Au chapitre 21 du premier livre des Rois, on nous raconte comment le roi de Samarie Achab, qui a une belle résidence, voudrait en quelque sorte avoir aussi un beau jardin qu'il pourrait contempler de sa fenêtre, un jardin qui serait aussi potager et qui permettrait la culture de légumes bio...
Seulement une partie du terrain appartient à un certain Naboth.
Le roi lui demande gentiment de lui céder son terrain moyennant finances, mais le propriétaire se retranche derrière une loi qui lui interdit de céder ce terrain. Ce refus provoque une dépression chez ce pauvre roi, qui se couche et ne mange plus.
Sa femme apprend ce qui s'est passé; sa femme, c'est madame Jézabel, qui ne connaît pas le Dieu auquel devrait croire son homme, et qui sait que le pouvoir appartient au roi et que ce pouvoir lui donne tous les droits. Elle s'arrange pour faire mettre à mort ce bonhomme, qui non seulement a rendu son mari malade, mais qui surtout est un empêcheur de tourner en rond.
Si j'écris cela, c'est que nous regardons toujours Jézabel comme une vilaine, une méchante, et que nous considérons la malédiction portée contre elle comme normale.
Mais imaginez que notre bon roi Louis XIV, au moment de faire construire le parc de Versailles, apprenne que ce sera impossible car un petit Seigneur du coin possède un lot qu'il ne veut pas céder. Je doute fort que ce petit Seigneur, même armé de son bon droit avec tous les papiers nécessaires, aurait pu s'opposer au Roi. Ce dernier aurait obtenu le terrain d'une manière ou d'une autre; je vous laisse imaginer la manière à votre gré.
Alors, oui, ce qu'a fait Jézabel est mal, mais est-ce que cette réflexion sur la conduite de nos rois ne permet pas de mieux comprendre son geste?
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