mercredi, octobre 01, 2025

Jn 1, 47-51. Une rencontre qui change une vie


 

Il fallait bien trouver un texte dans l'évangile où il est question d'anges, puisque c'est la fête de Si Michel archange,  mais aussi de Gabriel: fort comme Dieu) et de Raphaël (Dieu guérit). 

 

La liturgie a donc retenu ce dialogue entre Nathanaël et Jésus, avec cette promesse de voir des anges monter et descendre autour du Fils de l'homme. C'est en soi une très belle image, cette jonction de la terre et du ciel, cette vision aussi d'une porte enfin grande ouverte, et une nuée non pas d'oiseaux mais d'anges qui gravitent autour de celui qui a ouvert la porte, celui a qui a vaincu le mal qui donne la vie au monde. 

 

Mais en revenant un peu en arrière, il y a la description de ce qui se passe, et de l'impact des rencontres avec Jésus qui changent tout. André a rencontré Jésus alors qu'il était en Judée, et il s'empresse de trouver son frère Simon. 

Jésus trouve Philippe qui lui s'empresse de trouver Nathanaël. 

 

Ce à quoi je suis sensible ce matin, c'est cette chaîne. Si j'ai trouvé, alors je transmets ce que j'ai trouvé, je ne le garde pas pour moi, et si j'autre ne veut pas, je devrais l'amener à Jésus, ce qui reste par contre nettement plus compliqué, mais pas impossible.

 

Les versets proposés

 

47 En ce temps-là, lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui, il déclara à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » 

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » 

 

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » 

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » 

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 

Je ne reprends pas. En cliquant sur lien https://giboulee.blogspot.com/search?q=Nathanaël les textes sont à la suite. Peut-être pas par ordre chronologique, mais peu importe me semble-t-il. 

 

Je ne suis pas sûre que le texte qui suit, soit très différent, mais il y a bien longtemps que je n'ai pas eu envie de raconter. Alors j'ai raconté. Ou du moins, j'ai laissé la parole à Nathanaël , cet apôtre dont on perd la trace, à moins que ce ne soit Barthélémy dans les synoptiques.

 

Une rencontre qui change une vie. 

 

Je m'appelle Nathanaël. Un prénom qui se termine par el, cela renvoie à Dieu. Mon prénom veut dire "don de Dieu". Je ne sais pas si je suis un cadeau, mais pour mon père, je l'étais. J'habite à Bethsaïde, un village de pêcheurs même si nous ne sommes pas au bord du lac. 

 

J'ai des amis, qui font le même métier que moi, André et Simon. Notre port d'attache c'est Capharnaüm. 

 

André est parti pour un temps pour écouter Jean, ce nouveau prophète, qui annonce l'arrivée imminente d'un messie, et qui propose à ceux qui croient cela; un baptême de conversion. Ils se plongent dans le Jourdain, ils laissent le péché qui est en eux, ils montrent qu'ils changent de vie. Moi, ça ne me dit rien, j'ai ce métier qui était celui de mon père, et je suis bien chez moi. J'ai mon jardin, j'ai mon figuier et je peux, quand je suis là, méditer la loi et les prophètes, lire les chants de louange à mon rythme. Je devrais aller à la synagogue, mais moi je ne suis pas un juif pieux, je fais comme je veux. Par contre les grandes fêtes, je les respecte. 

 

Ce jour-là, je n'avais pas été à la pêche, j'étais chez moi. Et voilà que Philippe, un de mes amis arrive et que littéralement il me saute dessus pour me dire qu'ils ont trouvé (mais c'est qui "ils") celui dont parle la loi et les prophètes et que c'est Jésus de Nazareth. 

 

Alors là, si je puis dire, les bras m'en sont tombés. Un messie qui sortirait de Nazareth ce petit trou, c'est du grand n'importe quoi. C'est d'ailleurs ce que je lui ai dit en affirmant que de Nazareth il ne pouvait rien sortir de bon. Normalement il aurait dû me laisser tranquille le Philippe !  Seulement il y avait quelque chose de changé en lui, il n'était plus le même. Avant il serait parti sans demander son reste. Là il a insisté. Il m'a demandé de venir et de voir. Juger par moi-même, ça, ça me va.

 

Qu'est-ce que j'avais à perdre? Alors je l'ai suivi. Il m'a raconté qu'André ne suivait plus Jean, mais ce Jésus, et même qu'il avait été chercher son frère Simon. Il m'a dit que ce Jésus lui avait donné un nouveau nom. Ce doit vraiment être un drôle de type ce Jésus. 

 

Il m'a dit aussi que lui, Jésus lui avait simplement dit de le suivre, et que ça lui avait suffi. Cela, ça m'a étonné, mais je sentais bien qu'il n'était différent, qu'il était autre.

 

Nous sommes arrivés dans la maison de Pierre et d'André, qui avaient invité Jésus chez eux. Il aurait dû être étonné de voir que Philippe avait ramené quelqu'un avec lui, mais pas du tout. Et voilà qu'il m'accueille en me disant que je suis un vrai israélite sans ruse. 

 

Alors là, mon sang n'a fait qu'un tour, pour qui se prend-il celui-là. Bon d'accord, c'est peut-être un compliment, c'est me dire que je ne fais pas semblant, que je ne suis pas comme ce serpent d'autrefois qui est menteur et qui veut du mal. C'est vrai que je suis comme on dit "franc de collier". Mais quand même. Est-ce que je suis comme notre Père Jacob, qui porte ce nom donné par Dieu?  Est-ce que ça serait un nom nouveau, comme il a donné un nom nouveau à Simon? N'empêche que ça ne m'a pas plu. 

 

Je lui ai alors répondu du tac au tac, en lui demandant d'où il me connaissait, parce que c'est quand même un peu fort. 

Et voilà que lui me dit, en me regardant bien dans les yeux, qu'il m'avait vu sous mon figuier avant que Philippe ne vienne me trouver. 

 

Une phrase est revenue en moi : Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers. C'était ce chant que je lisais quand Philippe est arrivé. 

Celui qui me connait ainsi c'est le très Haut ! Et j'ai senti au plus profond de moi que cet homme qui me parlait, me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. J'ai été convaincu qu'il est bien celui que mon peuple attend, et je le lui ai dit, qu'il était lui le Fils de Dieu, le roi d'Israël. 

Pour dire cela, croyez-moi, il a vraiment fallu que quelque chose change radicalement en moi, comme cela s'était passé pour Philippe. 

Il m'a alors regardé avec un grand sourire, un peu comme s'il se moquait de moi, mais il ne se moquait pas de moi, parce qu'il n'est pas comme ça. Il m'a fait remarquer qu'il avait fallu bien peu de choses pour que je crois en lui. 

Il a ajouté que je verrai des choses bien plus grandes, que je verrai les cieux ouverts et des anges qui monteraient et descendraient au-dessus du Fils de l'Homme. 

Et j'ai imaginé cette échelle de notre Père Jacob, cette échelle entre ciel et terre, j'ai vu en cet homme celui qui allait ouvrir le chemin, qui serait la vérité et la vie. Comment s'y prendrait-il ? De cela je n'en n'avais pas la moindre idée, mais j'avais confiance en lui.

Je me suis dit que comme Philippe, j'annoncerai à d'autres que j'ai trouvé le Messie, et s'ils ne veulent pas me croire, je les conduirai vers Jésus. 

 

Nous avons été invités à Cana peu de temps après. Et nos yeux ont vu de l'eau devenir vin, pour que les mariés et leurs invités soient heureux. Un peu de ciel était sur la terre..