lundi, juillet 25, 2022

Lc 11, 1- 10. La Prière enseignée par Jésus. 17 ème Dimanche du temps ordinaire. 24 Juillet 2022.

  

Belle thématique ce dimanche, autour de la prière. Celle d' Abraham qui "marchande", comme on dit, pour essayer d'obtenir la grâce de Sodome et Gomorrhe.


Et j'aime beaucoup ce Dieu qui dit avoir entendu monter une clameur contre ces villes, mais qui veut vérifier si vraiment la clameur est fondée. Abraham a son neveu Lot qui a choisi de s'installer là, alors je pense qu'il fait tout pour le sauver, ce qui explique ce marchandage où il passe de 50 à 10. il espère surement que dans la famille de ce dernier, il y aura les dix justes. 

 

Quant au texte du début du chapitre 11 de Luc, c'est le seul épisode de ce chapitre que nous lisons cette année. Il y a la demande de ce disciple qui voudrait que Jésus lui (leur) apprenne à prier. Et je trouve que pour nous, ce disciple, qui a posé la question quitte à déranger Jésus,  il est bien celui qui demande, celui qui cherche, celui qui frappe et il a sa réponse. Peut-être que l'épitre aux Colossiens nous permet de comprendre que Jésus, le Juste, nous libère du mal; ce qui n'est pas dit dans le texte de Luc. 

 

J'aime bien ce Notre-Père, différent de celui de Matthieu. Il est plus concis, et finalement dire simplement "Père" est plus parlant pour moi que le "notre" que l'on trouve chez Matthieu, qui est certes plus collectif, mais qui pour moi gomme un peu la relation que je cherche avec le Seigneur Dieu. 

 

La parabole sur le père qui donnerait un serpent pour du pain, ou un scorpion pour un œuf m'a toujours interloquée. Je me suis demandée s'il y avait des similitudes de prononciation entre pain et serpent ou scorpion et œuf, mais pas la moindre idée. Par contre le pain est nécessaire à la vie, l'œuf c'est aussi un symbole de vie, et que ce soit le serpent ou le scorpion, l'un et l'autre sont des porteurs de mort. Je pense que Jésus dit, en prenant ces exemples, que lorsque nos enfants nous demandent ce qui est nécessaire à leur vie, nous leur donnons ce qui est bon pour eux, nous ne leur donnons pas ce qui va vers la mort; et que Dieu, qui est infiniment meilleur que nous, le fera encore plus, si nous le lui demandons. 

 

Ce qui a nourri ma réflexion ou mon court temps de prière de ce matin, c'est "cherchez et vous trouverez", avec en arrière-tu plan un chant: "Je te cherche Dieu, tu es mon Dieu et je t'appelle, je te cherche Dieu, entends la voix de ma prière". Il y a aussi ces autres paroles de St Augustin: "Tard je t'ai aimé; tu étais au-dedans de moi, et moi, j'étais au-dehors, et c'est là que je t'ai cherché". Mais Jésus dit "qui cherche, trouve", et je trouve cela plus que rassurant. Et puis il y a eu un verset du chapitre 45 d'Isaïe, "Vraiment tu es un Dieu qui se cache", et il m'a semblé que justement dans cette prière, il se laisse trouver.

 

 

Travail sur le texte.

 

1 Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »

 

Je peux imaginer que quand Jésus prie, que ce soit dans un lieu désert ou à proximité de ses disciples, quelque chose de lui, de sa relation, se donne à voir. Il ne récite pas, il est avec, et ceux qui le voient doivent avoir envie à leur tour de faire comme lui. Et voila la réponse.

 

Ce qui est intéressant c'est qu'il y aura un peu plus tard: "Demandez et on vous donnera… quiconque demande, reçoit." 

 

2 Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.

 

On peut remarquer que c'est Père sans adjectif possessif, ce que pour ma part j'aime beaucoup. Et qu'il n'y a que deux demandes et non pas trois, comme chez Matthieu. Là je peux laisser ces deux demandes chanter en moi. 

 

3 Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour.

 

Je suis sensible à ce pain pour "chaque jour". C'est dépendre de Dieu, un jour après l'autre, recevoir au fur et à mesure ce dont j'ai besoin, c'est ne pas faire de provision. Le pain que Dieu donne, c'est à la fois le pain biologique, mais aussi cet autre pain, parole et corps; et là, je pense qu'on ne peut pas en faire des provisions: c'est au jour le jour. Ce qui a été reçu ou pas la veille n'influence pas le présent; on ne peut pas thésauriser.

 

 

Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous.

 Et ne nous laisse pas entrer en tentation

 

 

Chez Matthieu il y avait: "remets-nous nos dettes, car nous remettons à ceux qui ont des dettes envers nous", ce qui je crois est plus ou moins demandé dans le Lévitique, avec une remise des dettes tous les sept ans. Ici, c'est bien de pardon dont il est question, pardon lié aux torts des autres. Et cela montre l'effort de celui qui se dit disciple. 

 

Et cela se termine par cette demande de ne pas nous laisser entrer en tentation. Et la tentation, Jésus en sait quelque chose…  

 

5 Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.”

7 Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”

8 Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

 

Arrive là une sorte de parabole, pour montrer que le Père, on peut finalement le déranger n'importe quand. Il n'y a pas d'horaires. Certes il faut le prier sept fois par jour, mais finalement ce n'est pas cela l'important. L'important, c'est la confiance de cet ami qui va chez un autre en pleine nuit, qui le réveille et qui finalement aura ce dont il a besoin.

