mardi, janvier 10, 2017

C comme Chercher

Trois questions de Jésus dans l'évangile de Jean: "que cherchez vous, qui cherchez vous, qui cherches tu," Jn 1, 38  Jn 18,4 et Jn 20, 15.


Jn 1,18.
Quand les disciples de Jean commencent à s'intéresser à celui qui est l'Agneau de Dieu, ils quittent Jean et suivent Jésus. Du moins ils vont vers lui, mais ils attendent que ce dernier les regarde, tienne compte de leur présence. Ils ne lui tapent pas sur l'épaule, ils attendent.

Et Jésus se retourne et leur demande "Que cherchez vous"? Curieusement André et son compagnon ne posent la question qui doit leur brûler les lèvres, à savoir, es-tu vraiment le Messie, mais posent une question sur le lieu où Jésus demeure. Cette phrase avec le verbe chercher, elle clôt plus ou moins l'évangile de Jean, puisque c'est la question qui est posée à Marie-Madeleine par deux fois. Une fois par les anges, une fois par celui qu'elle prend pour le jardinier. Et Marie répond bien à la question posée: je cherche le corps de mon Seigneur. Et la réponse de Jésus qui est juste le prénom, lui permet de trouver celui qu'elle cherche. Dans les deux cas, à la question posée, il y a une réponse.

Ce verbe chercher, on le trouve à plusieurs reprises dans cet évangile et la réponse ou les réponses renvoient toujours à la présence de Jésus, quelque soit le mode de sa présence.

Jn 20, 15
On le retrouve bien sur après la résurrection dans le dialogue avec Marie Madeleine? Qui cherches-tu? et la réponse sera "le corps", et c'est là, où quelque chose se passe, car le corps est là, mais il est devenu le corps du Tout Autre et Marie en est transformée, transfigurée.

Jn 18, 4
Je voudrais juste revenir sur le deuxième "qui cherchez vous" qui pour moi s'accroche à un souvenir très précis: la voix du Père Jean-Marie Lustiger, au jardin des Oliviers, un soir d'Août 1963, au milieu des torches, dans la nuit. Cette voix un peu rauque, je l'entends chaque vendredi saint, quand on lit la passion selon Saint Jean. La réponse de Jésus, "C'est moi, laissez partir les autres", est l'accomplissement de la phrase: aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Et les hommes qui tombent par terre, qui sont comme déstabilisés par cette voix tranquille, sont pour moi le signe de la maîtrise totale de Jésus sur ce qui se passe.


Alors quand on cherche Jésus, oui on le trouve ou on le retrouve, mais jamais comme on le pense, jamais peut-être comme on le souhaite. Il ne se laisse mettre la main dessus que quand il le veut bien, il se laisse découvrir nouveau, différent, autre à chaque fois, mais quand on le cherche il se laisse trouver.

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