Dimanche des Rameaux.
Ce dimanche, Il y a à la fois la bénédiction des rameaux, qui s'appuie sur l'entrée de Jésus à Jérusalem, et la lecture de la passion selon St Matthieu. Avec le jeu des années, cela permet d'entendre, pour l'entrée à Jérusalem, les trois récits. On trouvera à la fin de ce billet la comparaison des différents textes, sans laisser de côté celui de Jean, texte qui est unique, puisqu'il vient, non pas après la montée entre Jéricho et Jérusalem, mais juste après le repas donné en l'honneur de Lazare, et surtout l'onction qui annonce sa mort, et que ce sont les personnes présentes qui l'accompagnent à Jérusalem (où la Pâque aura lieu 5 jours après).
Travailler sur le texte de Matthieu seul n'est pas facile. Il y a quelques années, j'avais laissé l'apôtre Jean, le frère de Jacques, raconter cet épisode, en le jumelant avec la préparation du repas pascal, puisque dans les deux cas Jésus sait exactement ce qui va se passer: dans un cas, trouver cet ânon attaché sur lequel personne ne s'est jamais assis, et dire que le Seigneur en a besoin si on leur pose des questions; dans l'autre cas aller en ville, rencontrer un homme portant une cruche d'eau, qui les conduira dans la maison choisie pour ce repas: https://giboulee.blogspot.com/2019/04/jean-raconte-comment-il-trouve-un-anon.html.
Mais j'ai quand même voulu me concentrer sur ce texte, que nous entendons année après année, et qui signe l'entrée dans la semaine sainte.
Je trouve qu'il est finalement très difficile de se représenter cette arrivée dite triomphale de Jésus. En grande partie parce que nous ne savons plus ce que c'est, nos défilés étant tellement réglés au millimètre près que la spontanéité n'existe plus. Je peux toutefois faire appel à quelques souvenirs, de l'entrée des américains dans Paris, où la foule les acclamait, leur lançait des fleurs (eux des cigarettes); c'était vraiment la liesse de la libération. Et c'est peut-être cela qui nous devrions retrouver. Mais en même temps, je me dis que cette entrée, c'est une sorte de parodie, de dérision. Que fait Jésus sur un petit âne, peut-être trop petit pour lui, recouvert de manteaux et non point carapaçonné de belles tentures, et tous ces gens qui crient? Un jour le roi sera hué, et peut-être que cela se donne déjà à voir.
Ce qui demeure, c'est ce mouvement qui se fait dans la foule: ceux qui savent déjà un peu ce que Jésus a accompli en Galilée, et ceux qui découvrent cet homme; et certains se mettent à agiter des palmes. Là on retrouve peut-être ce qui peut se passer par exemple quand un général revient dans la capitale de son pays en libérateur. C'est une ovation qui l'accueille, ce qu'on appelle une foule en délire, qui jette parfois sur lui des objets. Et là c'est un peu ce qui se passe, avec ce chant qui est celui chanté lors de la fête des Tentes, ce chant qui est à la fois une demande: de grâce, "Sauve nous!", et aussi une acclamation: le salut est là aujourd'hui, nous sommes sauvés et libérés, aujourd'hui, et nous rendons grâce à notre libérateur. "Hosanna au fils de David" signifiant "le fils de David est notre salut", Hourra pour notre Roi, le salut appartient au roi; et Hosanna au plus haut des cieux, signifiant que tous les anges du ciel chantent le chant du salut, Salut! Salut! Salut! Que les cieux les plus hauts le chantent!
Alors d'un côté, il y a cet homme qui est accueilli peut-être comme un triomphateur, comme un roi, mais qui ne porte pas de médailles, qui a les pieds qui trainent peut-être que le sol, sur une monture qui n'est même pas une mule (David, lui, montait une mule); une bête sur le dos de laquelle on a mis des manteaux plus ou moins usés; et de l'autre il y a la foule, qui elle, chante, mais sait-elle vraiment ce qu'elle chante, cette foule qui dans quelque semaines va huer ce même homme pour demander la libération d'un assassin et d'un voleur?
