dimanche, mars 27, 2011

1 Jn2, 2 victime de propitiation pour nos péchés suite.

Propitiation suite

J’ai toujours eu du mal à comprendre (même si une partie de moi est capable de raisonner) que Jésus soit venu sur terre uniquement pour nous « réconcilier » avec Dieu. Si Jésus est le libérateur (ce que je crois profondément), c’est qu’il y a une rançon à payer à celui qui nous retient en otage, à savoir le Mal.

Le combat de Jésus contre le Mal (le Monde) symbolisé dans l’évangile de Jean par la lumière qui ne peut être engloutie par la ténèbre, est un combat qui se termine par la victoire de la Vie sur la mort, mais il y a bien eu mort d’homme pour que la rançon soit en quelque sorte payée.



 Si on accepte de penser que Dieu a donné son propre fils en rançon pour que nous puissions enfin être dégagés des pulsions animales qui sont en nous et qui nous poussent à la destruction, tant la notre que celle des autres, alors la phraseJn 3,16 « Dieu a tant aimé le monde, qu’Il lui a donné son Fils Unique » prend pour moi encore plus de sens. Un Dieu qui accepte de s’amputer, même si ensuite la partie amputée redevient vivante, est vraiment un Dieu que l’esprit humain ne pouvait pas imaginer, et en cela il est vraiment le Tout Autre.


Ce que Dieu n'a pas demandé à Abraham, Lui est capable de la faire. 
Jésus a payé la rançon qui nous sauve des forces qui ne nous permettent pas d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le combat contre le Mal est maintenant possible car la rançon a été payée une fois pour toute. Le don de l’esprit nous permet maintenant de nous débarrasser du vieil homme et de laisser vivre en nous l’homme nouveau dont Jésus est figure.

Il me semble qu’une lecture des 13 premiers chapitres de l’évangile de Jean, (ce qui l’on appelle le livre de Signes) permet de comprendre comment Jésus libère et comment fonctionne la force de l’Amour.

Dans les noces de Cana, Jésus fait les choses discrètement, pas avec un bâton comme Moïse, il le fait certainement par amour pour ce couple qui l’a invité lui et ses disciples, mais aussi pour les yeux de ses disciples s’ouvrent. Jésus n’est pas le Dieu de la crainte, mais le Dieu de l’Amour.

Avec la samaritaine, là encore on est dans le familier. Ce qui se dévoile c’est bien le désir de Dieu de donner aux humains cette eau vive qui les fera vivre autrement, qui les lavera de leur sécheresse, qui les fera fructifier.

Les  guérisons tant du fils de l’officier royal, que du paralytique de la piscine de cinq portiques, ou de l’aveugle né, montrent bien que d’une part l’être humain a quelque chose à faire (lève toi, ou va te laver) mais que cette paralysie et cet aveuglement nous en sommes tous porteurs. Quant à la résurrection de Lazare qui clôt ce livre, peut être que nous ne nous rendons pas compte qu’il y a quelque chose de mort en nous, quelque chose qui nous pourrit et de cette mort, Jésus fait naître la vie.


C’est pour nous donner cette vie que Jésus s’est laissé mettre à mort, (car cette mort, il ne l’a pas subie, mais il l’a provoquée un peu comme in provoque un adversaire dans un combat). Cette mort nous a donné le don de l’Esprit, celui que nous appelons le défenseur, le libérateur. Les forces d’amour qui sont en nous peuvent fructifier et la vie éternelle c’est cela.

Si dans la Genèse il était écrit : Gn3,22 : « Que maintenant il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de la vie, en manger et vivre toujours ! » ce qui renvoie à la convoitise, vivre pour vivre, juste pour ne pas mourir, ce qui n’est pas un fin en soi, maintenant nous pouvons nous appuyer sur Jn 7, 37-39 « « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, 38 celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur. »  et la vie éternelle n’est ce pas cela ?




Alors que le sacrifice de Jésus sur la croix soit réconciliation ou victoire contre le mal, à la limite peut importe. Par la résurrection et par le don de l’Esprit, nous entrons dès aujourd’hui dans le royaume et dans la connaissance d’un Dieu capable de donner son fils pour que nous entrions dans sa joie.







Aucun commentaire: