Comme quoi, on n'a jamais fini de remâcher l'écriture, même des textes que l'on croit bien connaître.
Ce matin je repensais à l 'Eden tel qu'il est décrit dans la Genèse, et je me disais que le fait qu'il y ait des anges et un glaive de feu qui barrent l'accès à l'arbre de la vie montre bien la force de l'interdiction de retourner dans ce lieu qui peut être lieu de convoitise pour l'humain.
J'ai toujours pensé que ce lieu pouvait aussi symboliser la relation primitive avec la mère toute bonne et toute puissante, relation qui ne peut durer et dont l'enfant doit s'extraire avec un regret qui perdurera toute sa vie et le poussera (et c'est cela l'important) à explorer tout l'extérieur qui lui est donné.
Et du coup j'ai repensé au texte dit de la tentation (peut-être pourrait-on dire de l'épreuve) et il m'a semblé (ce dont je ne m'étais jamais rendue compte, comme quoi...) que durant toute cette séquence, Adam est présent et c'est effectivement ce que dit le narrateur:
Gn3,6. La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.
La position d'Adam, est assez ambigüe assez étonnante. Le héros de la Genèse, celui autour duquel tout tourne, c'est Adam. Eve est certes issue de son côté, mais j'ai l'impression qu'elle fonctionne plus en "faire valoir" que comme personne. Et peut-être que son rôle dans cette séquence était de permettre à Adam d'exister, de parler, de s'interposer, de dire non, de faire respecter le Nom de son créateur, de Le faire exister au travers de sa parole. Cela c'est peut-être le travail de l'humain (et cela aujourd'hui me plaît assez comme idée du rôle de l'humain).
Adam, s'il est présent, écoute, regarde, mais n'agit pas, ne parle pas, se tait. Il attend...
Eve mange et il ne se passe rien. Elle teste d'une certaine manière, elle est le goûteur. Et parce qu'il ne se passe rien, parce que à ce moment là, le ciel ne lui tombe pas sur la tête, alors Adam mange et c'est quand lui mange, (se remplit la bouche) leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent.
Gn3,7. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; il cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.
L'épreuve n'a pas été réussie et les autres épreuves vont commencer, à commencer par l'exclusion de ce jardin, qui restera toujours dans le coeur de l'homme comme un lieu à reconquérir.
Ce qui me semble aussi important c'est que à partir de cet échec (désobéissance) deux sentiments apparaissent: la peur et la honte et ces deux affects signent bien souvent l'échec d'un système éducatif où l'enfant est porteur de tout le mauvais. Mais ceci est une autre histoire et j'y reviendrais peut-être.
La position d'Adam, est assez ambigüe assez étonnante. Le héros de la Genèse, celui autour duquel tout tourne, c'est Adam. Eve est certes issue de son côté, mais j'ai l'impression qu'elle fonctionne plus en "faire valoir" que comme personne. Et peut-être que son rôle dans cette séquence était de permettre à Adam d'exister, de parler, de s'interposer, de dire non, de faire respecter le Nom de son créateur, de Le faire exister au travers de sa parole. Cela c'est peut-être le travail de l'humain (et cela aujourd'hui me plaît assez comme idée du rôle de l'humain).
Adam, s'il est présent, écoute, regarde, mais n'agit pas, ne parle pas, se tait. Il attend...
Eve mange et il ne se passe rien. Elle teste d'une certaine manière, elle est le goûteur. Et parce qu'il ne se passe rien, parce que à ce moment là, le ciel ne lui tombe pas sur la tête, alors Adam mange et c'est quand lui mange, (se remplit la bouche) leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent.
Gn3,7. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; il cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.
L'épreuve n'a pas été réussie et les autres épreuves vont commencer, à commencer par l'exclusion de ce jardin, qui restera toujours dans le coeur de l'homme comme un lieu à reconquérir.
Ce qui me semble aussi important c'est que à partir de cet échec (désobéissance) deux sentiments apparaissent: la peur et la honte et ces deux affects signent bien souvent l'échec d'un système éducatif où l'enfant est porteur de tout le mauvais. Mais ceci est une autre histoire et j'y reviendrais peut-être.
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