Et nous, si nous avions été là, aurions reconnu en cet inconnu l'envoyé du Très Haut? Un homme qui malgré sa prestance, ne paye peut-être pas de mine? Aurions chanté avec les autres? Oui, parce que c'est comme cela que ça se passe dans une foule; mais après?
Car dans Matthieu, dès que Jésus arrive à l'entrée du temple, il expulse assez violemment les vendeurs en leur reprochant de faire de la maison de son Père une caverne de bandits, et il guérit ceux qui n'avaient pas le droit d'entrer dans le temple, puisque David le leur avait interdit: les aveugles et les boiteux. La réaction des scribes et des prêtres est plus que négative: quel est ce fauteur de troubles, qui perturbe l'ordre? Dès ce chapitre 21 les autorités veulent l'arrêter, mais n'osent le faire à cause de la foule. La fin se profile. N'aurions-nous pas été un peu du côté de l'ordre établi?
En ce qui me concerne, cette fête des Rameaux évoque deux souvenirs très précis. Le premier est lié à mon enfance, et je ne savais pas du tout ce qui se fêtait dans l'église Ste Dévote, à Monaco, où j'habitais. Ma mère, comme toutes les mamans, m'avait acheté une palme tressée (et ces palmes, il y en avait de toutes les tailles), et il y avait des bonbons accrochés, avec des fils de laine de couleur. Ces bonbons, je pense qu'après la messe les enfants qui allaient ce jour-là à l'église avec leurs parents les dégustaient (ou peut-être les gardaient pour Pâques), mais moi, je me contentais de tremper le haut de mon rameau tresse dans le bénitier et je m'attaquais aux bonbons sur le chemin du retour. Pour moi, c'était un peu Noël, car des bonbons il n'y en avait pas beaucoup. Donc quelque chose qui était de la joie.
L'autre souvenir, lui, est beaucoup plus négatif. Lorsque que je suis allée, il y a des années, en Terre sainte, cette entrée dans Jérusalem, en agitant de grandes palmes vertes, reste un très mauvais souvenir. Je m'explique. Nous avions dormi dans le désert de Judée, au lieu-dit "Auberge du bon samaritain". J'ai un souvenir très fort de ce désert; un beau souvenir, peut-être un des plus beau souvenirs de cette terre de Judée, pourtant peu hospitalière, car des scorpions il y en avait aussi.
Seulement le lendemain, nous sommes partis avec presque deux heures de retard, car le groupe des garçons ne s'était pas réveillé, et de ce fait, les haltes qui étaient prévues pour couper les quinze kilomètres qui restaient n'ont pas été respectées, ce qui m'a mis de très méchante humeur. Il fallait presque courir pour rattraper un retard qui n'était pas de notre fait . On nous a distribué des palmes, de grandes et belles palmes, mais ma mauvaise humeur n'était pas tombée, et la chaleur était rude. Jérusalem au mois d'Août, c'est chaud. Et je nous trouvais ridicules en train d'agiter ces palmes. Bref, entrée complètement loupée, et parfois je retrouve un peu cette sensation d'être ridicules avec nos branches de buis.
Mais ce qui s'est passé ce jour-là, cette foule qui acclame l'homme Jésus, le prophète, et qui loue Dieu, montre que le souffle de l'Esprit était là ce jour-là, et c'est sûrement la louange qui est importante, et de la laisser monter, au-delà des conventions.
Et enfin un très très beau souvenir: la messe de nos fiançailles il y a 59 ans. à la chapelle du Centre Richelieu, avec le Père Jean-Marie Lustiger, ainsi que nos amis, le frère aîné de Philippe et ma famille.
Travail sur le texte.
01 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples
02 en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi.
