dimanche, octobre 06, 2013

A propos de Luc 17 "les serviteurs quelconques".

Ne pas péter plus haut que son c...

 Luc 17,5-10. 
Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » 
Le Seigneur répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait. 
« Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs : 'Viens vite à table' ? 
Ne lui dira-t-il pas plutôt : 'Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et que je boive. Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour. '
Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d'avoir exécuté ses ordres ? 
De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : 'Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir. ' » 

Cet épisode m'a toujours paru curieux, car parfois Jésus dit: je ne vous appelle plus serviteurs mais amis (Jn 15,15), d'autres fois il parle du serviteur que le maître trouve en train de veiller et en dit grand bien et lui donne même une récompense (Lc12, 43) et là, c'est une sorte de rappel à l'ordre.

Dans le début du texte, les disciples demandent à Jésus d'augmenter leur foi. Bon jusque là pas de problèmes, après tout, le père de l'enfant épileptique n'a t il pas dit: "Seigneur je crois, mais viens à l'aide de mon manque de foi"Mc9, 24. Mais la question est de savoir pourquoi les disciples demandent cela. La foi ce n'est pas faire des choses impensables mais c'est croire que Jésus est celui qui sauve, ce qui n'est pas pareil. Ce sera la conclusion de ce chapitre 17, qui commence par la difficile question du pardon au frère et qui se termine par la guérison des 10 lépreux qui sont guéris quand ils se mettent en route pour aller voir les prêtres à Jérusalem. Il est possible que pardonner pour les disciples est de l'ordre de l'impossible (aussi difficile que de dire à une arbre de se déraciner) et que du coup ils font cette demande.

Jésus leur dit que s'ils avaient la foi gros comme une graine de moutarde, ils pourraient avoir un pouvoir fantastique: dire à ce gros arbre qui est là devant eux, se déraciner et de se jeter dans la mer. Si l'on réfléchit un peu, c'est conduire l'arbre à la mort, car un arbre ne vit pas dans la mer. Peut-être y a t il un risque à avoir la foi quand on la confond avec le pouvoir ou la puissance. On oublie qui est celui qui vous a donné cette force.

Ceci ce serait dans l'hypothèse où la foi serait un don venant de l'extérieur. Mais la foi c'est aussi en soi, c'est croire qu'on a aussi en soi la force de faire de telles choses. Or cette foi en nous, nous ne l'avons en général pas. Ce que Jésus dit (peut être) c'est que si nous avions confiance en nous, nous trouverions en nous des forces très grandes, mais ces forces peuvent nous détourner de Lui.

Alors peut être que l'histoire des serviteurs est là pour nous dire que si nous avions cette foi là, nous nous prendrions pour des surhommes, alors que le seul qui a le pouvoir c'est le Maître. Nous nous avons à faire ce qui nous est demandé, ne pas chercher (pardon pour l'expression) à ne pas péter plus haut que notre cul et trouver normal de faire ce qui nous est demandé, même si nous sommes fatigués après une journée de travail. S'imaginer que le Maître se mettra à notre service est une erreur. Certes le maître sait notre fatigue, notre lassitude, mais comme Jésus, nous avons à servir.

1 commentaire:

AlainX a dit…

Ce qui m'a toujours frappé c'est que ce qu'il propose comme "action de foi" c'est une vraie connerie !! (l'arbre déraciné et foutu à la flotte)
Me suis dit : à demande à la con, réponse à la con….

Parce que cette demande : « augmente en nous la foi ! » Ça vous a des allures de coup de baguette magique des fées de Cendrillon chez Walt Disney !
Il me semble que Jésus leur donne une belle leçon.
Du genre : — si vous aviez la foi (sous-entendu vous ne l'avez pas…) Vous ne feriez pas une telle demande !
En ce domaine il me semble que c'est une sorte de tout ou rien.
Croire à moitié (demander une augmentation) c'est en réalité ne pas croire. C'est comme quand on dit : je te fais à moitié confiance. Ça veut dire je ne te fais pas confiance du tout…