samedi, avril 08, 2023

Jn 18-19. Récit de la Passion. Vendredi Saint. Avril 2023

 Récit des dernières heures selon Jean.

 

C'est la première année que je travaille le récit de la Passion. J'ai beaucoup hésité avant de me lancer, et puis pour le vendredi de la Passion, je me suis dit que cela pouvait en valoir la peine, de prendre vraiment le temps de laisser ce récit entrer en moi. Puis est venue l'envie de laisser raconter, mais raconter par qui? Pourquoi pas par Pilate le mal aimé. De le laisser raconter ce qu'il a vécu ce jour-là, au moment de la fête de la Pâque juive, cette fête de la libération, avec l'homme Jésus, le Galiléen de Nazareth, cet homme qui dit être le Fils de Dieu et qui dit venir libérer l'homme.

 

Initialement je ne pensais pas mettre le texte, je veux dire les chapitres 18 et 19, et donc le travail fait sur ces versets. Mais pourquoi pas? Cette passion, outre bien entendu celle de Bach, résonne pour moi avec un souvenir de 1963. C'était à Jérusalem, dans le jardin des oliviers, à la tombée de la nuit, des torches, et la voix un peu rauque du Père Jean-Marie Lustiger, qui pour moi, ouvre en moi le texte avec le  "Qui cherchez-vous"? qui résonne dans la nuit. 

 

Ce n'est pas une journée facile ce vendredi. Comment passer cette journée en se décentrant de soi, des petits problèmes ordinaires, pour centrer le regard sur celui qui aime jusqu'au bout, et aussi sur le Père qui accepte cela, sur Marie qui vit sa passion, et sur le don de l'Esprit. Faut-il se battre la coulpe, et dire que c'est de sa faute, ça je ne le sais pas encore. Mais le regarder lui, dans son amour total, et aussi dans cette maîtrise de ce qui se passe, en particulier la relation avec Pilate, c'est extraordinaire; sans parler de la mort qui advient après que tout soit accompli.

 

Je ne savais pas trop par qui faire raconter ce récit. Bien entendu il y avait le disciple aimé, il aurait pu y avoir Marie, mais elle ne pouvait pas savoir ce qui s'était passé avec les grands-prêtres, dans leur cour, et chez Pilate. Alors comme je l'ai déjà dit, j'ai eu envie de laisser Pilate raconter. Mais là encore beaucoup de choses lui ont échappé. Mais Pilate a des espions et des soldats, alors il peut en savoir des choses

 

Voilà le travail sur le texte, avec un préambule.

 

Préambule 

 

Il est difficile de faire raconter ce récit. D'autant que le récit de Jean est très particulier. Il y a eu le lavement des pieds, l'annonce de la trahison, puis ces discours que nous appelons discours après la Cène, alors que si on croit ce que Jean a écrit, ce repas n'est pas un repas pascal, puisque les disciples pensent que Judas sort pour acheter ce qu'il faut pour la Pâque. 

 

Il me semble que si le chapitre 14 se lit dans le droit fil de ce qui vient de se passer avant, il pourrait être le dernier chapitre avant l'arrestation, et que les chapitres suivants, qui sont comme le testament de Jésus, aient été rajoutés par la suite. Ce chapitre 14 se termine par "levez-vous, partons d'ici" puisque dans l'évangile de Jean, Jésus va certes au jardin des Oliviers, mais l'arrestation est imminente. Ce qui se passe à Gethsémani n'est pas rapporté par Jean.

 

L'arrestation elle-même est un peu différente. Il n'y a pas de baiser de Judas. Il y a certes Pierre qui coupe l'oreille du serviteur du grand-prêtre, mais l'oreille n'est pas "recollée". 

 

C'est le disciple que Jésus aime (ou aimait) qui fait entrer Pierre dans la cour du grand-prêtre, il y a bien les trois reniements, mais quand Pierre entend le coq chanter, rien n'est dit de ce que cela produit en lui.

 

Dans les synoptiques, ce qui se passe entre Jésus et les représentants de l'autorité juive est beaucoup plus développé; par contre dans Jean c'est ce qui se passe avec Pilate qui prend beaucoup plus de place. 

