jeudi, décembre 20, 2018

Temps de l'Avent: Elisabeth.

Temps de l'avent: Elisabeth. 

On me considère comme une vieille femme, et comme je n'ai pas eu d'enfant, parfois il y a des paroles méchantes qui se disent derrière mon dos quand je vais chercher de l'eau au puits, ou quand je fais les courses. Quand je vois des enfants qui courent dans les rues, quand je les vois se battre, quand je les vois parfois sauter dans les bras de leur père,  des larmes montent en moi. Et je sais que les femmes m'appellent la stérile, celle qui n'a pas donné de descendance.  Pourtant Zacharie et moi, nous en avons fait des offrandes, nous en avons passé du temps en prière. Toujours nous avons espéré que nos prières seraient présentées au très haut, comme jadis les prières de Tobit et de Sara, et nous savons que Dieu ne rejette pas les prières. Maintenant que le temps a passé, à moins d'un miracle, et là, que diront ces femmes qui se moquent de moi, je dois accepter ce que Dieu a voulu pour nous.

En ce moment, je suis seule, mon mari est à Jérusalem où il accomplit son service dans le Temple. Comme les nouvelles se propagent vite, j'ai appris qu'il s'était passé quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Je sais juste qu'il a perdu la parole; lui qui aime tant parler, tant chanter les psaumes, cela doit être terrible. Qu'a t il fait pour mériter une telle punition? Enfin je vais vite le savoir, car son temps est terminé. 

Et le voilà qui vient, mon aimé. Il me prend dans ses bras, il oublie mon âge, et me regarde autrement. Puis il va chercher une tablette et il me dit que nous avons le droit d'avoir un fils, que Dieu nous a écouté et que ce fils portera le nom de Jean.

Et cela est advenu… Seulement je n'ose pas y croire, je n'ose pas en parler et je ne dis rien, je ne veux pas de moqueries, je veux, mais qu'est ce que je veux.. 

Et aujourd'hui, ma petite cousine, Marie, celle qui habite à Nazareth est arrivée, sans se faire annoncer. Par qui a-t-elle su que j'allais avoir besoin d'elle? Et dès qu'elle est entrée, il s'est passé quelque chose de très fort en moi. L'enfant, a littéralement tressailli de joie, il est monté et il est descendu, et cela je ne l'avais jamais ressenti. Pour moi, cela a été la preuve qu'il était vivant, bien vivant, parce que j'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose à cet enfant donné. Et je me suis entendue dire des mots inconnus… J'ai dit à ma cousine qu'elle était la mère de celui qui allait sauver tout le peuple, mais ces mots là, sont venus tout seuls, et j'ai béni cette jeune femme qui se tenait devant moi. 

Et avec elle, le temps a passé plus vite; avec elle, je suis sortie, avec elle, j'ai préparé la naissance de l'enfant, avec elle, j'ai attendu. 

Et l'enfant est né.. Et naturellement tout le village est venu, et il fallait nommer l'enfant. Malgré ma fatigue, j'ai dit Jean, seulement ça a tellement étonné tout le monde que l'enfant ne porte pas le prénom de son père, qu'ils sont allés chercher Zacharie qui priait sans dire sans prononcer de paroles. Ils lui ont donné une tablette et bien sur, il a écrit Jean: ce qui veut dire "Dieu a fait grâce". Et la paralysie de ses cordes vocales a disparu et il a pu chanter un merveilleux chant pour louer Dieu qui allait donner un sauveur à son peuple et qui avait choisi notre fils pour préparer le peuple à accueillir celui qui allait venir, et celui qui va venir c'est cet enfant qui est dans le ventre de ma cousine. 

Que Dieu soit loué sur la terre et dans les cieux pour ce qu'Il fait pour nous son peuple.

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