samedi, janvier 14, 2012

Dieu fort ou Dieu faible?

La plus part des chants qui s'adressent à Dieu créateur,  magnifient sa force et sa puissance. Je pense à un refrain tel que celui ci: "Dieu Saint, Dieu  fort, Dieu immortel, aies pitié de nous".

La question que je me suis posée est la suivante: compte tenu de notre origine, sommes nous capables de nous représenter un dieu autrement que avec de tels attributs de force, de puissance et par contre coup de violence.  Dans le monde animal, le mâle dominant est le plus fort. Il protège son troupeau, il le guide souvent, mais il doit combattre pour garder ce pouvoir et là, je dirai que tous les coups sont permis. Regarder un combat de cerfs montre bien que la violence est de mise.

Nous fonctionnons bien de la même manière, nous les humains. C'est le plus fort qui gagne, et celui là, qui a gagné son pouvoir qui possède la terre, donne aussi sa protection (enfin en principe) à ceux qui sont avec lui (ou qui l'impose à ceux qui ne veulent pas de lui, cf la mafia).

Cette conception elle est je crois dans nos gênes. Alors pouvons nous nous représenter un Dieu qui ne posséderait pas de tels attributs? Si on lit le livre des psaumes, ce qui est demandé au Seigneur, c'est de casser la figure des ennemis (qu'ils soient ou non extérieurs au peuple), c'est de se manifester par sa toute puissance (les montagnes qui fondent comme de la cire, le fond des mers qui est a nu, les arbres des forets qui sont déracinés) ou au contraire sa bonté (le juste fleurira, les enfants seront comme des plants d'olivier etc), Bref c'est un Dieu qui fait tout ce qu'Il veut, qui est le maître des éléments puisque c'est Lui qui les a crées.

Et pourtant, quand YHWH se manifeste à Moïse il est dans un feu qui ne détruit pas, quand il parle à Elie, prophète qui a manifesté la violence de Dieu il n'est pas dans les phénomènes naturels de destruction, et quand il nous montre qui il est en son fils, il est doux et humble de coeur.

On parle de la Khénose du Christ, de cet abaissement, de ce renoncement à la violence et à la toute puissance, alors pourquoi Dieu encore aujourd'hui est il présenté comme le Dieu de colère, de vengeance, de punition?

Il est quand même étonnant qu'un Dieu qui le jour de la Pentecôte n'utilise plus la foudre qui est pourtant un apanage du divin, se manifeste sous forme de langues de feu et que le feu là donne certes la force,mais aussi la fraîcheur, la douceur.

Jésus certes se décrit comme celui qui viendra sur les nuées (ce qui est différent de chevaucher les nuées comme le fait YHWH (ps68,4), mais n'est- Il pas le "Bon Dieu" celui qui guérit, qui donne la vie, qui fait miséricorde et qui se donne?

Certes il n'est que le Fils, mais l'image qu'Il nous donne de Lui, le "bon pasteur", montre que derrière le Dieu des victoires se trouve un autre Dieu, un Dieu qui se penche vers l'homme, un Dieu qui donne le souffle, un Dieu qui aime, celui que j'appelle le Dieu Relation.

Je pense que nous avons besoin au plus profond de nous d'une représentation d'un Dieu tout puissant, d'un Dieu qui prend fait et cause pour nous, parce que cela nous rassure, mais que petit à petit il est indispensable que ce Dieu là (qui est quand même un dieu de vengeance) cède la place à cette autre représentation qui est celle de la douceur.

Il y a je crois beaucoup de canadiens qui ont ce patronyme "ladouceur" comme nom de famille, moi j'aimerai bien que ce soit le patronyme de ceux qui se réclament aujourd'hui de Jésus.