 

Jésus porte sa croix, comme dans les synoptiques, mais là encore c'est très sobre, car le projecteur est mis sur ce qui se passe entre Jésus crucifié, sa mère - qu'il appelle femme comme dans l'épisode de Cana, et là il se passe bien une autre noce - , et le disciple à qui il confie sa mère, en donnant à cette dernière une nouvelle famille. 

 

Quant à la mort de Jésus, elle n'est pas accompagnée de phénomènes météorologiques comme chez Matthieu qui dit que les ténèbres recouvrent la terre, ni de dialogue avec les deux malfaiteurs crucifiés en même temps que Jésus. Il y a la demande de Jésus: j'ai soif, et là il prend la boisson, puis il dit que tout est accompli, incline la tête et répand (ou rend) son souffle. Il y a une totale maitrise qui différencie ce texte. 

 

            Travail sur le texte

 

De fait, j'ai commencé par la fin, sans trop savoir pourquoi.

 

Chapitre 18

 

 

01 Ayant ainsi parlé, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples.

02 Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis.

 

Je me demande où Judas est parti. En théorie, il a quitté les autres et est allé directement voir les prêtres pour dire où Jésus irait certainement. Mais lui n'a pas entendu tout ce testament laissé par Jésus (ou ajouté par le rédacteur). 

 

03 Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.

 

04 Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit: « Qui cherchez-vous ? »

 

Jésus prend les choses en main, pour protéger les disciples. 

 

05 Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi, je le suis. » Judas, qui le livrait, se tenait avec eux.

06 Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre.

 

Cela m'a toujours paru très étonnant. Pourtant ce sont des soldats et des gardes. Peur de quelque chose? Cela évoque un peu la puissance de Jésus sur le Lac de Galilée quand il vient à la rencontre de ses disciples après la multiplication des pains. Cela peut donner quand même une idée de la puissance qui est en lui, puissance à laquelle il renonce complètement, puisqu'il permet en toute liberté que ces hommes se saisissent de lui.

 

07 Il leur demanda de nouveau: « Qui cherchez-vous ? » Ils dirent: « Jésus le Nazaréen. »

08 Jésus répondit: « Je vous l’ai dit: c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. »

09 Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite  « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés ».

 

Judas, là, ne fait rien. Il est juste le guide; pas d'échanges entre lui et Jésus, ni de baiser. Pas de regards. Rien. 

 

10 Or Simon-Pierre avait une épée; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus.

11 Jésus dit à Pierre: « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire? »

 

Le coup d'épée de Simon-Pierre et l'oreille tranchée: Là elle n'est pas guérie, donc Pierre est coupable et peut-être mis à mort. On retrouve là, avec le mot "coupe", ce qui est rapporté par les synoptiques, mais à Gethsémani:  Mt 26,39 Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait: « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. »

 

12 Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent.

13 Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe qui était grand prêtre cette année-là.

14 Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil: « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

 

Donc Jésus va chez Hanne, le beau-père de Caïphe. Le rédacteur reprend ici ce qu'il avait écrit quant à ce dernier, qui avait peur que la présence de Jésus, reconnu après la résurrection de Lazare comme le roi attendu, ne provoque une réaction sanglante des Romains, mais aussi de la perte de sa fonction. 

 

15 Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre.

16 Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre.

 

 Et Pierre passe du dehors au-dedans, peut-être aurait-il mieux valu pour lui qu'il reste dehors. 

 

17 Cette jeune servante dit alors à Pierre: « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas! »

 

Premier reniement. 

 

18 Les serviteurs et les gardes se tenaient là; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer.


La mention du feu de braises est importante, car on trouvera dans Jn 21 un autre feu de braises, sur lequel du poisson sera en train de cuire, et le récit d'une pêche miraculeuse. 


19 Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.

20 Jésus lui répondit: «Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette.

21 Pourquoi m’interroges-tu? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »

 

Question, réponse, c'est clair. Demande à ceux qui m'ont entendu; et ils te diront que toi tu as mal entendu. Jésus ne se laisse pas intimider.

 

22 À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant: « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre! »

23 Jésus lui répliqua: « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »

 

Une action violente, une réponse par la parole. Jésus ne tend pas l'autre joue, mais parle.

 

24 Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.

 

Et là, Jésus est envoyé à Caïphe; Un peu comme si Hanne aurait dû dégrossir les choses. Pouvoir dire, "Voilà de quoi cet homme est coupable, voilà pourquoi il mérite la mort".

