dimanche, octobre 12, 2025

Luc 17, 11-19. Sur la route de Jérusalem, la rencontre avec les dix lépreux.

Luc 17,11-19, Les dix lépreux.

 

Manifestement c'est un texte qui m'a pas mal inspirée dans le passé. Voici un petit florilège :   https://giboulee.blogspot.com/search?q=les+dix+lépreux.

 

Je constate que ce ne n'est pas le cas des paraboles des deux dimanches qui suivent, que ce soit celle du "juge inique" ou celle du pharisien et du publicain. Peut-être que je pourrais réparer ce manque. 

 

J'ai tout d'abord  eu envie de laisser parler les neuf, ceux qui ont obéi à la consigne, mais au lieu de cela un autre récit est venu, c'est celui que vous pourrez lire après mes premiers commentaires (ceux que je fais de fait chaque matin sur le texte d'évangile proposé par la liturgie). Je me suis quand même risquée à ce récit des neuf autres, mais c'est un peu maigre.  

 

Je me disais aussi, que si comme on le dit, dix représente une totalité, mais aussi les dix justes qui doivent être présents pour qu'une prière puisse être entendue, et si ces hommes représentent notre humanité couverte de la lèpre de la médisance, le 1% qui est non pas guéri de la maladie, mais vraiment revenu à la vie, qui est ressuscité parce que celui a reconnu en l'homme Jésus la présence de Dieu, et bien ça ne fait pas beaucoup, mais peut-être que ça peut servir de levain dans la pâte. 

 

 

Le texte de ce jour. 

 

11 En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée

12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance 

13et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » 

14 À cette vue, Jésus leur dit : « Allez- vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. 

 

Ces lépreux-là, contrairement à celui de Marc, respectent les règles. Ils restent à distance; ils ne semblent même pas demander explicitement une guérison. Que mettre sous la phrase ". "prends pitié de nous"? Et Dieu sait que cette phrase nous la prononçons bien souvent, ne serait-ce que durant la célébration de la messe; 

 

Veulent-ils de l'argent, des vêtements, de la nourriture la guérison? Ils me font un peu penser à l'aveugle de Jéricho qui crie sans se lasser : "Jésus fils de David, prends pitié de moi. Sauf que Jésus lui demande ce qu'il veut, c'est bien la guérison qu'il demande. SI on prend cela comme modèle, il semble évident que ce que veulent ces hommes, c'est bien une purification, et Jésus en les envoyant aux prêtres, montre qu'il a compris. Sauf que ce n'est pas immédiat. Cela fait penser à l'évangile de Jean, la guérison de l'aveugle-né. Se mettre en route, sur la foi d'une parole, faire confiance à la parole entendue. 

 

15 L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix

16 Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain

 

Un seul revient. Pour lui, ce qui s'est passé, c'est un don de Dieu, un cadeau fait par cet homme qu'il ne connaît pas, dont il vient peut-être juste d'entendre le nom. Et en son cœur, la gratitude explose et il la laisse exploser. Peu importe les prêtres, peu importe le moment où il sera réintégré dans la communauté des vivants. Ce qui compte pour lui, c'est de se tourner vers cet homme qui l'a guéri, qui lui a rendu en quelque sorte sa vie, son honneur. Il peut à nouveau vivre normalement. Il n'est plus exclu, il n'est plus un paria, il n'est plus le rappel permanent du péché. 

 

17 Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? 

18 Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » 

 

Est-ce que je peux entendre comme une plainte de Jésus? Pourquoi, ne viennent-ils pas rendre grâce? Je crois que le pasteur A. Nouis dit que la foi c'est aussi cette capacité à louer. " Le Samaritain fait le parcours de la foi en trois temps : il voit – il revient sur ses pas – il rend gloire à Dieu. La foi consiste à voir le monde comme Dieu le voit – à changer de direction et de comportement pour répondre à ce que nous avons vu – et enfin d’être capable de reconnaissance pour tout ce qu’il y a de beau et de bon dans notre histoire " . Je dois dire que cette interprétation me convient bien.

