vendredi, avril 25, 2008

"Born Again".

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J'ai vu il y a quelques jours une vidéo cassette consacrée à st Paul. Une espèce d'enquête auprès de spécialistes pour savoir ce qu'ils pensent ou savent de cet homme. Je ne peux pas dire que j'ai apprécié cet exercice de style, mais une des séquences m'a permis de réfléchir que la notion d'identité de ceux qui se disent avoir donner leur vie à Jésus. 

Je ne sais si le hasard a bien fait les choses, mais l'auteur prend un taxi à New-York pour aller aller à l'église Saint Paul; le chauffeur lui demande de quelle église il s'agit pour la localiser. La conversation s'engage, et  le chauffeur dit bien connaître bien Paul et surtout s'affirme comme un "born again" et raconte la manière dont s'est faite cette nouvelle naissance pour lui.  

Ce terme très employé dans les pays anglo-saxons, a évoqué pour moi une phrase des actes des apôtres: c'est à Antioche qu'on leur donna la nom de chrétien (ac11,26). Je suppose que ce "nom" de chrétien veut dire disciples de ce Chrestos et qu'il donne une spécificité à ces gens qui ne sont ni des prosélytes, ni des craignants Dieu, ni des juifs pratiquants. Une identité leur est alors donnée avec d'ailleurs tous les risques que cela comportera par la suite.   

Donner un nom, c'est donner une identité, c'est appartenir à un groupe, à une famille. c'est avoir un mode de pensée spécifique. Les chrétiens se différencient des juifs, car pour eux le salut est déjà là: la preuve en étant la mort et la résurrection de Jésus.  S'affirmer chrétien ou born again c'est laisser un certain passé pour s'engager dans une vie différente avec des frères et des soeurs qui ont fait la même expérience. 

En relisant les actes des apôtres j'ai remarqué que le baptême au nom de Jésus est là pour absoudre des péchés, pour délier de ce qui est mauvais en soi, ce qui crée l'homme nouveau; et que l'Esprit Saint est en général donné ensuite par imposition des mains. Pour les "born again" il me semble que le temps premier est d'abord une expérience qui change la vie, qui provoque une conversion. Le baptême par immersion étant le signe de l'appartenance à une nouvelle famille; ceux qui sont donné leur vie à Jésus .

Etre "chrétien" dans notre monde européen, nécessite bien souvent une épithète: catholique, orthodoxe, reformé, évangélique. Il m'a semblé que ce chauffeur de taxi, cet homme "re né" avait plaisir à affirmer sa nouvelle identité.  Est ce que le mot de chrétien nous remplit de la même joie, aujourd'hui? Est-il facile de dire je suis chrétien et j'en suis heureux? 

Mais il est certain que dans un monde en recherche de stabilité parce que tout va trop vite, avoir une identité est un élément très stabilisateur.

Jeudi pendant la lecture des actes, j'ai entendu dans Ac 15,7-23 (discours de Jacques) que "dès le début, Dieu a voulu prendre chez les païens un peuple qui serait marqué de son nom".  Et cette petite phrase:" être marqué du nom de Dieu" m'a semblé extraordinaire.

Ce n'est pas seulement appartenir à un  groupe de personnes qui se disent sauvées par la mort et la résurrection, c'est  porter le nom de celui dont le nom ne se prononce pas, c'est être reconnu par Lui comme Lui.-même. Cela renvoie presque à certaines phrases de Jean sur être un dans le Père. Porter le nom de quelqu'un ce n'est pas rien. Cela peut s'entendre de manière négative: on marque les bêtes d'un troupeau au nom de leur propriétaire, elles lui appartiennent. Cela peut aussi s'entendre de manière positive, comme dans un mariage. C'est porter le nom de celui  qui est le Vivant.   

 Je veux dire que dans notre culture actuelle, la femme prend le nom de son mari, qu'elle le porte et que porter le nom de quelqu'un c'est être non pas lui, parce que cela n'est pas pensable ni possible, mais normalement partager ses valeurs et sa vie. 

Porter le nom de Dieu (même si ce nom est Christ), c'est pour moi ne plus être seulement sauvé (c'est à dire vivant) mais être participant au salut, à la vie et cette dimension de donneur de vie me ravit profondément.

Je n'ose pas dire que la question d'être sauvé après ma vie sur cette terre m'indiffère, mais si dès aujourd'hui je peux être créateur de vie comme celui qui a mis son nom sur moi et en moi, alors oui, la vie vaut la peine d'être vécue. 

Il est plus important pour moi aujourd'hui de connaître que je suis marquée par ce nom que de savoir que mon nom est inscrit dans le coeur de Dieu. Certes cela c'est une bonne nouvelle, mais pour exister, j'ai besoin d'actif et non de passif. Etre sauvé, oui mais si grâce à ce salut je peux devenir comme Dieu, mais à manière à moi,  humblement, minusculement un petit souffle de vie, alors quoiqu'il arrive après la mort,  cela aura valu la peine de vivre cette vie là.

Ma première goutte d'eau d'une source qui sourd de la terre, n'est ce pas une merveille? Etre de Dieu c'est permettre que cette goutte affleure et que peut-être un oiseau puisse y boire. 

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