 

25 Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit: «N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples? » Pierre le nia et dit: «Non, je ne le suis pas! »

 

Deuxième reniement. 

 

26 Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista: « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui? »

27 Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.

 

De fait, là, c'est dangereux pour Simon de reconnaître qu'il était avec Jésus dans le jardin, d'autant que blesser le serviteur du grand prêtre, qui ne lui avait rien fait, est dangereux pour lui. Il peut très bien être emprisonné et jugé pour cela. Cela n'excuse peut-être pas, mais permet de comprendre que Pierre sauve sa peau.

 

On ne nous dit pas, ce que fait Pierre quand il entend le coq chanter. 

 

28 Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal.

 

Si on compare avec les synoptiques, c'est très étonnant; il semble ne pas y avoir eu d'interrogatoire avec le Sanhédrin, alors que cet interrogatoire prend une grande place dans les synoptiques, puisque l'on cherche des témoins, et que c'est presque faute de témoins que Jésus est envoyé à Pilate puisqu'il a dit qu'il était être le Fils de Dieu. Mt 2663 Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit: «Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu.» 64 Jésus lui répond: «C’est toi-même qui l’as dit! En tout cas, je vous le déclare: désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel.» 65 Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant: «Il a blasphémé! Pourquoi nous faut-il encore des témoins? Vous venez d’entendre le blasphème!

 

Le rédacteur peut supposer connus les autres récits.


Il me semble que d'un point de visuel il se passe beaucoup de choses, entre le dedans du prétoire et le dehors. 

 

29 Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda: «Quelle accusation portez-vous contre cet homme?»

30 Ils lui répondirent: «S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme.»

 

Peut-être que Pilate n'est pas content du tout. Cette fête de la libération d'Égypte est toujours une fête à risque. Mais là, les prêtres ne disent pas que Jésus affirme être le roi des juifs, juste qu'il est un malfaiteur. L'accusation est implicite. Pilate peut- il comprendre?

  

31 Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi.» Les Juifs lui dirent: «Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort.»

 

Un peu menteurs, quand même. On verra bien que pour Etienne, personne ne se pose de questions quand il s'agit de lapidation, qui doit entraîner la mort. 

 

32 Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.

 

Retour à Jn 3: "Quand le fils de l'homme sera élevé de terre"; ce qui est le contraire de la lapidation où on tombe par terre. 

 

33 Alors Pilate rentra dans le Prétoire; il appela Jésus et lui dit: «Es-tu le roi des Juifs?»

34 Jésus lui demanda: «Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet?»

35 Pilate répondit: «Est-ce que je suis juif, moi? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi: qu’as-tu donc fait?»

 

Dedans. Pilate est très bien, là. Il veut entendre de la bouche de l'accusé ce qu'il en est.

 

36 Jésus déclara: «Ma royauté n’est pas de ce monde; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici.»

 

Affirmation de Jésus, sur cette royauté qui est autre. Le monde des hommes, le monde de Jésus; donc a priori il n'est pas dangereux, cet homme qui n'a aucun pouvoir. 


37 Pilate lui dit: «Alors, tu es roi?» Jésus répondit: «C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.»

 

Interrogatoire de Pilate sur la royauté. 

 

"Si tu écoutes ce que je dis, contrairement à eux, tu comprendras que oui je suis roi, mais autrement". Et la vérité selon Jésus, c'est de connaître Dieu et son envoyé, Lui.

 

38 Pilate lui dit: «Qu’est-ce que la vérité?» Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara: «Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.

39 Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque: Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs?»

40 Alors ils répliquèrent en criant: «Pas lui! Mais Barabbas!» Or ce Barabbas était un bandit.

 

Manifestement, Pilate ne veut pas le faire mourir et il essaie de leur donner un choix. Mais eux ne veulent pas de Jésus, du moins les autorités.

 

Chapitre 19

 

A ce moment-là, il semble que Pilate n'ait pas pris sa décision. Que va-t-il faire?

 

01 Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé.

 

Pourquoi? Mais cela accomplit Is 53. Qu'est-ce que Pilate attend de ce châtiment? Que l'homme soit puni pour quelque chose qu'il n'a pas fait? Ou parce que c'est un empêcheur de tourner en rond? Et il le laisse entre les mains des soldats. 