 

19 Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

 

Pour moi, mais je dois me répéter, c'est une phrase de résurrection, que Jésus dit . Se lever comme la fille de Jaïre, revenir à la vie, comme le fils de la veuve de Naïm. La résurrection, ça ne touche pas que le corps, ça change aussi le dedans, ça crée un cœur nouveau. Alors oui, cet homme, parce qu'il a cette foi qui l'a poussé à revenir tout de suite pour rendre grâce, est ressuscité. Important ce que dit Jésus, ta foi t'a sauvé. Ta foi en moi, ta foi en ma parole, mais c'est un acte de ta part, un acte qui t'appartient à toi et que les autres n'ont pas fait. 

 

 

L'histoire des dix lépreux. 

 

Si comme je l'ai déjà écrit au début de texte, dix représente la plénitude, on a là un groupe de dix personnes, des personnes rejetées, mises au banc de l'humanité, porteuse de cette lèpre qui renvoie au péché, puisque la lèpre dans la culture juive renvoie à Myriam (livre des Nombres) qui se trouve affligée de cette maladie après avoir médie de Moïse.

 

Mais dans ces 10, il y en a un qui porte une double tare, non seulement il est lépreux, mais en plus il est samaritain. Ce n'est pas un païen au sens fort, puisqu'il adore quand même le "Seigneur", mais il l'adore ailleurs qu'à Jérusalem, et ces samaritains quelque part, ce sont des métis. C'est un peu oublier ce qui s'est passé jadis pour Naaman le Syrien, ce général qui avait infligé une défaite à Israël et qui a été guéri simplement en se trempant 7 fois dans les eaux du Jourdain

 

Revenons à nos dix lépreux. Ils sont donc à qui vivent comme ils le peuvent dans une grande misère à l'écart d'un village, mais pas trop loin quand même, puisqu'ils apprennent que Jésus entre dans ce village. Et normalement quad Jésus entre quelque part, c'est pour faire du bien.

 

On peut supposer qu'ils vivent quand même de la charité des villageois qui leur donnent de temps en temps de quoi manger, peut-être de quoi faire du feu. Maintenant comment se comportent-ils avec le samaritain, qui vit avec eux, cela personne ne le sait, mais on peut imaginer que si les neuf font corps, lui, il est seul, encore plus exclu. J'ai presque envie de dire, double peine pour lui. Connaissent-ils seulement son prénom? 

 

Ils ne risquent rien à implorer ce nouveau prophète, surtout s'ils ne s'approchent pas de lui. 

 

Alors les voilà qui se tiennent à une certaine distance , les voilà qui crient, tous les dix, qui en en appellent à la pitié de ce Rabbi qui ne peut faire autrement que de les entendre. 

 

Lui, il s'est arrêté, les a regardés, n'a pas regardé ailleurs comme s'ils étaient invisibles. Il leur a parlé, il leur a dit d'aller se montrer aux prêtres. D'après la Tora, c'est quand on est guéri qu'on doit se montrer aux prêtres, de manière à être réintroduit officiellement dans la communauté des biens portants, ce qui veut dire retrouver sa famille, son métier, son village d'origine, car ils ne sont pas tous de ce village-là. Trouver un prêtre, cela peut vouloir dire aller à Jérusalem ou peut-être trouver un prêtre qui dessert un autre sanctuaire, car il y a encore beaucoup de sanctuaires en Galilée et en Juda. Mais croient-ils vraiment que c'est possible? 

