lundi, août 14, 2017

Mt 17, 27 " Jette l'hameçon"

Pas facile d’être disciple...

En lisant et en essayant de "vivre" un peu l'évangile de ce jour, je me suis dit que pour Pierre, le pêcheur propriétaire d'une barque, ça n'avait pas dû être si facile que cela d'aller attraper un poisson avec un fil et un hameçon. Je suis allée relire ce qui se passait avant cet épisode et après, et cela a pris la forme que voici, cette forme en "je" que j'aime. C'est donc Pierre qui parle.

La première fois que Jésus nous avait dit que ça allait mal se finir pour lui, j’étais allé le voir en lui disant que je ne pouvais entendre une pareille chose, que c’était impossible, que je ferais tout ce que je pourrais pour que ça n’arrive pas ; et il m’a volé dans les plumes, il a eu une phrase qui m’a presque fait pleurer, moi le « dur »; il m’a dit: « passe derrière moi Satan ». Je n’ai pas compris, et je ne comprends toujours pas, sauf que rien ni personne ne pourra l’arrêter.

Il y a quelques jours, il nous a pris avec lui, moi, Jacques et Jean, et nous avons assisté à quelque chose d’extraordinaire. Il est devenu tout autre devant nous, il a parlé avec Elie et avec Moïse, et le temps que je dise quelque chose d’un peu stupide, je le reconnais - mais j’aurais tellement voulu que ce moment soit un moment d’éternité,  tout était redevenu normal. Il nous a juste dit de n’en parler à personne.

Ensuite il a guéri un enfant épileptique et nous a expliqué que si nous n’arrivions pas à guérir les malades, c’était parce que notre foi était trop petite. Mais parfois j’ai l’impression qu’Il ne ne se rend pas compte que ce n’est pas si simple. Un enfant possédé, ça fait peur; c’est un peu comme la fois où nous étions pris dans une tempête et où j'ai essayé de marcher sur les vagues, j’ai eu peur et pourtant il était là.  

Et là, comme nous étions revenus à Capharnaüm, j’ai été abordé, non pas par les publicains qui réclament toujours leurs foutus impôts, mais par ceux de Jérusalem, qui demandent tous les ans de l’argent pour maintenir le temple en bon état. Ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère, deux drachmes par personne. Je pensais que Jésus allait dire à Judas de s’en occuper, mais il s’est adressé à moi, puisque c’était à moi qu’on avait réclamé cette somme.

Il ne m’a pas demandé si je trouvais normal de payer cette somme, mais il a m’a fait comprendre que lui, en tant que Fils de Dieu, le Temple était sa demeure, et il n’avait pas à payer pour les pierres, et que moi, en tant que son disciple, c’était pareil, mais que nous devions quand même obéir à la loi. Et c’est là que j’ai eu vraiment du mal avec lui, parce que ce qu’il m’a demandé de faire, cela me paraissait complètement fou. Je sais bien qu’il nous a déjà fait pêcher du poisson alors que nous n’avions rien pris de la nuit, mais là…

Moi, je suis un artisan pêcheur, j’ai une barque, je pêche au filet. Et voilà qu’il me demande de prendre un hameçon, comme si j’en avais un sur moi, et d’aller attraper un poisson. Vous vous rendez compte ? J’ai dû me procurer un hameçon, un appât, parce qu’un poisson surtout en plein jour ça ne « mord » pas comme ça, du fil de pêche et attendre que ça morde. Je dois dire qu’avec ma petite ligne et mon hameçon, je ne savais pas très bien où me mettre, ni ce que les autres allaient penser de moi.

Mais je l’ai fait et j’ai bien attrapé un poisson qui avait bouffé, je ne sais par quel miracle, parce qu’une pièce de 4 drachmes ce n’est pas une petite pièce, la pièce nécessaire pour payer la somme qui nous était demandée.

Alors quand je vous dis, qu’être disciple ce n’est pas facile du tout avec ce Maître là, est-ce que vous allez me croire? Il fallait vraiment que j'aie foi en lui pour me mettre à pêcher, comme un gamin, devant tout le monde, puis que j’ouvre la bouche du poisson, parce que avoir attraper un poisson c’était pas mal, mais Jésus avait parlé d’une pièce, et fallait donc ouvrir sa bouche devant tout le monde, trouver la pièce - et là reconnaître qu’une fois de plus il avait raison, et la porter ensuite à ceux qui réclamaient leur dû, et attendre qu’ils notent que la somme avait bien été payée pour nous deux.

En même temps, me dire qu’il payait pour moi et pour lui, cela me remplissait de joie, parce qu’il me montrait à quel point je comptais pour lui.

Un jour il nous avait parlé du poisson qui avait avalé Jonas et l’avait recraché sur le rivage au bout de trois jours. Je me demande s’Il n’a pas voulu me faire comprendre quelque chose avec ce poisson qui finalement paie pour nous, a donné sa vie pour nous. Peut-être que je comprendrai plus tard.


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