7 commentaires:

AlainX a dit…

Il est dit dans la Bible que Dieu a créé l'homme à son image et sa ressemblance. On peut légitimement penser qu'il en est ainsi tout ce que Dieu a créé (l'univers, le vivant, etc.)
Or, on constate que la vie repose essentiellement sur un principe de domination et de prédation d'une espèce sur l'autre : pour faire simple, le gros poisson mange le petit poisson, mais aussi le petit virus minuscule tue la grosse bête !
Normal donc que la force et la violence soient les attributs de Dieu : prédateur suprême puisque le créateur de tout… On ne peut donc que « craindre Dieu », créateur d'un principe de vie qui ne peut survivre qu'en tuant d'autres vies…
Face à cela on ne peut que tout faire pour éviter son courroux… Mais on n'y arrive pas, dit la Bible…


Comme tu l'indiques fort justement, Jésus débarque et nous parle… D'un autre Dieu…
Question : lequel est le vrai ?
Bien entendu, on préfère un Dieu d'amour qui se penche sur l'homme pour le coocouner ! Mais lequel est le vrai ?
Celui que les hommes ont fabriqué de tout temps ?
Celui que Jésus a imaginé comme "Bon pasteur" ?

Ouais je sais, je suis casse-pieds avec mes questions…

Giboulee, a dit…

Mais non tu n'es pas casse pieds parce que je me pose les mêmes questions. j'ai l'impression que l'église s'est dépêchée de nous rappeler que certes Dieu est amour, mais qu'il ne faut pas trop tirer sur la ficelle... d'ailleurs si on parle autant du "bon dieu" c'est bien parce que il ne l'est peut être pas du moins dans notre manière de penser et de le penser. j'aime bien une phrase d'Isaïe; vos pensées ne sont pas mes pensées dit dieu...

A plus.

TOURNESOL a dit…

Nous ne pouvons que nous imaginer un Dieu qui est pour nous ou contre nous et auquel il nous faut offrir des sacrifices pour qu'il nous soit favorable (sacrifices humains, puis d'animaux et aujourd'hui nos sacrifices pour plaire à dieu.... comme dans les religions grecques et antiques.
Le dieu de l'ancien testament est de cet ordre là et quand des malheurs tombent sur leur tête comme dans le livre de Job alors qu'ils sont fidèles à YAHVE, il se demandent comme nous aujourd'hui pourquoi?
Parfois comme dans les psaumes ou certains passages d'Isaie la religion s'intériorise et annonce
un autre Dieu qui est faible et doux comme le bon pasteur.
Il nous faut sans doute toute une vie pour percevoir à travers notre expérience de vie que le Dieu d'amour qui est faible est celui que nous attendions et qu'il nous faut nous en remettre à lui qui est maître de vie. Il nous emmnène vers une vie encore plus pleine.Comme Jésus disons: "Père je remets mon esprit entre tes mains"

Coumarine a dit…

Je n'aime pas trop le terme de"douceur" pour qualifier Dieu.
Il s'apparente pour moi à "tiède" dont Jésus a dit qu'il les vomirait!
Je préfère un Dieu qui a du caractère, qui n'hésite pas à bousculer (parfois l'Homme a besoin d'être bousculé par la vie pour comprendre enfin son chemin de vie)
Un Dieu de douceur n'est pas forcément un Dieu de vrai amour
Un Dieu qui bouscule,qui force à s'interroger.... oui,enfin je crois

Giboulee, a dit…

bonjour Coumarine,

chacun ayant son histoire, ce terme me correspond aujourd'hui, mais douceur et tiédeur n(ont rien à voir. Cela est peut être lié à l'âge.

"Bienheureux les doux...

"Venez à moi, car je suis doux et humble de coeur.

Douceur n'est pas mollesse..

nicole 86 a dit…

Bonsoir,

le chantre (91 ans !) psalmodiait le psaume 88 et sa voix ténue, brisée disait l'infinie tendresse du Père, celle que Rembrandt a peinte dans les mains (féminine et masculine) du Père étreignat son fils cadet. Un moment de grâce divinement humain.

Anonyme a dit…

Et si Dieu n’était rien de tout cela ?! Ne pourrait-Il pas tout simplement ÊTRE DIEU ?

C’est dans le fond de nos cœurs que petit à petit Il pourra révéler Sa Présence, "JE SUIS" …

Amicalement.
FC