On est toujours dedans.

 

02 Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre.

03 Ils s’avançaient vers lui et ils disaient: «Salut à toi, roi des Juifs!» Et ils le giflaient.

 

Et après la flagellation; ils trouvent moyen de continuer à faire du mal gratuitement. Mais c'est surtout la dérision qui est là en permanence, l'humiliation. 

 

04 Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit: «Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.»

05 Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara: «Voici l’homme

 

Voici l'homme qui, voici l'homme que.

 

Voyez dans quel état il est. Pensez-vous qu'il puisse encore vous nuire? Il ne dit pas: "Regardez celui que vous dites vouloir être le roi de votre peuple"; mais "Regardez ce que mon pouvoir est capable de faire. Laissez le aller."


06 Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit: «Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.»

07 Ils lui répondirent: «Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu

 

C'est là le vrai motif des juifs: Fils de Dieu. Or cela c'est le titre que se donne l'Empereur. 

 

08 Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.

 

09 Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus: «D’où es-tu ?» Jésus ne lui fit aucune réponse.

 

Est-il encore capable de parler, l'homme Jésus? Et pourtant il va la trouver, la force.

 

10 Pilate lui dit alors: «Tu refuses de me parler, à moi? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier? »

 

C'est encore en suspens dans la tête de Pilate. 

 

11 Jésus répondit: «Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand.»

 

Celui qui a livré, est-ce le grand-prêtre, ou Judas par qui tout cela est arrivé? 

 

12 Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher; mais des Juifs se mirent à crier: «Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur.»

13 En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors; il le fit asseoir sur une estrade, au lieu dit "le Dallage" – en hébreu "Gabbatha".

14 C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs: «Voici votre roi.»

 

Ça crie beaucoup dans cet épisode, mais pas Jésus. Lui, on ne l'entend pas.

 

Jésus est montré comme une bête de foire. Regardez-le cet homme, que peut-il vous faire? D'ailleurs il est possible que l'homme meure, suite aux blessures de la flagellation.

 

15 Alors ils crièrent: «À mort! À mort! Crucifie-le!» Pilate leur dit: «Vais-je crucifier votre roi?» Les grands prêtres répondirent: «Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur.»

 

Et toujours cette dérision. Moi, le romain, est ce que je vais mettre à mort un homme dans cet état? Un homme qui est tout sauf un roi. Et l'autorité juive déclare qu'elle est au service de Rome, ce qui est cohérent hélas. 

 

16 Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié. Ils se saisirent de Jésus.

 

Cela rappelle ce qui se passe au jardin des Oliviers. Se saisir de quelqu'un. 

 

17 Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha.

18 C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

 

Sobriété totale. Mais peut-être dérision, les deux gardes du corps de Jésus qui sont deux malfaiteurs. 

 

19 Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix; il était écrit: «Jésus le Nazaréen, roi des Juifs.»

20 Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec.

 

Dérision mais pourtant…

 

21 Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate: « N’écris pas “Roi des Juifs”, mais: “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs”.»

22 Pilate répondit: «Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.»

 

Là, Pilate ne se laisse pas faire.

 

23 Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas.

24 Alors ils se dirent entre eux: «Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura.» Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture: Ils se sont partagé mes habits; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.

 

Psaume 21-22. 

 

25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.

 

Les trois Marie. 


26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: «Femme, voici ton fils.»

27 Puis il dit au disciple: «Voici ta mère.» Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

 

Quelle maîtrise. On a des femmes, dont la mère de Jésus qui a un statut particulier, un peu comme à Cana. De quelles noces s'agit-il maintenant. A Cana, on manquait de vin. A Jérusalem, il y a le sang qui coule, le sang de l'alliance, Vin des noces de Dieu avec l'humain. Et c'est Marie qui reçoit, comme fruit, ce fils nouveau, qui ne remplacera jamais son Fils, mais qui est quelqu'un dont elle doit prendre soin, et qui prendra soin d'elle. 

 

En même temps, Marie ne retourne pas dans sa famille, et c'est peut-être mieux. Elle ne portera pas l'opprobre d'avoir un fils crucifié comme un malfaiteur; elle est dans le famille voulue par son fils, la nouvelle Jérusalem. Jésus crée quelque chose d'important là.

