Les commentaires sur l'évangile du paralytique en Marc 2,1-12 passent maintenant leur temps à insister sur la foi des porteurs, comme si le paralysé avait été incapable de faire une demande. Et d'insister sur le rôle des frères. Bien sûr, quand on demande les sacrements pour un mourant dans le coma ce n'est pas lui qui demande, mais ses proches; mais les malades de Lourdes font bien une demande, alors à dire vrai ça m'énerve un peu. Et du coup, ces commentaires me laissent sur ma faim.
En travaillant, ou en me laissant travailler par ce texte ce matin, c'est le nombre des porteurs qui m'a interrogée. Bien sûr, cet homme peut être très lourd, mais dans ce cas, descendre un obèse par le trou fait dans la terrasse, c'est quand même plus que risqué. Tout le monde risque de tomber et si on le lâche.. Et même, si on imagine que pour atteindre le toit, il y a un escalier, de là à l'imaginer comme un escalier suffisamment large pour laisser passer et monter 4 personnes, ce n'est pas évident. Alors pourquoi 4.
Et en cherchant ce que l'on peut dire de ce chiffre, il y a déjà le fait que les 4 porteurs et le paralysé, ce qui fait cinq, et cinq, c'est la main, mais c'est aussi la plénitude. Et c'est bien ce qui va se passer: guérison totale. Et l'abondance qui caractérise le divin.
Mais une autre explication m'a séduite. Le chiffre 4, en gématrie, renvoie aux quatre mères du peuple: Sarah, Rébécca, Rachel et Léa. Alors c'est comme si les porteurs représentaient ces femmes qui portent leur enfant malade, Israël, paralysé par ses péchés, et qu'elles l'amènent à Jésus pour qu'il lui donne la vie. Et dans ce cas le pardon des péchés est bien le plus important, puisque c'est le péché qui coupe de la relation, qui casse l'alliance, et qui se traduit par la maladie.
Et une fois de plus, ceux qui doivent comprendre cela sont aveugles et sourds.
Alors pour moi, ces quatre porteurs sont ceux qui permettent à leur fils Israël de redevenir vivant, de se lever, de prendre cette civière dont il n'a plus besoin, ce lit de malheur, et de rentrer chez lui, de célébrer les merveilles de Dieu.
Enfin une autre petite chose: si Capharnaüm veut dire aussi consolation (et non pas le bazar indescriptible), alors si Jésus s'installe là, c'est qu'il est le consolateur, celui qui va consoler, mais aussi faire sortir Israël de sa honte, lui redonner son éclat, sa valeur. Et c'est bien ce qui se passe ce jour-là avec cette guérison.
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