mardi, janvier 04, 2022

Marc 6, 34-44. Temps après l'Épiphanie. Première multiplication des pains.

C'est la première multiplication des pains. Jésus a "récupéré" ses disciples qui ont effectué leur première mission, ils sont partis sans provisions pour la route, avec leur bâton, pas de pain, pas de sac, pas d'argent dans leur ceinture. Ils partent, ils proclament qu'il faut se convertir, ils ont expulsé les démons et fait des onctions d'huile (ce que Jésus ne fait pas). Et là où est Jésus, les arrivants et les partants étaient si nombreux que l'on n'avait pas le temps de manger. C'est alors que Jésus leur propose de se reposer et donc de prendre la barque pour aller dans un lieu désert. Sauf que les "gens" ont compris où va Jésus et le précèdent et c'est l'épisode de ce jour.  

Un apôtre raconte

 

Il nous avait envoyé en mission, car c'est bien le mot. Mission de parler de lui, mission d'appeler à la conversion, mission de guérir, mission de chasser les esprits mauvais. Mais il nous a aussi envoyé sur les routes, sans rien. Je veux dire qu'il n'a pas voulu que nous prenions un peu d'argent avec nous, ou du rechange. Non juste nos bâtons. Et cela s'est bien passé, mais quelle fatigue tous ces gens qui vous entourent et demandent encore et encore. Parfois on a l'impression que ça ne finira jamais. Je me demande comment il fait Lui, pour garder toujours le sourire, pour guérir encore et encore. Et nous sommes rentrés. Mais il y avait tellement de monde, qu'on a eu du mal pour nous retrouver dans notre propre maison. Alors il nous a proposé de prendre la barque pour aller sur la côte un peu plus loin là où il y a une source, pour passer du temps avec lui, pour nous reposer. 

 

Et nous sommes partis. Seulement les autres, ils avaient entendu et compris où nous allions, ce qui fait que quand nous avons accosté, il y avait une véritable foule sur la plage. Je dois dire que nous n'étions pas contents du tout. Nous avions besoin de l'avoir un peu pour nous, lui raconter ce qui s'était passé. Et là nous avons cessé d'exister pour lui. Il s'est mis à leur parler, à les enseigner; Il était comme le berger qui rassemble ses brebis, qui leur fait comprendre qu'elles appartiennent toutes à un même troupeau, et qu'elles ont un seul berger. 

 

Et le temps a passé, et nous nous avions faim, mais vraiment faim. Alors comme la nuit allait tomber, on lui a demandé de renvoyer la foule pour qu'elle puisse acheter à manger, parce qu'ils étaient là depuis des heures. Mais il l'a mal pris. Il nous a dit qu'on n'avait qu'à s'en occuper nous-même. Et à nous non plus cela n'a pas plu. On a essayé de lui faire comprendre que l'argent ça ne poussait pas sous le sabot d'un cheval, qu'il faudrait le salaire de deux cent journées de travail et que cet argent bien entendu, on ne l'a pas. Il a soupiré et nous a demandé ce que nous avions nous, pour manger,  parce que c'est toujours nous qui pensons à cela. 

 

Nous avons cherché ce que nous avions pris un peu à la hâte, et lui avons répondu que nous avions cinq pains et deux poissons. Ce n'était pas énorme, même pour nous. Mais on le lui a donné.

 

Il nous demande de faire asseoir tout le monde; on se demandait ce qui allait se passer. Il a pris les pains il a regardé longuement vers le ciel, très longuement. Il a prononcé la bénédiction rituelle, "tu es béni Seigneur roi du ciel et de la Terre toi qui nous donne ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes", et  il a commencé à rompre le pain pour le partager. 


Et là, et là, il y a eu du pain à profusion, et des poissons à profusion et il nous a dit de distribuer à tous et à toutes et aux enfants. 

 

Nous étions comme transportés ailleurs. Nous n'avions plus faim, nous n'avions plus soif, nous étions dans la joie. Et de la nourriture il y en a eu plus que largement car on en rempli 12 corbeilles et pourtant il y en avait du monde, plus de cinq mille hommes. 


Nous avons mangé de ce pain-là, de notre pain. Nous avons bu de l'eau de la source, et nous avons mangé. Il nous a dit alors de repartir, de prendre la barque et qu'il se chargeait de renvoyer ceux qui étaient là. Et nous sommes partis dans la nuit, sur le lac.

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