03 Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez: “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. »
Dans l'évangile de Matthieu, Jésus était à Jéricho (guérison des deux aveugles). Sans transition, le voilà, sur les pentes du mont des Oliviers (qui descend vers la vallée du Cédron), d'où l'on remonte ensuite vers le Temple. Bethphagé, dont le nom signifie "Maison des figues pas mûres", est un petit village qui serait proche de Béthanie et donc de Jérusalem. Ce village, encastré entre deux montagnes, ne bénéficie pas du soleil, ce qui peut expliquer son nom. Et cela pourrait en partie expliquer l'épisode du lendemain: Mt 21, 18:
18 Le matin, en revenant vers la ville, il eut faim.
19 Voyant un figuier au bord du chemin, il s’en approcha, mais il n’y trouva rien d’autre que des feuilles, et il lui dit: «Que plus jamais aucun fruit ne vienne de toi.» Et à l’instant même, le figuier se dessécha.
Jésus envoie alors deux de ses disciples en avant de lui. Et ce qui se passe là peut paraître étrange pour nous. Jésus est comme visionnaire. Il annonce que les disciples trouveront une ânesse attachée et son petit, qu'ils doivent les détacher tous les deux (indispensable car sinon la mère aurait refusé de quitter son petit et n'aurait pas obéi), et les lui amener. Et que même si on leur pose des questions (on pourrait les traiter de voleurs), s'ils disent que le Seigneur en a besoin, tout se passera bien.
04 Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète :
05 Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
Matthieu est le seul parmi les synoptiques à citer la prophétie de Zacharie. Jésus n'entre pas en conquérant sur le dos d'un cheval. Il est un peu comme Salomon qui lui utilisait comme son père David une mule. Et David savait bien que la force ne réside pas dans les chevaux, mais dans la présence du Seigneur. Matthieu est le seul à noter la présence de ces animaux. L'ânesse mentionnée dans le livre des Nombres (Nb 12), est décrite non comme animal rétif, mais comme un animal qui voit ce que les hommes ne voient pas - plus précisément la présence de l'Ange du Seigneur qui s'oppose avec une épée au déplacement du voyant Balaam - et surtout qui peut parler.
06 Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
07 Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.
08 Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.
Je me suis toujours demandée sur lequel des deux animaux Jésus a choisi de s'asseoir. Si, comme on le dit, Jésus était un homme d'une certaine taille, je l'imagine plus facilement sur l'ânesse que sur l'ânon; mais si Jésus accomplit la prophétie de Zacharie, il est sur le petit.
Mettre sur ces animaux des manteaux c'est comme si on les sellait, pour quelque chose qui peut évoquer un défilé. C'est comme pour une parade. Jésus est donc assis, et la foule, elle, jonche le chemin de manteaux et de ramures. C'est donc une sorte d'allée royale qui est dessinée là.
09 Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
Ce croisement des foules évoque pour moi ce qui est décrit dans l'évangile de Luc lors de la résurrection du fils de la veuve de Naïm (Lc 7, 11): il y a là aussi deux foules qui se croisent, une qui accompagne Jésus et qui est dans l'admiration puisque la fille de Jaïre a été ramenée à la vie - foule joyeuse; et une foule qui est dans la tristesse. Et les deux foules partagent ensuite la même joie. Et là c'est cette joie de la première foule qui se communique et qui déborde, et qui se manifeste finalement par une sorte de chant de victoire.
10 Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? »
Créer de l'agitation, c'est certainement un mauvais message. Cela ne peut que faire peur aux autorités. Et donc un questionnement, qui de fait sera omniprésent durant tous les chapitres qui précèderont l'arrestation: qui est cet homme?
11 Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »
Vient donc une première réponse, dont le découpage est intéressant. On ne dit pas, "c'est Jésus", mais "c'est le prophète Jésus", donc d'abord sa qualification, celui qui parle pour Dieu et au nom de Dieu, ensuite son nom "Dieu sauve" et enfin le lieu de son origine: Nazareth en Galilée, ce qui ne sera pas une très bonne référence pour les Judéens de Jérusalem.
Même si Jésus, est déjà venu à Jérusalem pour les fêtes rituelles, il n'y est pas connu (contrairement à l'évangile de Jean).
