Plusieurs choses m'ont frappée en pensant à ce texte sans l'avoir sous les yeux.
La première c'est l'insistance portée sur le quatrième jour. Bien sûr, Jésus a toujours parlé du troisième jour pour lui, d'autant que le troisième jour dans le livre de l'Exode, c'est le jour où Dieu se manifeste. Mais là c'est le quatrième jour, et Marthe, avec son bon sens, dit que son frère sent déjà mauvais. Dans la Genèse, le quatrième jour, c'est la création du soleil et de la lune: (Gn 3, 17-18) "Dieu les plaça au firmament du ciel, pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres; et Dieu vit que cela était bon". Ne peut-on pas dire que Jésus est le soleil qui vient séparer la lumière des ténèbres de la mort? N'est-il pas, comme le disent certains chants, le nouveau soleil sur notre terre? Jésus, en réveillant Lazare, le sort bien des ténèbres de la mort, puisque c'est comme cela que nous voyons la mort.
La seconde chose, c'est la position de Lazare. Il était certainement couché dans la terre, puisque c'est ainsi que les juifs étaient enterrés, et rien ne prouve qu'il était comme Jésus posé sur une couchette en pierre dans une sorte de grotte fermée par une pierre. Ce que je veux dire c'est que Lazare était en pleine terre, avec une pierre posée sur le trou. Et que si c'est ainsi que se passaient les choses, enlever la pierre et appeler Lazare, c'est aussi dire à la terre de relâcher son emprise sur le corps qui est posé là. Et cela montre un Jésus maître de la terre, comme il a été maître de la mer (la tempête apaisée), maître des éléments, à l'image de son Père.
Ces deux pensées me permettent de voir en Jésus celui qui sort l'homme de ses ténèbres, qui est le nouveau soleil, que l'on ne pourra pas mettre en terre puisque, comme le dit Jean dans son Prologue, "les ténèbres n'ont pas pu le retenir", et qui en obligeant la terre à rendre le corps qu'elle s'apprêtait à avaler, met une limite aux forces de destruction.
Que Lazare se soit levé de la terre est un peu une image d'Adam formé à partir de la boue du sol. Les bandelettes, et la demande de Jésus de le délier, me concernent: car ces bandelettes, qui paralysent même si elles ont une certaine utilité, empêchent de voir, et de se mouvoir. Que ces bandelettes se retrouvent à la tête et au pied du lieu où Jésus a reposé après sa mort montre bien qu'il est le vainqueur de tout ce qui paralyse.
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