Temps de l'Avent: Marie.
L'ange m'a quitté, du moins cette présence que j'ai ressenti. Je sais que dans mon corps il s'est passé quelque chose, mais je ne sais pas le nommer. Pourtant je ne suis plus la même. Et l'ange m'a parlé de ma cousine Elisabeth. Je dois aller la voir, je dois lui raconter ce qui s'est passé, je dois lui demander son avis. J'ai besoin de quelqu'un, j'ai besoin d'une mère, puisque la mienne n'est pas là pour me guider.
Comme je suis la fiancée de Joseph, je dois lui demander l'autorisation de partir ainsi. Lui, avec son métier, il ne peut pas m'accompagner et pour le moment, je n'ose pas lui dire ce qui se passe, ce qui s'est passé. Et s'il ne comprenait pas? Et S'il me répudiait? Mais au fond de moi il y a cette certitude, c'est que le Seigneur nous a choisis tous les deux, lui et moi, moi et lui, pour que nous soyons la famille de son envoyé, de son fils, qui sera mon fils.
Joseph a accepté et je suis partie de Nazareth pour aller vers Jérusalem, puisque c'est dans les montagnes de Judée que résident Elisabeth et Zacharie. J'ai trouvé un groupe qui allait à Jérusalem, parce que je ne voulais pas être seule sur les chemins. Il y a des brigands, alors une femme seule, c'est n'est pas possible. D'ailleurs c'est Joseph qui a trouvé pour moi.
Je suis arrivée, fatiguée chez eux, mais comme ils ne savaient rien de ma venue, personne n'est sorti à ma rencontre. Je suis entrée dans leur maison, Elisabeth était là, elle s'est levée, s'est approchée de moi, et je l'ai saluée, elle mon aînée. Et là quelque chose s'est passé.
Elle m'a regardé, elle a regardé mon ventre, elle a regardé son ventre, elle a touché son ventre comme si elle le touchait pour la première fois. Elle a dit que l'enfant avait bougé en elle, qu'il avait tressailli, que tout son corps à elle en avait été ébranlé, qu'elle avait ressenti comme une vie merveilleuse que s'emparait de son fils, et elle m'a bénie. Elle a eu des paroles qui ont confirmé ce que l'ange m'avait dit, et ce qu'elle a dit, ce qu'elle m'a dit, c'était la confirmation de ce que je sentais en moi, que quelque chose vivait en moi, que quelqu'un se développait en moi et que ce quelqu'un c'était Celui qui doit venir.
Pour moi, cette confirmation était extraordinaire, parce que je n'avais pas à expliquer. Elle savait. Elle allait pouvoir être avec moi dans cette joie, elle allait pouvoir me conseiller, être ma mère, et moi, j'allais pouvoir en demeurant chez elle, jusqu'à la naissance de son enfant, l'aider durant cette fin d'attente, être comme sa fille et partager avec elle et avec Zacharie, sa délivrance et la naissance du cousin de mon petit garçon.
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