Il y a donc ceux qui accompagnent et qui le connaissent, et ceux qui le découvrent et qui vont d'ailleurs découvrir un homme peu ordinaire - qui est donc annoncé non comme le messie, ce que l'image de l'entrée sur l'ânon aurait pu faire croire, mais comme un prophète.
Quelques réflexions sur la monture choisie par Jésus.
Choisir un ânon, c'est certes réaliser la prophétie de Zacharie, Za, 9, 9: Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse.
On sait aussi que lorsque Salomon est intronisé par David, il monte sur la mule de son père (1R1, 33).
Mais dans la Bible, que trouve-t-on sur cet animal?
D'après l'évangile de Luc, Jésus est descendant de David, qui appartient à la tribu de Juda. La bénédiction de Jacob sur ses fils dit ceci (Gn 49):
10, "Le sceptre royal n’échappera pas à Juda, ni le bâton de commandement à sa descendance, jusqu’à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient, à qui les peuples obéiront.
11. Il attache à la vigne son ânon, au cep, le petit de son ânesse. Il foule dans le vin son vêtement, dans le sang des raisins, son manteau.
12. Ses yeux brillent plus que le vin, ses dents sont plus blanches que le lait.
Cela reste un peu mystérieux, mais il est question d'un ânon attaché, et de celui qui aura le pouvoir.
Dans le livre de l'Exode, on peut lire: Ex 13, 13-15:
Le premier-né des ânes, tu le rachèteras par un mouton. Si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Mais chez les hommes, tout fils premier-né, tu le rachèteras. Il s'agit bien du rachat du premier né.
Mais je voudrais surtout revenir sur l'ânesse de Balaam, au chapitre 22 du livre des Nombres.
Quand le peuple hébreu, après la traversée du désert au sortir de l'Égypte, arrive près de Jéricho, Balaq, qui règne sur Moab, est pris de peur, car Israël a été vainqueur des Ammonites, et il appelle à son secours Balaam le voyant, pour que celui-ci maudisse ce peuple qui lui fait peur. Mais au cours d'une vision, Dieu s'oppose à ce que Balaam aille au pays de Moab pour maudire. Puis, lors d'une seconde vision, Dieu le laisse partir, à condition qu'il répète ce que lui Dieu lui dira de dire. Cependant, Dieu se méfie du voyant, qu'il sait attaché à l'argent, et envoie son ange avec une épée, pour l'empêcher de continuer son chemin et pour retourner chez lui. L'ânesse qui porte Balaam refuse par trois fois d'avancer et change de chemin, ce qui lui vaut injure et menace de la part de Balaam. Et alors que Dieu permet alors à l'animal de répondre; cela permet de nous faire comprendre que les animaux ont une vision que nous n'avons pas, et parlent eux aussi. Que ces animaux, que nous pensons être bêtes, voient des choses que nos yeux sont incapables de voir.
Alors pourquoi ne pas laisser l'ânesse raconter, puisqu'ici elle est présente à côté de son petit, auquel l'honneur de porter le roi est donné.
L'ânesse de Jérusalem raconte:
Vous savez peut-être, vous qui connaissez les Écritures, que nous les animaux nous parlons, mais que vous ne pouvez pas nous entendre, et que nous voyons ce que vous ne voyez pas toujours. Souvenez vous de l'ânesse du voyant Balaam, qui était tellement imbu de sa petite personne, mais qui était incapable de voir l'Ange du Seigneur. Alors écoutez l'histoire que je vais vous conter.
C'était un jour un peu comme les autres. Nous n'étions pas très loin de la fête de la Pâque que les juifs célèbrent chaque année avec ferveur, et c'est pour nous les animaux beaucoup de travail. J'étais près de la maison de mes maîtres, attachée à un piquet, et mon petit, ma fierté, était à côté de moi. Lui n'était pas attaché, mais il restait près de moi. Tout à coup deux hommes sont arrivés, ils m'ont détachée et ils m'ont tirée derrière eux. Bien sûr le petit a suivi. Je n'avais jamais vu ces hommes,, mais je savais que pouvais leur faire confiance. Curieusement on ne leur a rien demandé; mais eux savaient qu'ils devaient dire que le Seigneur en avait besoin. Cela m'a fait penser à la phrase du prophète Zacharie, qui parle d'un roi qui rentre dans sa ville, en utilisant comme monture le petit d'une ânesse; je me demandais vraiment si mon petit aurait cet honneur.
