, mais la question de l'identité de Jésus, est bien tout le questionnement ou le fil de l'évangile de Jean. Ce qui descend du ciel, outre la manne, c'est bien souvent les destructions, mais aussi l'Ange du Seigneur (livre de de la Genèse, livre de l'exode, livre des juges). La parole comme une rosée.

 

43 Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous.

 

Là il s'adresse directement au groupe de juifs. Et il leur fait une leçon ou une explication de texte, mais bien difficile à comprendre..

 

44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

 

Si vous ne venez pas à moi, c'est que celui qui m'a envoyé ne vous a pas attiré, et vous ne serez pas ressuscité le dernier jour, contrairement à ce que vous croyez en obéissant à la loi. 

La résurrection c'est bien la préoccupation des pharisiens: "que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle". Donc là c'est une sacrée menace qui dit aussi que Dieu, ils ne l'écoutent pas.

 

45 Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.

 

C'est une citation: Is 54, 13, Tous tes fils seront disciples de l'Éternel, Et grande sera la prospérité de tes fils.

La connaissance de dieu remplira le pays. Ils n'auront plus à s'enseigner les uns les autres. Jr 31  

 

Question de la surdité. La guérison de l'aveugle né, qu'on aura au chapitre 8, c'est bien aussi de ce refus de voir et d'entendre qui se manifeste. 

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46 Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.

47 Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.

 

Là, il répond en quelque sorte à la question de son identité; Vous pensez me connaître mais vous ne me connaissez pas.

Ce qui donne la vie éternelle, ce n'est pas la faire, mais le croire, la relation permanente.

 

48 Moi, je suis le pain de la vie.

 

Est-ce que je "moi je suis le pain de la vie" est du même ordre que "moi je suis la lumière du monde, moi je suis le chemin la vérité et la vie, donc Egô eimi?

 

49 Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;

50 mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.

 

Jésus qui affirme ici être descendu du ciel est bien différent de la manne, qui de fait vient de la terre.. Mais lui, il se définit comme nourriture d'éternité.

 

51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

 

C'est étonnant que Jésus n'ait pas été lapidé à ce moment-là. Quant à donner sa chair, cela prendra sens plus tard. Il se donnera totalement, il ne gardera rien pour lui. 

 

Je me disais que lors du déluge, Dieu voit la méchanceté du monde et décide de tout détruire sauf Noé et sa descendance. Là, c'est la mort d'un seul, qui permet que la méchanceté soit mise à mal et que tous aient la vie. 

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