Dans le discours dans la synagogue de Capharnaüm (Jn 6,22 et suivants) il est souvent question de "donner" et de "vie éternelle".
Dans le début du texte, Jésus reproche implicitement à ceux qui se sont mis à sa recherche de le faire pour "recevoir" du pain, et de ne voir en lui qu'un faiseur de miracles qui devrait leur permettre de passer leur vie sans travailler.
Ce qu'il donne ou donnera est donc différent. Ce pain permettra de vivre de la vie de Dieu, on pourrait dire de la Vie du Père de Jésus, mais il est bien évident que les juifs qui l'écoutent ne peuvent pas comprendre ces paroles (à moins d'avoir l'Esprit saint en eux, mais celui-ci n'a pas encore été donné)
Il y a beaucoup de reproches dans ce discours. Et ce qui se développe au cours de ce discours m'a toujours semblé prendre les juifs pratiquants complètement à rebrousse-poil. Parler de consommer son sang, alors que l'interdit concernant le sang est un des premiers donné dans la bible (loi noachique) montre que Jésus propose autre chose, mais comment le comprendre si on n'a pas en lui une confiance totale et si on ne voit pas en ce faiseur de miracles le Messie?
La phrase: "donne nous toujours de ce pain là" a fait écho avec la phrase de la Samaritaine: "Seigneur donne moi de cette eau afin que je n'ai plus soif et ne vienne plus ici pour puiser".
Il m'a semblé que la phrase de Jn 6, 34 est incomplète. Implicitement il y aurait: "donne nous de ce pain pour que nous n'ayons plus faim (rassasié) et que nous n'ayons plus besoin de travailler (ce qui serait presque retrouver le temps de l'Eden)".
Mais dans la Samaritaine, le discours explicatif de Jésus est relativement facile( Jn 4,14-15: ("Quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau; mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissante en vie éternelle". L'eau ici est un don, mais l'eau n'est pas LUI.
Dans le discours dans la synagogue, la demande est précédée par Jn6,33 "Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde". Quant au discours explicatif, je ne reviendrai pas dessus, car je dois reconnaître qu'il est bien difficile à saisir.
Ce qui est étonnant c'est que les phrases prononcées par Jésus avec la samaritaine provoquent la foi d'une personne qui se communique ensuite à tout un village, voire toute une partie de contrée, alors que dans la Galilée, le pays de Jésus, on assiste au phénomène inverse. Il y a la foule qui l'a suivi et qui a mangé, ceux qui lui courent après (moins nombreux), ceux de la synagogue (encore moins) et des départs successifs qui font que seuls les disciples resteront présents (Jn6,67: Jésus dit aux douze, voulez vous partir vous aussi?"
Spontanément je dirais: on ne prend pas les mouches avec du vinaigre. Mais peut-être que ces manières de faire, différentes en fonction des auditoires, peuvent nous permettre de réfléchir sur l'annonce de Celui qui nous permet d'entrer dès aujourd'hui dans la Vie.
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