 

Ils se mis en route, ils sont tous partis. Que va-t-il se passer? Et s'il ne se passait rien? Et soudain, en voilà un qui regarde son compagnon de misère et il voit que le visage de ce dernier n'a plus de plaies, plus de croutes. Il regarde alors ses mains, et ses mains à lui, sont redevenues belles. Et là, il parle, il annonce, et c'est la joie ce petit groupe, tous sons guéris, même le samaritain. Alors ragaillardis, les voilà qui d'un bon pas, partent à la recherche du prêtre qui va attestera de leur guérison (et leur demandera une offrande). .

 

Seulement voilà, le samaritain lui, et peut-être que lui n'a pas du tout envie de voir un prêtre juif pour constater qu'il est guéri, sent en lui monter un désir qui le pousse à laisser les autres, à revenir sur ses pas, à dire merci encore et encore, merci au Très Haut qui a fait des merveilles, merci à ce Jésus, qui a entendu sa demande, qui a eu pitié de lui.

 

Lui, il retourne sur les pas, en laissant son cœur déborder de joie. Il a enlevé cette espèce de voile qui lui couvrait le visage. La lèpre l'a quitté, elle est partie, il est libéré. Il célèbre cette libération, il est un homme neuf. Il chante à pleine voix. Et Jésus qui a repris sa route vers Jérusalem avec ses disciples, l'entend, le voit, s'arrête.

 

Tout le monde s'arrête, le samaritain se prosterne devant lui, un bon moment, un long moment, cat Jésus regarde la route devant lui, mais personne d'autre n'apparaît. 

 

Manifestement les autres, ont suivi l'ordre d'aller se montrer aux prêtres, ils n'ont pas compris que l'important n'était pas de faire constater la guérison au plus vite, mais de remercier, de louer. Jésus dit alors à l'homme de se relever, il lui sourit, avec ce sourire au quel on ne peut pas résister, et il lui adresse une phrase étonnante, il lui dit: va, ta foi ta sauvé". 

Or le samaritain sait bien que sa foi en cet homme était bien ténue, qu'il a crié avec les autres parce que c'était un peu la dernière chance, le dernier recours et voilà qu'il lui est dit que la foi l'a sauvé. 

 

Et c'est alors qu'il ressent en lui, une joie encore plus forte que celle qui avait émergée quand il avait vu sa peau guérie, une joie qui lui faisait comprendre que lui, le samaritain, l'étranger, le détesté, il était aimé, il était juste aux yeux du Très Haut. Alors il n'était pas rentré chez lui, mais il s'était joint aux disciples qui lui avaient fait une place, et lui avaient trouvé des vêtements propres,  qui l'avaient nourri, et il avait pris lui aussi, tout samaritain qu'il était, la route de Jérusalem.

 

Un essai de récit des neufs purifiés, mais pas sauvés.

 

On a tous été purifié, mais l'autre, le samaritain, celui que nous devons tolérer avec nous, il nous a laissés. C'est sûr que lui, il doit aller en Samarie pour faire constater sa guérison. Bon débarras après tout. 

 

Quand nous sommes revenus, dans nos villages, après avoir fait constater notre guérison par un prêtre qui d'ailleurs n'en revenait pas, guérir dix lépreux, cela ne s'était jamais vu en Israël, des amis nous ont rapportés que le Samaritain, n'était pas parti vers la Samarie, mais qu'il était revenu en arrière pour louer Dieu, et se prosterner aux pieds de Jésus, ce dernier n'avait été comme irrité parce que nous, nous lui avons obéi à la lettre.

 

C'est de sa faute après tout. Il aurait pu nous guérir tout de suite, ça aurait été tellement plus simple. Il avait dit que nous devions nous montrer aux prêtres. On lui a obéi, alors de quoi se plaint-il? 

 

C'est vrai aussi que la guérison est advenue très peu de temps après l'avoir quitté, nous aurions pu revenir sur nos pas, , nous prosterner à ses pieds, et peut-être même nous joindre à ses disciples, comme l'a fait le samaritain, dont nous ne savons même pas prénom. Mais un ordre est un ordre, nous avons entendu et nous avons obéi. S'il repasse par chez nous, alors nous lui offrirons un repas dont il se souviendra !  