Et nous sommes arrivés du côté de Béthanie, pas très loin du Mont des oliviers. Il y avait une petite foule. Dès que les deux qui nous avaient pris sont arrivés, un autre a pris mon petit, qui m'a regardé, et je lui ai dit qu'il devait faire confiance. On a mis sur son dos des manteaux et des vêtements, un peu pour faire comme un lit somptueux, et un homme est monté sur lui. Il était grand, il m'a paru très beau, peut-être l'air un peu sévère; et en même temps je sentais la bonté profonde, immense, qui était en lui.
Nous avons commencé à descendre vers Jérusalem. Et là, en plus de ceux qui étaient là quand nous sommes arrivés, d'autres se sont joints à nous. Et ils acclamaient l'homme qui était sur mon petit. Ils chantaient pour lui, comme s'il était un roi qui rentrait vainqueur dans sa ville après une grande bataille. Ceux de Jérusalem sont sortis; ils ont demandé ce qui se passait: qui était cet homme. On leur a répondu que c'était le prophète Jésus, qui venait de Nazareth en Galilée; et quelque chose s'est passé dans cette foule. Moi j'ai bien senti que le vent du très haut soufflait, soufflait, soufflait. Ils ont alors entonné ce chant de la fête des tentes qui dit "Hosanna au fils de David, fils de notre Roi, qui nous sauve aujourd'hui, Hourrah pour lui!" Et qui affirme que les anges du ciel disaient eux aussi la même chose: que cet homme était l'envoyé, le béni, le roi. Et c'était la liesse. Moi qui écoutais et regardais, je me réjouissais avec eux, et mon fils aussi.
Quand nous sommes arrivés devant le Temple, Jésus est descendu. Il nous a caressés, regardés, remerciés. Nous ne sentions plus la fatigue. Puis il y a eu un grand tumulte, et nous avons vu les bœufs s'éparpiller un peu partout, les marchands hurler, et Jésus hurler encore plus fort. Parce qu'ils avaient fait, disait-il, de la maison de son Père une caverne de voleurs. Il a aussi guéri des aveugles et des boiteux, ces pauvres gens qui ne peuvent pas entrer dans le Temple; et là, il est vraiment miséricordieux, pas comme David qui leur a interdit l'entrée dans le lieu de la résidence du Très haut.
Je sais que jamais mon petit n'oubliera ce jour où le Saint de Dieu l'a choisi, entre tous les ânons de notre village, pour entrer dans la ville voulue par son ancêtre David. Et moi, je raconterai cela à mes autres petits, qui le raconteront à leurs descendants. Et je me suis souvenue que dans ma famille on parle d'un âne qui a permis à un enfant roi, en danger de quitter Bethléem pour aller en Égypte, puis d'en revenir. Je suis sûre que c'est le même; je me réjouis pour notre descendance.
Quand nous sommes retournés à Bethphagé, bien fatigués, surtout mon petit, parce qu'il n'avait jamais porté qui que ce soit, mais heureux d'avoir obéi aux ordres de notre créateur, notre maître nous a accueillis un peu comme si nous étions des chevaux, il nous a brossé et donné double ration. Que le Seigneur soit loué. Ce que nous avons vécu, nous le transmettrons à nos descendants.
Que chantons-nous avec le Sanctus qui reprend une partie de cette acclamation, à chaque célébration?
Le sanctus que nous chantons à chaque célébration.
Que disons-nous ou que chantons-nous chaque dimanche?
Saint Saint Saint le Seigneur, Dieu de l'univers,
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire,
Hosanna au plus haut des cieux
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur;
Hosanna au plus haut des cieux.
