mercredi, février 04, 2009

Marie-Madeleine, Jacob: "Nolli me tangere"


C'est la phrase que Jésus dit à Marie-Madeleine le matin de Pâques,et que je cite dans son contexte: Jn20,16 Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » — ce qui signifie maître. 17 Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » 18 Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit.

Pour cette disciple qui a "touché" et oint son Seigneur, se faire en quelque sorte "rembarrer" n'a pas du être si simple, d'autant que nous les humains, nous avons souvent besoin de "toucher" pour croire. Mais elle, c'est le son de la voix qui a permis la reconnaissance. Mais l'obéissance à cette injonction fait d'elle la Hérault de la bonne nouvelle: la mort a été vaincue, Il est Vivant, Il est le Vivant.

Il n'en demeure pas moins que cette phrase est énigmatique: "je ne suis pas encore remonté vers mon père", comme si Jésus avait une tâche à accomplir. Jésus a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie", et " je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi"Jn 17, 24. Est ce chemin là qui doit s'ouvrir et qui ne peut s'ouvrir qu'au matin de la Résurrection, chemin fermé jusque là à l'humanité et qui s'ouvre enfin? C'est une hypothèse.

Mais je ne peux m'empêcher de rapprocher cette phrase de celle qui est prononcé par celui que l'on appelle "l'Ange de Dieu", lors du combat avec Jacob.



Car au petit matin, à l'aube, (un peu comme dans l'épisode de l'Evangile, avant que le soleil ne soit levé - et peut-être que symboliquement cela a son importance, puisque Jésus est aussi le nouveau Soleil), l'ange dit: "Lâche moi, car l'aurore est levée"Mais Jacob répondit: je ne lâcherai pas que tu ne m'aies béni.

Jacob reçoit alors un nouveau nom, mais si l'Ange refuse de dire le sien, il bénit Jacob-Israël et disparaît.

Elie Wiesel dans un petit livre: "célébrations bibliques", parle de cet événement. Un midrash raconte que l'Ange doir repartir, car à l'aube, on chante au ciel la gloire de l'éternel. Et ne pas être là peut provoquer un renvoi. Jacob rétorque que cet ange parle trop, qu'il doit le bénir comme les anges qui ont été envoyés à Abraham. Mais ces anges là étaient venus pour cela, ce qui n'est pas ce qui se passe dans ce combat. Mais Jacob obtient un nom nouveau Israël, mais aussi une marque dans son corps: la boiterie. Le combat avec Dieu laisse des traces.

Il y a une phrase que je n'arrive plus à retrouver, mais qui dit que : quand l'homme combat avec Dieu, (l'initiative semblant venir de Dieu, comme dans le combat de Jacob), l'homme a le droit de "retenir" Dieu, de ne pas le laisser partir, de poser la main sur Lui, jusqu'à ce qu'il ait obtenu une promesse (ou autre nom). Et cela c'est la force de l"humain, mais cela montre aussi ce que Dieu est capable d'accepter.

Des combats nous avons tous à en mener. Peut-être est il important de savoir que si difficiles soient ils, ils feront de nous des hommes nouveaux à l'image de celui qui a vaincu la mort.

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