 

28 Après cela, sachant que tout désormais était achevé, pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit: «J’ai soif.»

29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.

30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit: «Tout est accompli.» Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

 

Ps 69 je crois. Et il trouve la force de dire, comme s'il le disait à son Père: j'ai fait tout ce qu'il fallait, c'est accompli, le mal est vaincu; la vie est donnée et rejaillira. A toi maintenant de la faire jaillir de moi cette vie, cette source d'eau vive. 

 

Se pose bien entendu la question de la soif de Jésus. Soif parce que sa gorge, comme dans le psaume, est desséchée; ou soif de nous, de notre amour, de notre foi, comme cela était rappelé ce matin.

 

31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.

32 Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.

 

Quand j'entends ce passage, j'ai mal. Mal de ce brisement qui accélère la mort, mais dans quelles souffrances. 

 

33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,

34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.

35 Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez.

36 Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture: Aucun de ses os ne sera brisé.

37 Un autre passage de l’Écriture dit encore: Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

 

Et pour Jésus, c'est aussi quelque chose de gratuit. Ont-ils besoin de faire cela? Mais cela prouve qu'il est bien mort. Le sang de la victime immolée, l'agneau de Dieu; et l'eau, vivifiée par l'Esprit, qui devient source de vie. 

 

Et le commentaire, les os non brisés (psaume), et la citation je crois qui concerne la mort d'un roi, transpercé par des lances au cours d'un combat, Za12,10.

 

38 Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.

39 Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.

40 Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.

 

J'ai toujours trouvé cela admirable, car je pense que normalement le corps aurait dû être mis n'importe où, dans une fosse commune. Et c'est donc Joseph qui fait cela. Et cela pose aussi la question du "comment", car détacher le corps de la croix, au bout du quelques heures, alors que la rigidité cadavérique a dû commencer (ou aurait dû commencer à faire son travail), ça n'a pas dû être simple. Je vois mal un homme seul faire cela. 

Nicodème apporte 330x 100= 33000 gr donc 33 kgs, ce qui fait une sacrée quantité quand même. Et que ce soit des hommes qui le fassent, il me semble que c'est normal.  Les femmes ne touchent pas (du moins dans les séries actuelles), et pourtant ce sont les femmes qui viennent après, pour faire ce qu'il faut.

.

41 À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.

42 À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

 

Je me suis toujours demandée, si c'était un tombeau qui certes n'avait jamais servi (et cela reprend Is 53, tombe chez les riches), mais si c'était un tombeau quelconque, Marie peut avoir peur que celui qui s'occupe de ce lieu, et qui en est responsable, enlève le corps et le mette ailleurs.

 

 

Pilate raconte

 

  Mes espions m'avaient parlé d'un certain Jésus de Nazareth, un Galiléen, qui venait régulièrement à Jérusalem, surtout pour les fêtes, et qui était considéré par certains comme un nouveau prophète. On a même dit qu'il avait ramené à la vie un homme mort depuis 4 jours, mais vous connaissez comme moi les Juifs, il faut qu'ils en rajoutent toujours. Ce qui est sûr c'est que cet homme, les autorités juives ne l'aiment pas du tout, et que les pharisiens sont très partagés à son sujet. Ils ont déjà essayé de le mettre à mort plus d'une fois.

 

La fête de leur Pâque est arrivée comme tous les ans. Et comme tous les ans, avec tous ces juifs qui montent de tout le pays pour aller au Temple et réserver leur agneau, les révoltes sont toujours possibles et moi, je dois veiller à ce que la Paix Romaine ne soit pas troublée par ces agitateurs. 

 

Or au petit matin, j'ai dû sortir de mes appartements pour aller au Prétoire où les grands-prêtres avaient conduit ce Jésus dont j'avais entendu parler, comme je l'ai dit. Il faut dire que cet homme qui fait des guérisons le jour de leur Shabbat, par certains côtés il me plait bien, mais les pharisiens, ces religieux qui s'en tiennent à la lettre, ils l'exècrent. Moi, je ferai tout pour éviter une émeute. Si cet homme doit en faire les frais, tant pis pour lui.