  

mercredi, octobre 01, 2025

Jn 1, 47-51. Une rencontre qui change une vie


 

Il fallait bien trouver un texte dans l'évangile où il est question d'anges, puisque c'est la fête de Si Michel archange,  mais aussi de Gabriel: fort comme Dieu) et de Raphaël (Dieu guérit). 

 

La liturgie a donc retenu ce dialogue entre Nathanaël et Jésus, avec cette promesse de voir des anges monter et descendre autour du Fils de l'homme. C'est en soi une très belle image, cette jonction de la terre et du ciel, cette vision aussi d'une porte enfin grande ouverte, et une nuée non pas d'oiseaux mais d'anges qui gravitent autour de celui qui a ouvert la porte, celui a qui a vaincu le mal qui donne la vie au monde. 

 

Mais en revenant un peu en arrière, il y a la description de ce qui se passe, et de l'impact des rencontres avec Jésus qui changent tout. André a rencontré Jésus alors qu'il était en Judée, et il s'empresse de trouver son frère Simon. 

Jésus trouve Philippe qui lui s'empresse de trouver Nathanaël. 

 

Ce à quoi je suis sensible ce matin, c'est cette chaîne. Si j'ai trouvé, alors je transmets ce que j'ai trouvé, je ne le garde pas pour moi, et si j'autre ne veut pas, je devrais l'amener à Jésus, ce qui reste par contre nettement plus compliqué, mais pas impossible.

 

Les versets proposés

 

47 En ce temps-là, lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui, il déclara à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » 

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » 

 

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » 

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » 

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 

Je ne reprends pas. En cliquant sur lien https://giboulee.blogspot.com/search?q=Nathanaël les textes sont à la suite. Peut-être pas par ordre chronologique, mais peu importe me semble-t-il. 

 

Je ne suis pas sûre que le texte qui suit, soit très différent, mais il y a bien longtemps que je n'ai pas eu envie de raconter. Alors j'ai raconté. Ou du moins, j'ai laissé la parole à Nathanaël , cet apôtre dont on perd la trace, à moins que ce ne soit Barthélémy dans les synoptiques.

 

Une rencontre qui change une vie. 

 

Je m'appelle Nathanaël. Un prénom qui se termine par el, cela renvoie à Dieu. Mon prénom veut dire "don de Dieu". Je ne sais pas si je suis un cadeau, mais pour mon père, je l'étais. J'habite à Bethsaïde, un village de pêcheurs même si nous ne sommes pas au bord du lac. 

 

J'ai des amis, qui font le même métier que moi, André et Simon. Notre port d'attache c'est Capharnaüm. 

 

André est parti pour un temps pour écouter Jean, ce nouveau prophète, qui annonce l'arrivée imminente d'un messie, et qui propose à ceux qui croient cela; un baptême de conversion. Ils se plongent dans le Jourdain, ils laissent le péché qui est en eux, ils montrent qu'ils changent de vie. Moi, ça ne me dit rien, j'ai ce métier qui était celui de mon père, et je suis bien chez moi. J'ai mon jardin, j'ai mon figuier et je peux, quand je suis là, méditer la loi et les prophètes, lire les chants de louange à mon rythme. Je devrais aller à la synagogue, mais moi je ne suis pas un juif pieux, je fais comme je veux. Par contre les grandes fêtes, je les respecte. 

 

Ce jour-là, je n'avais pas été à la pêche, j'étais chez moi. Et voilà que Philippe, un de mes amis arrive et que littéralement il me saute dessus pour me dire qu'ils ont trouvé (mais c'est qui "ils") celui dont parle la loi et les prophètes et que c'est Jésus de Nazareth. 

