Les lectures de cette semaine (1Roi 17-19) racontent l'histoire du prophète Elie, ce prophète qui provoque une famine en Israël sans que Dieu lui en ait donné l'ordre, et qui sera nourri par son Dieu tout au long de sa vie, que ce soit après avoir déclenché la famine ("va au torrent de Kerrit, tu pourras t'y désaltérer et un corbeau t'apportera à manger tous les jours"), puis "va à Sidon et là une veuve prendra soin de toi", et enfin sur la route qui mène à l'Horeb (il reçoit une galette alors qu'il veut mourir).
Qu'Elie ait la trouille après avoir trucidé les 450 prêtres de Baal qui sont les représentants de la reine, il y a de quoi. Qu'il ait envie de mourir, cela se comprend.
Seulement voilà, quand son Dieu qui a fait revenir la pluie et qui lui dit de se tenir devant lui, lui annonce qu'il doit oindre un roi pour la Syrie et un roi pour Israël, et enfin un prophète, je pense qu'il n'a pas dû être ravi. Car demander la mort est une chose, mais savoir que l'on va oindre son successeur est tout à fait autre chose, et cela peut expliquer la manière dont il va traiter Elisée tout le temps où ce dernier sera "à son service".
Ce que je veux dire, c'est que demander la mort, voire même avoir envie de se suicider c'est une chose. Apprendre à ce moment là par exemple que vous avez une maladie létale, change complètement les choses car là vous ne décidez plus rien; et c'est bien ce qui est arrivé à Elie. Certes Dieu semble l'avoir entendu, mais ce qu'Elie souhaite c'est la ruine de la maison d'Israël et de la reine Jézabel, pas forcément sa disparition à lui.
Maintenant peut être que l'enlèvement miraculeux d'Elie sur ce char de feu est là pour nous faire comprendre que les chemins pour aller vers Dieu sont différents d'une personne à l'autre et qu'Elie, ce prophète du feu, a eu une fin à son image et digne de lui.
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