Je voudrais ici reprendre deux petites phrases de l'évangile de Marc au chapitre 9, qui me font souvent sourire quand je les entends. Je veux dire par là, que les réflexions des apôtres ne sont guère à leur avantage. Et qu'une partie de moi avait jusqu'à ces derniers jours tendance à les trouver vraiment "lents à comprendre".
Il s'agit d'une part du questionnement des apôtres sur la résurrection après la Transfiguration, et de leur discussion pour savoir qui sera le plus grand après la deuxième annonce de la Passion,
Voici la première phrase: " ils gardèrent la recommandation (ne pas parler de la transfiguration), tout en se demandant entre eux, ce que signifiait ressusciter d'entre les morts"Mc9,10.
Cette phrase m'a toujours semblé curieuse, car des résurrections, Jésus en avait déjà fait devant eux (la fille de Jaïre dans l'évangile de Marc, le fils de la veuve dans l'évangile de Luc) et il y en a dans le premier testament (Elie et Elisée). Mais ces résurrections sont rares et toujours accomplies à la demande d'un être humain. Dieu ne se manifeste pas directement si je puis dire. Or si Jésus meurt (et c'est bien ce qui est annoncé), qui le ressuscitera d'entre les morts? Certainement aucun d'entre eux; alors qui? Et là effectivement ce questionnement est tout à fait compréhensible.
Nous avons parfois trop tendance à penser que les apôtres sont un peu des demeurés (du moins tant que Jésus après sa résurrection ne leur a pas ouvert l'esprit à l'intelligence des écritures), mais comment un homme, même transfiguré, même "Fils bien-aimé" pourrait il revenir à la vie? Se présenterait t-Il cet être de lumière que les apôtres viennent de voir? Alors le questionnement est bien normal, d'autant qu'ils ont quand même du être assez secoués par ce qu'il leur a été donné de voir.
Voici la deuxième phrase: Mc 9, 34: "Eux se taisaient car en chemin ils avaient discuté entre eux, qui était le plus grand". Se représenter la scène n'est pas trop difficile. Jésus a expliqué (enseigné) à tout un groupe (pas seulement aux trois) ce qui allait arriver. S'ils ont été bien "enseignés" ils ont compris et n'essaient plus de dire quoi que ce soit à Jésus (qui ne prend pas forcément bien les remarques: passe derrière moi avait-il dit à Pierre). Ils savent que ça ne sert à rien et que les réprimandes du Maître, cela n'est pas très agréable.
Seulement, si Jésus disparaît (et même s'il revient à la vie, mais comment), que vont-ils devenir eux? Qui va être le chef de ce groupe d'orphelins? Alors la discussion c'est peut-être tout simplement de savoir quel est celui qui sera le meilleur, le plus apte à remplacer Jésus, bref qui sera le plus grand c'est à dire le plus capable de maintenir la "doctrine". Ce n'était donc pas si stupide que cela. Mais reconnaître que l'on fait comme si le Maître était déjà mort, là ce n'est pas évident du tout.
Et Jésus va leur donner un autre mode de recrutement: pas le plus fort, mais le plus nul, puisque à cette époque les enfants n'étaient pas considérés comme des petits rois...
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