La deuxième multiplication des pains.
Si on compare les deux multiplications des pains dans l'évangile de Marc, on voit que pour la première, Jésus envoie les apôtres voir dans la foule s'il y a quelqu'un qui veut bien donner quelque chose. Et on trouve 5 pains et deux poissons; ce qui n'est pas énorme, mais qui suffit.
Dans la seconde, Jésus demande à ses apôtres - qui râlent contre lui ("Où veux-tu que nous trouvions du pain pour les rassasier?") - ce que eux, ont prévu justement pour ne pas défaillir, parce que le Maître, on sait bien quand il commence à parler, mais on ne sait pas quand Il va s'arrêter. Alors ils ont été prévoyants, un peu comme les Vierges qui attendent que l'époux arrive.
Par ailleurs, rassasier n'est pas un verbe neutre. Il renvoie à l'abondance, alors que là on est vraiment dans l'absence, dans le manque. Il renvoie à ce qui s'est passé jadis avec Moïse dans le désert, et on a un peu l'impression que le miracle précédent de la première multiplication est comme oublié par les disciples, qui se demandent bien si leur Jésus pourrait être un nouveau Moïse, mais qui n'y croient pas vraiment.
Jésus les oblige finalement à donner ce sur quoi ils comptaient; leurs sept pains (ce qui renvoie quand même à une belle quantité) et les petits poissons qu'ils avaient gardé bien l'abri. Il leur fait comprendre que quand on donne tout (on sacrifie pourrions-nous dire), non seulement les autres ne sont plus dans le manque, mais les restes sont là aussi pour nous. C'est presque le "qui perd gagne".
Ce n'est pas si facile de tout donner, de se donner en entier, de ne rien garder pour soi, juste parce que Jésus le demande. Faire des provisions, prévoir, c'est ce que nous faisons tous.
Sauf que Jésus lui, s'est donné en entier, il n'a rien gardé pour lui, et son Esprit Saint est là en permanence en abondance.
Alors peut-être que ce même Esprit peut nous aider à être certains que si nous arrivons à donner notre nécessaire, il y aura des corbeilles avec des restes, et que nous aussi nous serons nourris et rassasiés.
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