jeudi, janvier 30, 2020

La parabole du semeur. Mc 4, 1-20

Dans l'évangile de Marc, c'est la première parabole. Pour moi qui suis une visuelle, elle m'a toujours posé question. Ce semeur qui sème n'importe où, il est quand même un peu fada.

Près de chez moi il y a de grandes surfaces cultivées, et il est bien évident que celui qui sème ne le fait pas au hasard.

Je me suis toujours dit que semer sur des pierres, semer sur des ronces, semer là où la terre est trop tassée, c'était stupide; et les homélies qui commentent cette histoire ne me plaisent guère plus, avec ces endroits en nous, où il y aurait tous ces mauvais lieux où la graine ne pousse pas.

En essayant une nouvelle fois de penser cette parabole, j'ai vu une grande étendue de terre: que de la terre; de la terre nue, de la terre à semailles. Dans mon petit jardin, quoique je fasse, il y a des endroits où des orties poussent et pourtant je ne leur ai rien demandé, mais c'est comme ça; alors je me suis dit quand dans ce champ, il y a des endroits mauvais qu'on ne voit pas à l'oeil nu, mais qui existent.

Il y a donc des endroits où à un moment, des ronces vont pousser: on ne le voit pas quand on sème, mais les racines sont là, parce que la terre n'a pas été retournée assez profondément. Alors la graine va certes lever, mais les ronces aussi et elles vont étouffer ce que l'on a semé. Et les ronces, cela peut bien être, comme le dit Jésus, ces soucis qui sont là, qui font que oui, ce qu'on a entendu ou même fait, c'est bien, mais là, ce n'est plus possible, la vie est trop dure, Dieu ne devrait pas permettre ça...

Il y a un autre endroit, où il y a plein de pierres, qui font un peu comme un soubassement. Alors la graine est tombée dans la terre, elle a commencé à pousser, mais elle n'a pas pu s'enfoncer assez loin, parce que la couche pierreuse n'a pas permis que les racines puissent aller puiser de l'eau. Et quand la chaleur est arrivée, ça a séché sur place. Pour moi, la chaleur, ce peut être la colère, la convoitise, la jalousie, tous ces affects qui donnent un coup de chaud, et qui du coup détruisent.

Il y a aussi cet endroit qui a été un peu piétiné, mais ça ne se voit pas trop. N''empêche que là, le grain reste en surface. Dans les champs qui sont près de chez moi, il y a des dizaines, voir des centaines d'oiseaux, mouettes, corbeaux, étourneaux qui viennent se nourrir quand le grain a été mis en terre, je pense qu'ils sont capables avec leur bec de trouver le grain, pas la peine que la terre soit tassée. Mais si la terre est tassée, parce qu'elle a été un peu piétinée, alors elle ne peut prendre racine et heureusement elle sert à autre chose.

Je ne sais pas trop si on peut penser que c'est le diable qui empêche la graine de rentrer, qui fait pousser les ronces, qui laisse la couche pierreuse, mais c'est vrai que celui qui a ce champ livre un véritable combat pour que la terre produise son fruit.

Quant à ce que Jésus appelle la bonne terre, les rendements sont quand même bien différents, ce qui montre que la terre n'est pas travaillée partout de la même manière, qu'il peut rester des pierres, qu'il peut y avoir encore des ronces, des mauvaises herbes qui étouffent, et que par endroit la graine n'est pas entrée, mais ça pousse, et une moisson est possible.

Je sais que travailler la terre, la retourner, l'amender, c'est un sacré travail. Pour moi, c'est le travail de l'Esprit Saint de faire de ma terre quelque chose qui donne un tout petit peu de rendement. Sauf que le rendement ce n'est pas moi qui peut l'évaluer, et je ne sais pas si cela m'importe vraiment.

Car ce qui m'importe, ce sont les fleurs qui poussent en même temps que les épis, et ce sont ces fleurs là que j'ai envie de donner au semeur, à lui de les mettre dans un vase et de se réjouir avec moi de la beauté.

En fait, ce que j'ai envie de dire, c'est que  que se culpabiliser parce qu'il y a des zones de ceci ou de cela, qui empêchent le grain de la parole de pousser en soi, ça ne sert pas à grand chose. Avoir honte parce qu'il y a des pierres, parce qu'il y a des ronces qui se mettent parfois à pousser, ça ne sert pas à grand chose, sauf que lorsqu'on s'en rend compte, il faut bien les enlever ces racines, et pour cela, appeler l'Esprit Saint, ou comme le dirait celui que j'appelle mon accompagnateur, "le divin jardinier", à l'aide.

Se mettre martel en tête sur le rendement, alors que dans une autre parabole Jésus dit aussi que la moisson mise en terre pousse toute seule, ça ne sert à rien.

Par contre,  être dans la joie parce que ça pousse, dire merci quel que que soit le rendement, entrer dans la joie du semeur, pour moi c'est autrement plus important. Et surtout s'extasier devant ces fleurs qui sont beauté, en faire un bouquet, l'offrir au semeur, ça c'est l'important pour moi.


Voilà ce que j'avais envie de dire pour commenter cette parabole et qu'elle soit source de joie.


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