 

Ils ont présenté un homme de grande taille, je dois dire un bel homme. Ils ne sont pas entrés, pour ne pas se souiller. Qu'est ce que j'ai du mal à accepter leur comportement: en quoi entrer chez moi les souillerait? Mais tout ce qui n'est pas juif est impur. Je leur ai demandé quelle accusation ils portaient contre cet homme, ils ont dû supposer que je le savais car ils m'ont juste répondu qu'ils ne m'avaient pas dérangé pour rien, que cet homme était un malfaiteur. Bon, des malfaiteurs il y en a beaucoup dans cette ville, des voleurs, des assassins, alors pourquoi celui-là? Je leur ai dit qu'ils n'avaient qu'à s'en occuper eux-mêmes, et là, ils ont eu le culot de dire que Rome leur interdisait de mettre quelqu'un à mort. Pourtant il n'y a pas si longtemps ils voulaient lapider une femme dans le Temple. Alors j'ai compris que ce qu'ils voulaient c'est que le fasse crucifier.

 

Mais moi, je savais bien que cet homme avait proclamé haut et fort de Dieu était son père. Enfin quand je dis Dieu, je parle de leur dieu à eux, ce dieu de juifs qui les aurait délivrés de l'esclavage des Égyptiens et qui leur avait permis de revenir dans leur terre après avoir été exilés en Assyrie. Ce qui leur faisait si peur à ces chefs, ces dignitaires, c'est de perdre leur place si cet homme était proclamé roi des juifs. Sauf que bien entendu, cela me faisait sourire, car jamais nous les Romains, nous ne laisserions faire. 

 

Et du coup, moi, je voulais savoir ce que ce Jésus pouvait bien dire, lui. Alors je lui ai posé directement la question, est ce qu'il est le roi des juifs. Il n'a pas répondu, mais il doit être un rabbi, car c'est lui qui m'a posé une question. Il voulait savoir si moi je pensais cela ou si c'était d'autres qui le lui avaient rapporté. Et immédiatement j'ai répondu que moi je n'étais pas juif, et que c'était les grands prêtres qui l'avaient livré sans le dire vraiment, mais tout en le disant. Et puis il doit bien savoir que mes espions me racontent tout?

 

Là, il a eu une réponse surprenante. Il a dit que sa royauté n'était pas de ce monde. Bon, alors pourquoi les autres s'inquiéteraient-ils? 


Et il a ajouté que si sa royauté était de ce monde, il aurait avec lui des soldats qui se seraient battus pour qu'il ne soit pas livré aux Juifs. Cela, c'est du bon sens, seulement je sais que quand on a voulu mettre la main sur lui, il s'est passé quelque chose d'étrange. Il aurait demandé qui les gardes cherchaient. Ceux-ci ont répondu qu'ils cherchaient Jésus de Nazareth donc lui. Il ne l'a pas nié, il a dit que c'était lui, mais au même instant, ils ont rapporté qu'ils ont été repoussés par une sorte de force et qu'ils sont tombés sur le sol. Alors il a beau dire qu'il est seul, sans personne, ce n'est pas si sûr! Il y avait aussi parait-il un de ses disciples qui avait une épée, et qui aurait tranché l'oreille du serviteur du grand-prêtre mais Jésus lui a dit de remettre son épée au fourreau, et il s'est laissé prendre sans faire d'histoires, mais quand même. Il m'étonne cet homme.

 

J'ai continué le dialogue avec lui, et pourtant ce n'est pas mon habitude, mais il m'intéressait ce petit Galiléen. J'ai reposé la question, est ce qu'il est roi? Et là, il a dit que c'était moi qui le disait, ce que j'ai trouvé étonnant. Et il a ajouté que lui était venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Rendre témoignage à la vérité? Mais qu'est-ce que la vérité dans le monde dans lequel nous sommes? En tous les cas, ce n'est pas comme cela qu'on prend ou qu'on garde le pouvoir. 

 

Je suis alors ressorti et j'ai dit à ses accusateurs que je ne trouvais rien en lui pour le condamner. Mais il était là, il était prisonnier et je sais que pour la fête de leur Pâque j'ai l'habitude de relâcher un prisonnier. Donc je leur ai demandé si c'était lui que je devais relâcher et là, ils se sont mis à beugler qu'ils voulaient que je relâche un certain Barabbas. Quel drôle de nom, le fils du père. 

