mercredi, janvier 04, 2017

Jésus allait et venait" Jn 1,35-39

On retrouve cette phrase: "Jésus allait et venait dans le Temple" en Jn 10, 23 et aussi en Marc 11, 27. Dans le Temple, c'est l'occasion pour les pharisiens de prendre Jésus en défaut.Dans l'évangile de Jean, il y a une menace de mort, dans celui de Marc c'est l'occasion pour Jésus de reparler de Jean le Baptiste et de demander pourquoi ce prophète n'a pas été entendu. Le aller et venir évoque pour moi la liberté de Jésus.

Mais dans ce premier chapitre de l'évangile de Jean, cet "aller et venir" m'a toujours fait penser à une scène d'accouchement.

Je veux dire que pour moi, Jésus, cet homme qui va et qui vient, qui marche de long en large, il attend quelque chose. Il n'est pas statique, il marche, il bouge, il attend. Peut-être est-il impatient, mais il ne dit rien, il attend que Jean prenne l'initiative. Peut-être sait -il que c'est aujourd'hui que son Père va lui donner ceux qui seront le noyau, ceux qui seront ses disciples, ceux qui l'auront reconnu.

Et on va assister à une sorte de passation: Jean se dessaisit des deux de ses disciples pour les donner à Jésus: il les met en quelque sorte au monde: il les laisse partir, il se sépare d'eux, comme une mère se séparer de l'enfant qui est en elle, pour le mettre au monde, pour le donner au monde.

"35Le lendemain, Jean se trouvait de nouveau au même endroit avec deux de ses disciples. 36Fixant son regard sur Jésus qui marchait, il dit : « Voici l’agneau de Dieu. » 37Les deux disciples, l’entendant parler ainsi, suivirent Jésus. 38Jésus se retourna et, voyant qu’ils s’étaient mis à le suivre, il leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils répondirent : « Rabbi – ce qui signifie Maître –, où demeures-tu ? » 39Il leur dit : « Venez et vous verrez. »"

Et c'est ce qui se passe. L'affirmation de Jean, la parole de Jean, "Voici l'Agneau de Dieu" met quelque chose en route chez les disciples, un peu comme cette petite tape donnée souvent par la maman au moment où l'enfant est prêt pour marcher seul et qui lui permet de partir, de lâcher la sécurité de la main maternelle. C'est une phrase d'envoi. 

Souvent quand un enfant apprend à marcher seul, il y a aussi les bras du papa qui sont là pour le recevoir, et là les disciples, sont accueillis par une voix: que cherchez-vous? Et c'est bien une question fondamentale, une question d'ouverture. Si ces hommes ont été vers Jean, s'ils sont les disciples de Jean, c'est qu'ils attendent quelque chose, ils attendent quelqu'un. Mais ils savent que ce quelqu'un ce n'est pas Jean.

Et à cette question du "que" ils répondent par une autre question qui est celle du lieu. Mais il ne s'agit pas savoir réellement ou Jésus habite, mais où il demeure, ce qui dans le vocabulaire johannique est différent. 

Ce qui est certain c'est qu'ils on trouvé un lieu qui est pour eux le lieu de leur nouvel enracinent, de leur nouvelle naissance. 

Jean les enfante à Jésus qui lui les enfante à son Père.

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