 

Alors là, si je puis dire, les bras m'en sont tombés. Un messie qui sortirait de Nazareth ce petit trou, c'est du grand n'importe quoi. C'est d'ailleurs ce que je lui ai dit en affirmant que de Nazareth il ne pouvait rien sortir de bon. Normalement il aurait dû me laisser tranquille le Philippe !  Seulement il y avait quelque chose de changé en lui, il n'était plus le même. Avant il serait parti sans demander son reste. Là il a insisté. Il m'a demandé de venir et de voir. Juger par moi-même, ça, ça me va.

 

Qu'est-ce que j'avais à perdre? Alors je l'ai suivi. Il m'a raconté qu'André ne suivait plus Jean, mais ce Jésus, et même qu'il avait été chercher son frère Simon. Il m'a dit que ce Jésus lui avait donné un nouveau nom. Ce doit vraiment être un drôle de type ce Jésus. 

 

Il m'a dit aussi que lui, Jésus lui avait simplement dit de le suivre, et que ça lui avait suffi. Cela, ça m'a étonné, mais je sentais bien qu'il n'était différent, qu'il était autre.

 

Nous sommes arrivés dans la maison de Pierre et d'André, qui avaient invité Jésus chez eux. Il aurait dû être étonné de voir que Philippe avait ramené quelqu'un avec lui, mais pas du tout. Et voilà qu'il m'accueille en me disant que je suis un vrai israélite sans ruse. 

 

Alors là, mon sang n'a fait qu'un tour, pour qui se prend-il celui-là. Bon d'accord, c'est peut-être un compliment, c'est me dire que je ne fais pas semblant, que je ne suis pas comme ce serpent d'autrefois qui est menteur et qui veut du mal. C'est vrai que je suis comme on dit "franc de collier". Mais quand même. Est-ce que je suis comme notre Père Jacob, qui porte ce nom donné par Dieu?  Est-ce que ça serait un nom nouveau, comme il a donné un nom nouveau à Simon? N'empêche que ça ne m'a pas plu. 

 

Je lui ai alors répondu du tac au tac, en lui demandant d'où il me connaissait, parce que c'est quand même un peu fort. 

Et voilà que lui me dit, en me regardant bien dans les yeux, qu'il m'avait vu sous mon figuier avant que Philippe ne vienne me trouver. 

 

Une phrase est revenue en moi : Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers. C'était ce chant que je lisais quand Philippe est arrivé. 

Celui qui me connait ainsi c'est le très Haut ! Et j'ai senti au plus profond de moi que cet homme qui me parlait, me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. J'ai été convaincu qu'il est bien celui que mon peuple attend, et je le lui ai dit, qu'il était lui le Fils de Dieu, le roi d'Israël. 

Pour dire cela, croyez-moi, il a vraiment fallu que quelque chose change radicalement en moi, comme cela s'était passé pour Philippe. 

Il m'a alors regardé avec un grand sourire, un peu comme s'il se moquait de moi, mais il ne se moquait pas de moi, parce qu'il n'est pas comme ça. Il m'a fait remarquer qu'il avait fallu bien peu de choses pour que je crois en lui. 

Il a ajouté que je verrai des choses bien plus grandes, que je verrai les cieux ouverts et des anges qui monteraient et descendraient au-dessus du Fils de l'Homme. 

Et j'ai imaginé cette échelle de notre Père Jacob, cette échelle entre ciel et terre, j'ai vu en cet homme celui qui allait ouvrir le chemin, qui serait la vérité et la vie. Comment s'y prendrait-il ? De cela je n'en n'avais pas la moindre idée, mais j'avais confiance en lui.

Je me suis dit que comme Philippe, j'annoncerai à d'autres que j'ai trouvé le Messie, et s'ils ne veulent pas me croire, je les conduirai vers Jésus. 

 

Nous avons été invités à Cana peu de temps après. Et nos yeux ont vu de l'eau devenir vin, pour que les mariés et leurs invités soient heureux. Un peu de ciel était sur la terre..