dimanche, mai 08, 2016

Brèves: humilité, ascension, Barrabas


HUMILITÉ

Un ami prêtre disait que l'humilité c'est considérer que tous les autres sont supérieurs à vous, y compris les arrières petits enfants  pour le grands parents! Pour moi l'humilité ce n'est pas du tout cela. Je sais que que comme tout être humain, je viens d l'humus et que ce n'est pas glorieux, donc pas question pour moi d'oublier cette composante.

Pour moi, être humble, ce n'est pas reconnaître que l'autre vous est automatiquement supérieur ou meilleur que vous, ce n'est pas systématiquement me positionner en attitude "basse" par rapport à lui, en le considérant comme un maître, non ce n'est pas cela.

L'humilité c'est savoir que l'autre a toujours quelque chose à vous apporter, quelque chose que vous vous n'avez pas. Ce n'est pas une notion d'inférieur ou de supérieur, c'est d'abord une notion de respect: ne pas juger, ne pas se fier aux apparences et faire confiance à l'autre. Il y aura toujours quelque chose à découvrir en lui ou il vous fera découvrir quelque chose et cela entraine la reconnaissance.

Dans son épitre aux Philippiens 2, 3 Paul recommande  "que chacun par l'humilité estime l'autre supérieur à soi". Je trouve cela très encourageant, ça si moi j'estime que les autres me sont supérieurs, les autres eux, pensent pareil de moi.

Bref l'humilité c'est se reconnaître dépendant de l'autre, quelle que soit cette manière.

Dans les synoptiques, Jésus prend les petits enfants pour les opposer en modèle d'humilité à ses apôtres. Les petits enfants du temps de Jésus sont considérés comme des moins que rien, et ces moins que rien ont des anges qui sont sans arrêt devant la face de Dieu, donc qui sont très bien placés dans la société divine. Que cela renvoie à un discours rabbinique ou midrashique, c'est très possible, mais ne pas se fier aux apparences est peut être nécessaire pour ne pas se sentir ou se croire supérieur aux autres.


ASCENSION.

Si on regarde les deux textes de Luc, on peut noter des différences.

Dans les Actes, dans les actes, Jésus est "enlevé au ciel", c'est quelque chose de passif, qui peut évoquer le départ d'Elie, sauf que là, il n'y a pas de char de feu. Jésus a passé 40 jours à "enseigner" un peu en vain  ses disciples, puisqu'ils lui demandent quand il va rétablir la royauté en Israël. On a vraiment l'impression que Jésus avait de quoi s'arracher les cheveux...Mais Jésus leur parle de la force qui va venir sur eux, et cette même force le fait s'élever et disparaître à leurs yeux. Un peu comme si le Père l'appelait à lui, le faisait disparaitre définitivement.

Dans l'évangile Jésus lève les mains (et non pas les yeux comme dans le repas pascal), il les bénit c'est à dire que d'une certaine manière, il rend Dieu présent. Durant cette bénédiction il se sépare d'eux. Ce terme "se sépare d'eux", est pour moi très important. Il est comme une naissance, comme si Jésus quittait le ventre de l'église qu'il a fondée pour que celle-ci puisse exister. Jésus qui se sépare, qui disparait aux yeux des disciples, c'est un peu comme son Père, qui une fois le travail de la création achevée se repose (et disparait aussi).Bref, j'aime la la représentation ce verbe "il se sépara d'eux" car c'est un verbe actif. Le temps de l'Esprit Saint est arrivé.


2 commentaires:

ellinda a dit…


J'aime beaucoup la définition que vous donnez de l'humilité, considérant l'autre ni comme supérieur, ni comme inférieur, mais comme un égal.
Se dire qu'à chaque rencontre, quel que soit l'âge, on peut apprendre de l'autre.
Votre dernier paragraphe m'a fait pensé à l'artiste face au devenir de son oeuvre, un peu comme l'écrivain qui après avoir écrit un livre ne sait pas trop ce qu'il en adviendra. Il poursuivra un chemin propre, derrière lequel l'écrivain s'effacera.
Bonne journée.

Giboulee, a dit…

Merci El Linda. j'aime beaucoup votre blog et la citation de Gide m'a fait très plaisir. J'aime beaucoup ce petit livre.

Bonne continuation.

Amicalement