 

Là je ne savais plus vraiment que faire. Je l'ai fait flagellé pour le punir d'avoir créé ce mauvais climat juste au moment de la fête. Les soldats ensuite se sont amusés avec lui, enfin quand je dis amusé, ils l'ont bien humilié. Ils lui ont mis un manteau rouge, un manteau de légionnaire, ils lui ont mis une couronne d'épines, bien enfoncée sur la tête, et ils se sont moqués de lui, et l'ont giflé et des gifles de soldats, ça vous emporte la tête. Il n'était vraiment pas beau à voir.

 

Je l'ai alors fait sortir pour leur montrer que cet homme était devenu incapable de faire quoique soit, vu l'état dans lequel il était; et j'ai redit que je ne trouvais aucun motif de condamnation. Je leur ai dit en le leur montrant, voici l'homme. La phrase est sortie toute seule. Que représentait-il ce Jésus, un homme battu, blessé, abîmé? Pouvait-on voir en lui un chef? Un messie comme ils disent? 

 

Mais eux, ça ne leur a rien fait et ils se sont mis à hurler que je devais le crucifier. Là je n'étais pas du tout d'accord. Je leur ai dit qu'ils n'avaient qu'à le faire eux-mêmes. Ils m'ont répondu qu'il fallait qu'il meure, parce que c'était leur loi qui le condamnait car il s'est fait fils de Dieu. 


Chez nous les Romains, le seul qui soit Fils de Dieu, c'est l'empereur. Qui est-il celui-la?  D'où vient-il? Serait-il un envoyé des Dieux? Je suis rentré dans le prétoire et je l'ai à nouveau interrogé, je lui ai demandé d'où il était. Mais il ne m'a pas répondu, ce qui m'a mis en colère. Je lui ai dit que moi, j'avais le pouvoir de vie et de mort, mais lui a dit que ce pouvoir je ne l'avais que parce que je l'avais reçu d'un autre, d'en haut. Et il a ajouté que celui qui me livrait à lui commettait un péché plus grand que le mien. 


Je suis à nouveau retourné vers les grands-prêtres qui avaient bien compris que je souhaitais le relâcher. Ils ont dit que si je le libérais,  je n'étais pas un ami de César. Ils ont ajouté, et c'est vrai, que tout homme qui se fait roi  s'oppose à l'Empereur. 


Alors j'ai cédé, mais je voulais quand même essayer de le sauver. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est ce que j'ai fait, car il m'impressionnait cet homme. Je l'ai fait sortir, je l'ai fait asseoir. C'est à l'endroit qui s'appelle le Dallage et je leur montré l'homme en leur disant que c'était leur roi. Et là ils se sont mis à nouveau à hurler que je devais le crucifier. Il était environ midi. Et j'ai cédé, je le leur ai livré et ils se sont saisis de lui. 

 

Il a certainement dû porter sa croix pour aller au lieu choisi par les soldats. Et la journée s'est terminée. Mais avant que la journée ne se termine, les grands-prêtres sont revenus à nouveau. Ils n'étaient pas contents de l'écriteau que j'avais fait mettre sur la croix. Et bien tant pis pour eux, ce que j'ai écrit, je l'ai écrit; et pour moi, cet homme est le roi de ce peuple étrange, de ce peuple qui refuse de le reconnaître, alors qu'il ne fait de mal à personne.

 

Ils sont encore revenus un peu plus tard, pour demander qu'on brise les jambes des condamnés, parce que Jésus avait été crucifié avec deux autres bandits, et j'ai accepté. 


Les soldats en revenant m'ont dit que Jésus lui était déjà mort, ce qui ne m'a pas étonné, car la flagellation fait perdre beaucoup de sang et de force. Et qu'il était bien mort, car l'un des soldats avait percé son côté et qu'il en était sorti du sang et de l'eau. 


À ce moment est arrivé un homme que je connaissais, Joseph d'Arimathie; il m'a demandé de prendre le corps et j'ai accepté. Que s'est-il passé après? J'ai su par mes espions que le corps qui a été déposé dans un tombeau a disparu, et que ses disciples disent qu'il est revenu à la vie, qu'il leur est apparu; mais personne ne sait vraiment. Quelle histoire. Quel peuple. 


Vivement que César me nomme ailleurs. Je me demande quand même ce que les historiens garderont de moi et de mon séjour de procurateur de Judée.

 

 

 

Aucun commentaire: