jeudi, avril 29, 2010

Passé, présent futur...

Il s'agit en fait d'un billet en deux parties. la première correspond au titre donné, et la triade pour moi: "Croix, tabernacle, Avènement " est une aide qui me permet un certain cheminement spirituel personnel, et la seconde partie est une réflexion sur les icônes du Christ Pantocrator, images qui ne m'aident pas (ou difficilement) à entrer dans la contemplation.

Première partie: une expérience du Vendredi Saint 2010.

Je ne participe pas au traditionnel chemin de croix, mais j'ai gardé de ma vie étudiante l'habitude de passer du temps ce jour là dans une église, juste pour être là. Quand j'étais jeune je restais là de midi à trois heures, maintenant je reste un certain temps. Cette année, mon temps je l'ai passé en partie dans l'oratoire du prieuré bénédictin et dans l'église elle-même avec l'office de Sexte, ce qui permet d'être en communauté ce que je trouve important.

Cet oratoire est un lieu confortable, calme, souvent ensoleillé.




ll y a la croix de Saint François,



Si on regarde bien le dessin du linge qui couvre le bas du corps



on peut y voir une sorte d'homme les bras en croix qui est en train de monter et cela est pour moi une image de la résurrection qui est déjà en train de s'accomplir, même si cela est "invisible" pour nos yeux.



Une petite icône sur laquelle je reviendrai,






Un globe en verre à l'intérieur duquel se trouve une petite boule noire qui est le signe de la présence,




Une grande bible de Jérusalem.

J'y ai passé un certain temps ce vendredi saint, et il s'est fait pour moi ne sorte de synthèse entre les trois éléments suivants: la croix, le tabernacle et l'icône.

La croix c'est malgré tout un événement du passé, un événement fondateur du christianisme symbole de l'Amour donné et aussi accepté. Quand je regarde la croix, je suis amenée à me remémorer le passé, qui même s'il annonce la résurrection est quand même un moment de l'histoire.

Le tabernacle, c'est le présent. C'est mon aujourd'hui. Je ne suis pas dans la pleine lumière et la foi est nécessaire. Présence oui, mais présence cachée. Souvent je suis dans le noir.Il y a quand même sur le globe extérieur le reflet du monde extérieur et cela peut être pris comme un signe: apprendre à ouvrir les yeux, à regarder ce qui se réfléchit, apprendre à regarder autrement. Laisser vivre en soi le regard qui permet de voir autrement et de ce fait de sortir du noir.

Et pour cela il y a aussi cette bible, à même le sol qui est toujours ouverte, et qui est la Parole.

Le futur c'est l'icône de Jésus Pantocrator. La fin des temps, le temps du retour.

Je dois dire que parmi toutes les icônes du Christ Pantocrator, c'est une des plus belles car le regard n'y est (du moins pour moi) pas trop sévère. C'est le Christ en "majesté" celui qui doit venir un jour pour juger les vivants et les morts. Est ce que j'attends ce retour là? Je n'en suis pas certaine, mais c'est quand même un futur possible.




Alors passé, présent futur. Et cela d'une certaine manière je le retrouve dans beaucoup de lieux de culte, comme une sorte de trilogie, qui me permet d'entrer dans la Présence et certainement dans le mouvement de Pâques.

Deuxième partie: réflexions sur les icônes du Christ en majesté.

J'ai déjà dit que j'avais du mal avec ces icônes, comme si la spiritualité qui est sous jacente n'était pas du tout la mienne. La représentation de Jésus que j'ai, car comme tout à chacun j'en ai une ou même des (représentations) , renverrait à un un regard d'amour, un regard amoureux, un regard présent. Ce n'est pas tout ce que je ressens, mais le Christ des temps nouveaux sera t Il semblable au Jésus d'avant le résurrection? Cela n'est pas sûr, d'autant que après la résurrection les disciples ne le reconnaissaient pas. Quel sera le regard du Jésus assis à la droite du Père sur moi?

Pour les auteurs des ces icônes, il est certain que tout est fait pour porter l'attention sur ce regard. Je me suis rendue compte en regardant attentivement ces icônes, que ce qui est montré de la bouche est très étonnant. Du fait de la moustache, la bouche est est masquée en partie par la moustache et la barbe, et de ce fait semble beaucoup moins grande que l'oeil ce qui est contraire à la réalité. Pardonnez moi l'expression, mais on nous montre une bouche minuscule, en cul de poule, et on a bien du mal à imaginer des mots tels que "venez à moi vous qui êtes fatigués" puissent sortir de cette bouche.







Si on se base sur le suaire de Turin, on se rend compte que certes la bouche est charnue (voire sensuelle) mais qu'elle n'est pas si petite que cela. Je pense qu'il s'agit certainement d'un artifice pour centrer sur le haut du visage, mais il n'en demeure pas moins que la bouche de jésus dans ces représentations est comme minimisée, ce qui pour celui qui est la parole vivante me dérange considérablement;

Je ne sais pas si c'est pour cela que j'ai tant de mal avec ces icônes qui souvent je trouve presque inquiétantes.Peut être y a t il comme une négation de la sensualité, de la corporéité de Jésus. Peut-être que ce regard si dur certes pas dans toutes les icônes est peut être le regard de celui qui a crée cette icône et non le regard de celui qui a donné sa vie pour que tous les hommes soient sauvés.

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