Le lectionnaire de semaine propose une lecture de l'évangile de Marc. Or j'ai été surprise de la présence permanente de ces pharisiens ou de ces scribes, qui quelque part semblent être là pour épier, pour espionner, pour pouvoir dire si Jésus est un vrai Rabbi ou un imposteur.
D'une certaine manière, ils sont un peu comme une instance surmoïque.
Mais vraiment, n'ont ils rien d'autre à faire dans la vie que d'être en permanence sur les pas de Jésus et de ses disciples, de poser des questions soit aux disciples:pourquoi votre maître fait il ceci ou cela, ou à Jésus, où encore en eux-mêmes (Jésus savait ce qu'ils pensait).
Alors je me suis demandé se du moins dans le début de l'évangile, si ces scribes et pharisiens n'étaient pas porteurs des questions que les disciples pouvaient eux-même se poser, surtout si certains d'entre eux avaient été disciples de Jean le Baptiste qui semblait demander quelque chose d'assez ascétique à ses partisans?
J'ai dû renoncer à cette hypothèse qui pourtant me séduisait assez, car la fin du chapitre 2 (l'épisode de l'homme à la main paralysée guérie un jour de shabbat) montre que les pharisiens s'unissent aux hérodiens (ceux qui ont un pouvoir politique) pour le faire mourir.
Du coup, on peut se demander pourquoi ce prédicateur leur parait si dangereux et si la mort de Jean le Baptiste ne les a pas arrangé...
Mais il n'en demeure pas moins que ce chapitre qui inaugure le ministère de guérison de Jésus a pu paraître bien déconcertant pour ses disciples et donc peut être aussi pour nous, la question étant: qui est il celui là? D'où lui vient cette autorité et ce pouvoir et pourquoi ne fait il pas comme tout le monde?
Je suppose que lorsqu'on a descendu le paralysé et que Jésus a dit "tes péchés te sont remis", les disciples ont du se poser des questions: pourquoi ne le guérit il pas, puisque c'est ce qu'on lui demande et qu'il guérit en principe tout le monde. Pour qui se prend il puisque seul Dieu peut remettre les péchés? Alors les réponses de Jésus d'adressent à tout le monde, scribes, disciples, la foule (et à nous aujourd'hui) et la réponse concerne l'identité de Jésus, le fils du charpentier que sa famille essayera de ramener à la maison un peu plus tard.
Quand on reproche à Jésus de ne pas respecter les jeûnes des pharisiens et de Jean, les disciples savent bien que ce n'est pas normal de ne pas jeûner. La réponse, elle est pour eux: ils sont avec l'époux (et comme Jean le Baptiste avait pu dire qu'il était l'ami de l'époux et se réjouissait de sa présence), mais que un jour il partira et que ce soir là, ils seront dans la tristesse et jeûneront. Là encore c'est l'identité de Jésus qui se révèle, il est l'époux, comme dans le cantique des cantique, mais aussi comme Dieu est époux de son peuple (Amos, Osée).
Quand les disciples arrachent des épis un jour de sabbat, ils savent très bien que c'est interdit. La réponse de Jésus, va leur faire comprendre que comme David, il peut si nécessaire faire ce qui est bon pour combattre, car l'épisode auquel Jésus fait référence pour justifier ce que font les disciples, montre que David poursuivi par les hommes de Saul, prend certes les pains qui étaient réservés à Dieu (et au prêtre) mais aussi son épée, pour pouvoir combattre, or Jésus et ses disciples auront à combattre. Et là, Jésus de situe comme roi.
Je pense que l'on peut reprendre dans cet esprit beaucoup d'épisodes où les scribes et pharisiens sont mis en scène. Avec l'idée que le jour où Pierre pourra répondre à la question de Jésus: et vous qui dites vous je suis? par l'affirmation "Tu es le fils du Dieu vivant" alors les disciples auront fait le pas et découvert l'identité de celui qu'ils suivent.
les scribes et les pharisiens deviendront vraiment les adversaires extérieurs, ceux qui ne veulent pas entendre celui qui dérange, celui qui les dérange parce qu'il remet en cause leur manière de "faire" la loi et non pas "d'être dans la loi".
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