Entendu souvent ces derniers temps: "fais briller sur nous ton amour".. Je ne savais pas qu'il y avait une poudre pour récurer l'amour, pour le faire briller comme un sou neuf. Est ce que par hasard l'amour de Dieu pourrait se ternir? Bref, bizarre.
"Que ta Grâce nous permette d'accueillir tes grâces" Je suppose que je chipote, mais là j'ai l'impression d'un dialogue de fou. Si on n'a pas la Grâce initiale alors on ne peut accueillir les autres , et si les autres permettaient justement de comprendre comme le dit Paul ce qu'est la Grandeur, la profondeur... Bref, ridicule.Ou alors on s'adresse à Dieu comme à un Roi, on l'appelle Votre Grace et on lui demande, mais que Lui demande t on? J'ai vraiment l'impression qu'on se mord la queue.
Et surtout.....
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résurrection |
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J'ai l'impression que dans le déroulement de l'année liturgique on passe sa vie à attendre non pas la commémoration d'un événement (ce qui serait normal) mais l'événement lui-même alors qu'il est dépassé depuis des siècles. Actualiser c'est bien, mais point trop n'en faut.
Oui il faut préparer les chemins ou le chemin du Seigneur, mais la préparation ne doit pas devenir une fin en soi, devenir plus importante que la la venue et la présence.
Ne dit on pas avant chaque célébration: "Préparons nous à la célébration de l'eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs.."
Certes il y a un avant et un après et pour la messe, il faut souvent laisser ce qu'on était en train de faire, et se mettre dans un autre temps, le temps de Dieu et cela ne se fait pas par enchantement. Cela c'est notre condition d'hommes et il est bon d'en tenir compte. Au Prieuré bien souvent avant que la célébration ne commence il est demandé de faire silence autour de soi et en soi et ce moment est une bonne chose.
Je sais que lorsqu'il y a commémoration de la nuit pascale (Haggada de Pâques) il s'agit à la fois de faire mémoire de ce fait du passé qui a fait sortir le peuple choisi de l'esclavage, mais de reconnaître que c'est aujourd'hui que Dieu continue à agir ainsi. Cela je le comprends et l'admets tout à fait. C'est ce qui se joue à chaque eucharistie.
Mais j'ai l'impression que dans l'année liturgique, la préparation devient plus importante que l'événement qu'il y a comme une chosification de ce que nous commémorons. Il y a durant ces temps de préparation une espèce de recherche de l'indignité de l'humain de la peur de la colère si nous ne changeons pas, et ce temps qui devrait être un temps de joie pour moi perd sa puissance de vie.
Certes Jésus s'est incarné un jour du temps, mais aujourd'hui l'important c'est que cette incarnation qui a permis que la relation entre l'homme et Dieu (le divin) devienne une relation vivante, agissante, transformante.
Que nous nous inclinions devant ce que Dieu a choisi de faire oui, que nous contemplions ce Dieu qui a pris chair d'homme oui, mais en ne dissociant pas la naissance du reste.
Aujourd'hui il n'est plus ce bébé, il n'est plus cet homme mort sur une croix, il est celui qui nous a donné l'Esprit qui nous fait entrer dans le coeur de Dieu et c'est cela qui est important.
Quand on célèbre un anniversaire, on se réjouit de ce que la personne soit encore vivante, qu'elle entre dans sa deuxième ou dixième ou centième année. On se réjouit d'une victoire sur la mort, et on souhaite à la personne de continuer à être victorieux dans la suite.
A la limite Noël ce serait se réjouir que plus de 2000 ans après sa naissance Jésus soit encore célébré, connu, reconnu, que des hommes donnent leur vie pour Lui.
Oui Jésus est venu dans notre monde un jour du temps, oui je peux faire semblant que ce jour ce soit aujourd'hui, oui je peux me préparer (comme on me le demande à cela en m'extasiant devant la grandeur d'un dieu qui choisit de devenir homme) mais pour moi Jésus est le vivant, le ressuscité.
Peut être que ce travail de mémorisation est nécessaire, mais il ne doit pas devenir une sorte d'idole.
Je peux m'identifier aux rois mages devant ce bébé, je peux regarder ces épiphanies, ces théophanies, mais sans jamais les chosifier.
Alors oui à l'avent, qui renvoie à l'incarnation (plus qu'à la naissance) oui au carême (qui renvoie peut être plus à la résurrection qu'au décès) , oui au temps pascal qui renvoie déjà à l'effusion de l'Esprit, oui à tout ce qui met en nous la puissance et la force de la vie et non la stagnation.
1 commentaire:
Jésus est en effet avant de le chosifier d'abord le VIVANT qui inspire ma vie....
j'ai entendu aujourd'hui à lEucharistie une belle comparaison.
On parle dans l'évangile de l'Agneau de Dieu! je ne percevais pas la profondeur de l'expression car je voyais plutôt l'aspect sacrificiel.
Dans l'Exode les israëlites doivent
manger un agneau et être prêt avec du pain sans levain (en hâte) à MARCHER VERS LA LIBERTE (aventure de l'exode qui est avant tout une aventure spirituelle de découverte dans le désert de "l'UN" "je suis celui qui suis". N'est-ce pas cela la véritable spiritualité?: découverte de la liberté intérieure que l'ESPRIT de Jésus nous propose et qui passe par ce que nous faisons le moins: la non-violence.
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