mardi, septembre 13, 2005

L'évangile du centurion Luc7,1-10

Catherine Lestang

12 septembre 2005

L’évangile du centurion.

Le commentaire sur ce texte, à la messe d'aujoud'hui, était centré essentiellement sur la « bonne distance » trouvée par le centurion avec Jésus. Avec une toute petite incidence sur le fait que le centurion étant non juif, est par définition impur et que Jésus n’a pas à se commettre avec lui. Et sur le fait qu’il s’agit d’une guérison accordée à quelqu’un qui ne l’a pas demandée en son nom propre.


Comme cette notion de distance manifestement ne faisait pas écho en moi, je suis partie sur d’autres pistes.

Ce qui est venu en premier c’est que le centurion qui appartient aux troupes d’occupation romaine peut, par ses ordres, tuer ou de laisser vivre, mais il n’est pas en son pouvoir de donner la vie quand celle-ci s’en va. Là il est comme tous les humains confronté à un échec, à un impossible.

Peut-être a-t-il prié le Dieu des juifs, puisque s’il a construit une synagogue, on peut penser qu’il est un « craignant dieu », mais sans résultats.

Alors comme il sait que Jésus est là et que Jésus est un guérisseur il fait appel à lui.

Si on se base sur les chapitres qui précédent cet épisode, on y trouve un certain nombre de guérisons le jour du shabbat et les relations de Jésus avec les pharisiens ne sont pas franchement cordiales. Alors pour un craignant Dieu qui veut peut-être adhérer à la religion juive faire appel à Jésus, peut-être prophète, mais déjà apparemment en rupture avec les pharisiens, n’est pas évident !

On comprend alors mieux les deux délégations qu’il envoie à Jésus.

Le premier groupe de juifs, exprime une demande.

Le second a une autre fonction. Demander à Jésus de ne pas entrer dans une maison impure. On peut entendre cela comme si cet homme ne voulait pas mettre Jésus dans une situation délicate. Car Jésus est très doué pour se mettre en contravention par rapport aux règles, en particulier sur le pur et l’impur. J’admire cette délicatesse chez un homme d’arme.

Je l’admire autant que la foi en la parole de Jésus.

Quand il dit : je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison, j’entends, je ne veux pas te mettre en difficulté avec tes coreligionnaires. Ne viens pas, je sais que ta parole est forte et qu’elle donne la vie.

D’une certaine manière Jésus obéit à la parole de cet homme là. Et cela aussi c’est bon.

Peut-être aussi lui est il reconnaissant de lui éviter de contrer les lois de pureté.

Et un Jésus reconnaissant, ma foi, cela me plait bien !

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