lundi, août 25, 2008

"Tu es Pierre..."

C'était l'évangile de la messe d'hier.

En l'écoutant je pensais à Jonathan, le fils de Saül qui compte sur un signe pour savoir s'ils doivent attaquer ou non un poste de garde Philistin. Voici le texte: "S'ils nous disent: montez vers nous, nous monterons car Yahvé les aura livrés en nos mains: cela servira de signe" (1Sam, 14, 10).

Et je me disais que quand Jésus pose à ses disciples la question "et vous qui dites vous que je suis", peut-être ne savait-Il pas que Pierre répondrait le premier. Peut-être avait Il pensé: le premier qui répond, ce sera celui là qui sera le rocher sur lequel mon église sera construite. Peut-être a-t-Il été le premier surpris. Mais il faut bien faire avec ce que Dieu choisit et même si ce Simon a la tête dure comme comme de la pierre, sa réponse est le signe que c'est celui là qui permettra à la communauté de vivre après le Départ.

vendredi, août 01, 2008

"Délivre nous du mal"



Cette phrase est celle qui termine la "prière de Jésus" à son Père, l'exemple de la prière. Si je me réfère aux prières de l'Ancien Testament (je pense ici au livre de Tobie ), je crois que cette demande qui est la dernière est de loin la plus importante. 

Je ne pense pas que "délivre nous du mal" veuille dire, enlève le malheur ou ne laisse pas le "malin" s'insérer à l'intérieur de nous, par ruse. Je crois que le Mal est quelque chose qui est présent en permanence, qui habite en nous et en dehors de nous, qui nous rend parfois sourd et aveugle à tout ce qui nous entoure et qui nous enferme sur nous même. Le mal, nous sommes tellement dedans que nous ne le voyons pas ou plus. Quand on est habitué à vivre dans le brouillard, on ne peut plus voir le contour du monde qui nous entoure.

On dit souvent que l'enfer est pavé de bonnes intentions et je crois que cela est très vrai et dit autrement la phrase de Paul: quand il se plaint de ne pas arriver à faire le bien qu'il veut.

Nous sommes dans un monde où pour "voir" réellement ce qui se passe en nous et autour de nous, il faut que notre regard change ou qu'il soit changé par ce que je nomme l'Esprit Saint. Je ne dis pas que le bien ou le bon n'existe pas, mais en général nous nous en rendons compte, alors que le mal dans lequel nous baignons, nous ne nous en rendons même pas compte. Et cela nous rend malgré notre bonne volonté, notre désir de faire du bien, peut-être pas aveugles, mais certainement mal voyants.  

Je repensais ce matin (encore me direz vous) au texte de la genèse qui rapporte ce que l'on appelle la "chute". Le Serpent a proposé aux humains de devenir "comme des Dieux". Cela c'est notre illusion (et même quand nous essayons d'être bons, c'est un peu notre désir: être comme, imiter). Or ce qui advient  au couple primitif c'est une désillusion totale:" leurs yeux s'ouvrirent et ils virent qu'ils étaient nus". La désillusion qui va avec l'ouverture des yeux nous confronte à la perte, à la frustration, au mal. Ce n'est pas mal d'être nu, mais c'est dangereux d'être fragile, vulnérable, de se voir dans sa petite réalité mortelle. 

Quand les religions orientales parlent du moyen de sortir de la souffrance qui serait d'être sans désirs, je pense aujourd'hui qu'il s'agit davantage de sortir de l'illusion qui est source inévitable de souffrance mais qui est aussi un moteur de l'être humain. 

Le bien à l'état pur n'existe pas dans notre monde, le mal est toujours là qui masque les choses, les transforme, les défigure sans que nous en soyons réellement conscients.

Seul la présence de l'Esprit peut nous ouvrir les yeux et nous permettre de nous rendre compte combien notre vision est déficiente. Il ne s'agit pas de s'en sentir coupable, parce que cette cécité est le propre de l'humain, mais d'apprendre petit à petit, doucement, humblement  à reconnaître le mal pour pouvoir en être délivré.  




"et la lumière  luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie" Jn1, 3