L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le
Seigneur m'a consacré par l'onction. Isaïe 61, 1 cité parLuc 4,18
Il me semble que ce texte d’Isaïe a été lu
pendant le temps de l’Avent. Et il s’est trouvé que j’ai senti ou ressenti sur
mes épaules cette espèce de poids de la présence de L’autre. Ce n’était pas
porter un manteau, quelque chose d’extérieur, même si certains vêtements
peuvent épouser le corps et faire presque un avec lui. C’était autre chose,
comme si les mots avaient un poids et qu’ils s’incarnaient en moi. De fait
depuis cette sensation, que je ne rejette pas mais que je fais mienne, il
m’arrive de demander d’avoir ce que certains appellent le don de prophétie et
qui serait de trouver le verset dont une personne pourrait avoir besoin pour se
sentir exister.
Mais ce texte m’a posé la question sur le rôle
d’une onction. Est ce l’onction qui change quelque chose ? Si on reprend
l’histoire de Saul, c’est l’onction d’huile faite par Samuel qui fait de lui un
prophète, même si cela ne dure pas. L’onction qu’il reçoit le fait à la fois
roi et prophète, donc d’une certaine manière représentant de YHWH, un peu comme
une icône.
En quoi une onction peut elle changer quelque
chose ? Comment passer du dehors au dedans ? D’après le « trésor
de la langue française » une c’est le « sacré » de l’huile qui
enduit le corps d’une personne, qui rend celle-ci sacrée, différente. Car
l’huile sacrée (voir sa composition par exemple dans le livre de l’exode) est
certes une huile, mais surtout une huile parfumée, une huile odoriférante et
l’odeur cela enveloppe tout et imprègne tout.
L’onction d’huile parfumée est un symbole comme
le bain dans le Jourdain en est un autre : celui de la purification. Mais
si on admet que la peau est quelque chose qui fait barrière entre le dehors et
le dedans, entre l’intérieur et l’extérieur, il faut admettre que l’eau certes
nettoie l’extérieur (propreté) mais en même temps, dans certains cas nettoie
aussi l’intérieur de tout ce qui y stagne (péché) et redonne si je puis dire la
santé (la sanité) à défaut peut être de la sainteté.
L’huile d’une certaine manière a trois propriétés
quand on l’utilise pour le corps. Elle fait briller le visage (psaume 104,5)
voir même tout le corps si on pense aux lutteurs. Faire briller le visage est
certainement important car c’est une demande des psaumes : « fais sur
nous briller ton visage et nous serons sauvés ».
Elle est aussi comme une enveloppe du
corps : elle est comme une pellicule qui fait comme une sorte de nouvelle
peau. C’est peut être cela qui fait de l’Oint quelqu’un d’autre, qui a un
nouveau manteau, une nouvelle fonction, que ce soit la royauté ou la prêtrise.
C’est normalement ce qui se passe symboliquement
avec l’onction d’huile du baptême ou les onctions lors d’autres
sacrements : confirmation, prêtrise. Il y a là un aspect enveloppant, mais
aussi contenant, qui est donc le signe d’une nouvelle fonction.
Mais l’huile a une
autre capacité c’est quand même de pouvoir pénétrer au moins partiellement dans
la peau, de l’assouplir, de la régénérer de lui faire du bien. Même si la
pénétration ne va pas plus loin que l’épiderme, elle est quand même
pénétration, elle ne se contente pas d’envelopper, elle va dedans et là elle
transforme et normalement elle fait du bien (voir même elle guérit, ce qui
explique son importance dans le rituel de guérison de malades). Cette onction guérit
ce qui est un des attributs du Sauveur.
Certes dans le verset
d’Isaïe, il y a le mot onction, mais il y a surtout le mot consacré et je pense
que c’est cela qui est important.
C’est parce qu’il y a élection que la
personne choisie reçoit l’onction qui lui donne d’une certaine manière soit la
sainteté qui appartient à Dieu, soit la puissance pour pouvoir manifester ce
pourquoi elle a été choisie.
Il me semble que quand
Jésus dit que cette phrase le concerne, il veut dire qu’il a comme les rois ou
les prêtres reçu l’onction (vue seulement par Jean le Baptiste : la
colombe qui est le signe de la présence de l’Esprit).
De ce fait s’il fait
de nous des frères, il nous permet parce que comme Lui nous sommes consacrés,
de recevoir l’onction de l’Esprit Saint qui fait de nous des rois, des
prophètes, des saints.
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