samedi, juillet 23, 2011

III. Gn3,23"Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré.

Le chapitre 3

Ce chapitre qui répond à des questions: pourquoi autant de femmes meurent en mettant au monde un enfant, pourquoi la terre contient elle autant de pierres et donne-t-elle autant de chardons dont on ne peut rien faire, pourquoi la mort est-elle notre lieu commun, renvoie certes à une cause: la désobéissance, mais surtout au Mal, qu'il soit ou non personnifié par le serpent. Car finalement qui est il celui là? A-t-il été crée après Adam ou était il préexistant à l'arrivée de l'humain? Ne serait il pas (et c'est de fait ce que nous croyons une incarnation du Mal? 

F: L'attaque du serpent

Versets 1-7 Je voudrais juste commenter ces versets en me centrant sur les versets 1 et 2. 1Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites. Il dit à la femme : « Vraiment ! Dieu vous a dit : “Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin” ... »

Le serpent n’est pas dans le jardin. Il vit au dehors dans la partie que l’on peut qualifier d’inculte, de non civilisée. Il vit dans les champs et curieusement Caïn entrainera Abel dans les champs pour se jeter sur lui et le tuer. Le champ est semble-t-il une zone où le mal rode. Mais le dehors et le dedans communiquent, ce n’est qu’à la fin de ce chapitre que la porte sera close et défendue . On peut penser à une certaine jalousie de la part de cet animal qui dans beaucoup de mythologies a un rôle capital. 

Chez les Egyptiens le cobra royal, le serpent dressé a un rôle protecteur : il protège pharaon. Alors peut être que le serpent de la bible réduit à vivre dans les champs n’apprécie guère que son rôle lui soit volé par l’homme qui vient de la poussière. 

Si comme le montre certaines mythologies le serpent est aussi le maître de l’arbre de la vie, il doit être furieux d’en avoir été dépossédé et le fait de faire condamner le couple pourrait peut être lui redonner le pouvoir qu’il a perdu. 
Les séraphins ont 6 ailes: Isaïe 6,1-13

Le serpent ne prend pas le fruit pour lui, lui il a la connaissance du bon et du mauvais, il n'en a pas besoin, mais qu’il s’arrange pour que la femme le trouve désirable. Certes il crée au début une certaine confusion (sur laquelle beaucoup d’auteurs ont écrit) entre tous les arbres et cet unique arbre, mais quel est son bénéfice à lui dans cette histoire ? Veut il montrer qu’il est « plus fort » que Dieu, qu’il est devenu lui le déchu le maître de l’être humain?

Mais ce serpent qui est-il? Si Lucifer est un séraphin, et séraphin veut dire serpent brûlant, on peut brûler d'amour comme de haine. Une fois vaincu par Dieu, une fois privé de ses ailes, il continue certainement à brûler de haine pour celui qui l'a mis dehors. Les séraphins, les anges les plus haut placés dans la hiérarchie sont décrits comme ayant un corps de serpent et des ailes [1] On peut comprendre son désir de démolir ce que Dieu essaye de construire : une humanité capable de le reconnaître. La perversion va avec la haine. Mettre le doute chez l’autre c’est s’emparer de lui, entrer en lui et le posséder. Et pour cela le serpent, figure du mal est très "astucieux". Mais en d'autre terme, le mal est préexistant à l'humain et le combat entre bien et mal va utiliser l'homme comme un pion dans le combat. Lequel aura le plus d'adeptes? Dieu ou le Satan? 

[1] La plupart des historiens de la Bible considèrent que les seraphim bibliques sont dérivés des uraei égyptiens, ces cobras dotés d'ailes symbolisant la fonction protectrice2. Les premières traductions de la Bible hébraïque en grec traduisaient d'ailleurs le mot par « serpents ». Mais, progressivement, la référence aux serpents a été occultée, car les serpents ont une connotation négative dans le monde grec (la Méduse et sa chevelure de serpents, qui faisait mourir d'effroi ceux qui la regardaient). C'est particulièrement vrai concernant le livre d'Isaïe, où les sune

2"La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, 3mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir.”  »

L’interdit est intégré… Elle sait que la mort (mais sait-elle ce qu’est la mort?) est associée au « manger » de ce fruit là. D’une certaine manière ne pas en manger empêche de mourir donc donne la vie, ce qui pourrait faire penser que ces deux arbres n’en sont qu’un… 

G : le jugement.

