lundi, août 03, 2009

Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? Jn6,25


En écoutant la lecture du début de l'évangile de ce dimanche Jn 6, 24-35, j'ai été un peu estomaquée par la brutalité de la question posée à jésus: "Quand es-tu arrivé ici?" Cela fait penser à des parents pas contents qui engueulent leur progéniture, ce qui pourrait d'ailleurs faire penser que les pharisiens considéraient (à ce moment là) Jésus comme un des leurs.

je cite les premiers versets qui vont ensuite provoquer la controverse sur les signes, mais ce n'est pas mon propos dans l'immédiat.

24. Quand donc la foule vit que Jésus n'était pas là, ni ses disciples non plus, les gens s'embarquèrent et vinrent à Capharnaüm à la recherche de Jésus.
25. L'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

Il est donc question d'une disparition (zut celui qui donne à manger gratis à disparu), d'une recherche, mais où est il passé celui là, et enfin d'une sorte de soulagement: on l'a trouvé, on a remis la main sur lui, et pas question qu'il recommence une chose pareille.

Il me semble que cette phrase qui aurait pu commencer par" pourquoi" traduit quelque chose. Car si on reprend le texte de Jean, on se rend compte que jésus leur a échappé car ils voulaient le faire roi, qu'il s'est sauvé dans la montagne (pour prier) et que normalement c'est là qu'on aurait du le retrouver.

Nous savons nous qu'Il a rejoint les disciples alors que la tempête soufflait, mais normalement cette tempête justement interdisait tout déplacement par cette voie. Alors si je peux dire, bien feintés les pharisiens qui voulaient en faire leur chose.

On aurait pu s'attendre à une question sur le "comment as tu réussi à faire cela," qui aurait permis de reconnaître Jésus comme quelqu'un qui est différent, autre. Mais non la question posée est beaucoup plus à une mise en demeure, avec certainement une autre question non formulée: Qui es-Tu toi pour faire des choses pareilles et pour te jouer de nous?

La main mise sur Jésus n'est pas possible et il va bien le signifier dans la suite du texte avec le débat je dirais presque le dialogue de sourds sur les signes et les oeuvres. Car en fait Jésus vient de leur donner un signe fort de qui il est, mais ce signe là, ile ne peuvent l'entendre parce que cela les mettrait dans la position des "pauvres de coeur", et du coup ils jouent presque aux parents ulcérés qui savent et auxquels on doit obéissance.


Peut-être est il possible de comparer ce texte avec celui de Luc au chapitre 2, quand Marie retrouve son fils dans le temple. Là aussi il s'est échappé, la aussi il montre qui il n'est pas que le jeune adolescent soumis mais là, la compréhension de Marie fait que la tempête s'apaise. Elle comprend le signe qu'il a donné là et même s'il y a souffrance, elle ne possède pas son fils. Il revient librement à Nazareth.

Luc: 2, 48 "En le voyant, ils furent frappés d'étonnement et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous ? Vois, ton père et moi, nous te cherchons tout angoissés. » 49Il leur dit : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez mon Père ? »

Jésus qui est présent avec nous jusqu'à la fin des temps n'a pas de compte à nous rendre.

Il est vrai que même si nous n'osons pas demander des signes prouvant qu'il est le Fils, nous sommes friands de petits signes, de petits clins d'oeil qui nous fortifient dans la foi, car la foi n'est pas chose facile.

Il nous faut renoncer à demander à Jésus de nous rendre des comptes quand nous ne comprenons pas. Je ne dis pas qu'il est défendu de poser des questions, mais parfois il est nécessaire de ne pas comprendre, d'être dans le noir du ventre de la baleine (signe de Jonas) et faire confiance envers et contre tout.

3 commentaires:

Ph.L a dit…

Merci! Bravo!

Anonyme a dit…

En effet, en amour l'autre nous échappe bien souvent: que ce soit notre mari, nos enfants et il est donc logique que CELUI QUI NOUS DONNE VIE A CHAQUE INSTANT NOUS ECHAPPE ENCORE DAVANTAGE....LA FOI N'EST PAS "EVIDENTE" COMME TOUT AMOUR QUI EN EST UNE FORME D'APPRENTISSAGE....
NOUS AURONS L'AU-DELA POUR NOUS APPRIVOISER....ET NOUS RECONNAITRE
(=naître ensemble à nouveau)
Les clés du royaume: un long chemin!!!! TOURNESOL

TOURNESOL

astrologie a dit…

j'aime beaucoup votre blog.