C'est donc un chant qui s'adresse d'abord à Dieu, reconnu ici dans la capacité de créateur, et dont la gloire que nous ne pouvons voir, mais qui peut se manifester quand même si nous acceptons d'ouvrir les yeux devant les merveilles de la création et l'amour qui nous est révélé, est présente sur cette terre qui est la notre, mais aussi dans ce lieu qui nous est fermé, même si nous le pensons habité.
Dire ensuite Hosanna au plus des cieux, veut dire que qui vraiment, celui qui nous sauve est présent, je crois que le na renforce l'affirmation, et nous affirmons, cela
Puis c'est la phrase dite le jour de l'entrée de Jésus, avec tout d'abord une bénédiction, qu'il soit béni ce Jésus qui vient parce qu'il est envoyé par le Seigneur, mais aussi parce qu'il représente ce que nous pouvons voir de Dieu sur cette terre,
Et pour terminer, c'est comme une prière de louange et non de demande: tu es vraiment celui qui vient pour nous sauver, et que tous les chantent.
Et si on compare cela avec ce qui nous est proposé le dimanche des rameaux, (année A) nous avons
Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux !
Qu'il soit loué, vraiment loué, celui qui est le descendant de David, le messie attendu, l'Oint, qu'il soit béni cet homme qui vient vers nous nous, pour révéler le nom de Seigneur, et que les cieux chantent cela.
Peut-être serait-il nécessaire de repenser à ce qui s'est passé pour Jésus, lors de son entrée comme roi qui vient donner la paix, assis sur un petit âne, témoin de l'humilité du Très Haut.
Mise en parallèle des récits.
Matthieu 21, 1-11 | Marc 11, 1_11 | Luc 19, 29-41 | Jn 12,13-15 |
01 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples | 01 Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples | 29 Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, | 12 Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. |
c
| 02 et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. 03 Si l’on vous dit : “Que faites-vous là ?”, vous répondez : “Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.” » | 30 en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. 31 Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” » | |
7 Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. | 07 Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.
| 35 Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus. |
|
8 Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. 09 Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient Ils criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » | 08Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin,d’autres, des feuillages coupés dans les champs. 09 Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! 10 Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! »
| 36 À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. 37 Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, 38 et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! | 13 Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! » |
10 Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » 11 Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, | 11 Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze. | 41 Lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : | 17 La foule rendait témoignage, elle qui était avec lui quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l’avait réveillé d’entre les morts. |
Comme je l'ai noté en début de texte, dans le récit de Jean, Jésus vient de Béthanie, de ce repas, celui qui précède et peut-être préfigure le lavement des pieds, puisque Jésus lui a déjà eu ses pieds lavés par Marie, la sœur de Lazare. Il est déjà proche proche de Jérusalem. Alors que pour les synoptiques, Jésus quitte Jéricho, le point le plus bas d'Israël, pour aller vers le haut, d'où il sera élevé: Jérusalem.
Pour Jean, que Jésus trouve un ânon permet certes l'accomplissement des écritures, mais on a l'impression que c'est un peu par hasard; alors que les synoptiques insistent tous sur Jésus qui sait, qui a prévu, et qui veut que cette entrée solennelle montre à ces gens qui ne le connaissent pas, ceux de Jérusalem, qui est cet homme qui vient de Nazareth en Galilée, qui n'est pas des leurs.
Quant aux acclamations, elles restent dans le style de chaque narrateur.
Pour Matthieu, c'est "Hosanna au fils de David!", "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!", "Hosanna au plus haut des cieux! "
Joseph est descendant de David, donc Jésus est bien le fils de David. Et il est l'envoyé, il vient au nom du Très Haut.
Pour Marc, ce sera « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, Hosanna au plus haut des cieux. » Jésus est le messie, le roi , ce qui est annoncé au début de cet évangile: Bonne nouvelle de Jésus Christ, fils de Dieu.
Dans Luc: Ils disaient: «Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ». Cela reprend ce qui s'est passé au moment de la naissance à Bethléem, ce que les bergers avaient entendu. |
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