Je peux noter que si l’homme et la femme prennent la parole, le serpent lui ne la prend pas. Devant Dieu le serpent se tait, ne se justifie pas et accepte la sentence qui est une déchéance : ramper sur le ventre et manger la poussière. Ne dit on pas à un adversaire : je vais te faire mordre la poussière, c’est à dire te faire tomber la face contre terre ?Comme si le serpent s'avouait vaincu une fois de plus, mais peut-être pas tant que cela, parce que l'homme sorti de son "jardin" devient une proie beaucoup plus facile. 

14Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre son lignage et le tien. Il ‘écrasera la tête et tu l’atteindras au talon ». 

La seconde partie de la condamnation me paraît très difficile à interpréter. D’un côté il y a aurait la descendance de la femme des humains et de l’autre une descendance du serpent, une descendance animale. Il y a comme un combat entre la femme et le serpent. Si quelqu’un est mordu par un serpent il en meurt.

Si on reprend la mythologie, on remarque que chez les égyptiens, le soleil Ra est menacé par un serpent monstrueux qui chaque nuit tente de l’étouffer mais qui chaque jour est vainqueur.Si on voit en Jésus le Soleil qui vient éclairer et donner vie à tout homme, certes le serpent l’a mordu au talon et l’a fait mourir mais il est redevenu le Vivant et le Mal a eu la tête écrasée. Je dois dire que cette représentation prophétique de la victoire sur la mort et le mal me plait beaucoup.

Maintenant en ce qui concerne la descendance du serpent, ne peut –on pas dire qu’en tout humain il y a de l’animal et que cet animal veut prendre le dessus par tous les moyens ? Le serpent devient figuration du mal et dans l’évangile de Jean, Jésus ne traite il pas les pharisiens d’enfants du diable : Jn 8, 44 : Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge. La lutte entre les descendances serait alors la lutte contre le Mal personnifié par le serpent.

Je passe sur la sentence donnée à la femme pour réfléchir à celle de l’homme :

Il dit à Adam :17.  « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours de ta vie, 18il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des champs. 19A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. »

tel que l'auteur s'exprime (et cela va dans le sens de ce que Paul écrit dans l'épitre aux Romains: Rm 8, 19-22 la terre tout entière gémit dans les douleurs de l'enfantement) c'est de la faute de l'homme si la terre est dure avec lui. Là on est dans le mythe, mais l'intérêt c'est la notion de combat: pour vivre il faut que l'homme combatte la terre (qui se dresse contre lui en faisant germer l'épine et le chardon) et que d'une certaine manière, la terre finisse par reprendre ce qui lui a été pris (la poussière). Mais, et je trouve cela magnifique, dès que l'homme reçoit cette sentence, il nomme sa femme "Eve", c'est à dire "la Vivante",il montre à quel point la puissance de vie est forte envers et contre tout. 

Peut être que désormais le rôle de l'homme est de cultiver (peut être de socialiser) l’humus dont il vient. Peut-être doit il transférer dehors ce qu’il a connu dans le jardin où il régnait un ordre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Serpent est le maître de l'Arbre de vie et de mort, c'est l'homme lui-même avec la montée de la Kundalini. Malheureusement cette initiation par l'Ange Alyon ( le ayin עץ l'arbre qui est le Saint ץ ) a été trop précoce. Mais la femme a entrevu la lumière inifini ח ce qui est signifié par son nom Haoua חוה et n'a connu que les deux premier degré וה du nom divin יהוה. Elle est resté à Tipheret au niveau du coeur ו.

Giboulee, a dit…

Bonjour, je publie votre commentaire qui vient peut être d'une vision hindouiste (la montée de la kundalini), mais ce n'est pas du tout une approche qui est cohérente avec la réflexion de ce blog.

Amicalement.