 

Moi, je vous dis :

 Demandez, on vous donnera ;

 Cherchez, vous trouverez ; 

Frappez, on vous ouvrira.

 

10 En effet,

quiconque demande reçoit ;

qui cherche trouve ; 

à qui frappe, on ouvrira.

 

Ce sont ces versets qui ont résonné en moi. Surtout "cherchez et vous trouverez". 

 

 

11 Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ?

12 Ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?

 

 

Une nouvelle petite histoire, pour faire comprendre que Dieu, Dieu Père, Dieu reconnu comme Père, est bon, bien meilleur que nous, qui sommes quand même capables de donner à nos enfants ce dont ils ont besoin pour vivre, et non pas des situations qui les feraient mourir.

 

 

13 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

 

Quelle promesse! Le don de l'Esprit Saint. Ce qui me frappe, c'est que c'est à nous de le demander.  

 

Je ne m'étais jamais risquée à raconter à ma façon ce qui s'apparente à des "discours" de Jésus. C'est donc une première pour moi. Comme c'est un disciple qui a posé la question, et qui a donc importuné peut-être Jésus, c'est lui qui raconte. 

 

Le disciple qui voulait apprendre à prier, raconte.

 

Quand le Maître s'écarte pour prier, on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Parfois cela peut durer longtemps. Souvent il prie la nuit. Mais aujourd'hui, il nous avait laissé et vraiment ça nous a paru très long. Pour moi, il n'était plus du tout avec nous. Ses lèvres bougeaient par moments. Est-ce qu'il récite les psaumes? Est-ce qu'il entend directement la voix du très Haut, est-ce qu'il le voit? Qu'est-ce que j'aimerais le savoir! Ce que je sais, c'est que quand il prie, il est autre. Alors, quand il est sorti de ce temps-là, je lui ai demandé qu'il fasse comme Jean le Baptiste, qu'il nous apprenne à prier.

 

 

Il nous a tous regardés, et il ne nous a rien dit sur la manière dont nous devions nous tenir. Il nous a juste dit, quand vous priez dites: Père.

Et là il a eu un temps de silence. Un long temps. Il semblait lui heureux de dire ce simple mot. Appeler le Très Haut, Père. Et il y avait une telle affection quand lui prononçait ce mot! Cela m'a fait penser à un psaume, mais c'est le Très Haut qui dit de David (Ps89): "Il me dira: Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut!" C'est comme une permission.
Là, dans la bouche de Jésus c'est autre chose. C'est être comme lui, dire Père à ce Dieu qui est notre créateur, notre bienfaiteur, et qui est là présent pour nous. Déjà cela, c'était un vrai don.

 

Puis il a continué en disant: "Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne". Cela nous a un peu étonnés, que l'on souhaite cela à Dieu, mais n'est-ce pas ce qu'il veut que nous fassions, à nous qu'il a envoyés proclamer que le Royaume est là? Et puis ce sont des mots que j'ai déjà entendus. Mais faire des souhaits pour le Seigneur Dieu, moi pauvre petit mortel, c'est important.

 

Ensuite il nous a dit de demander qu'il nous donne chaque jour de quoi manger, notre pain de ce jour. Cela me parait normal, n'est-ce pas le rôle d'un père, de donner à ses enfants de quoi manger; et lui-même, en donnant du pain et du poisson à cette foule qui était venu l'écouter, n'est-ce pas ce qu'il a fait? 

 

Ensuite il a dit quelque chose qui me paraît autrement plus compliqué. Il faut demander que Dieu nous pardonne, parce que nous, nous pardonnons à ceux qui nous ont fait du tort. J'aimerais bien y arriver, mais moi, j'ai la rancune tenace. Alors est ce que le très Haut me pardonnera quand même quand sera venu le jour du jugement? Là je dois dire que pour moi ça coince. Il a ajouté une demande qui, elle, me plait beaucoup, celle de nous délivrer de la tentation. Parce que si j'ai l'aide du très Haut pour justement cesser d'en vouloir à ceux qui me font du tort, alors, cela c'est une promesse qui me réjouit. 

 

Il a ensuite dit qu'il fallait demander à ne pas entrer en tentation. Lui, d'après ce qu'il nous a raconté, il en connaît un bout sur la tentation, parce que le démon s'est attaqué à lui, pour le détourner de son chemin. Moi, les tentations, avec mon caractère, j'en ai plein; mais souvent, avec l'aide du Très Haut, elles passent derrière; mais ce n'est pas toujours facile. Donc je retiens qu'il faut demander cela.

 

Après il a raconté une drôle d'histoire que j'ai prise un peu pour moi, parce que peut-être que je l'ai dérangé en lui demandant de nous apprendre à prier, juste au moment où lui-même sortait de sa prière. Bref c'est l'histoire de deux hommes qui sont des amis. L'un d'entre eux reçoit pendant la nuit une visite inattendue, et se rend compte qu'il n'y a rien à manger chez lui. Alors il ne fait ni une, ni deux il va chez son ami, qui est couché et qui dort. Il le réveille et il lui demande trois pains. Inutile de vous dire que ce dernier n'est pas content, au début il râle; il trouve de bonnes raisons de ne pas se lever, mais finalement, parce que c'est son ami, il lui donne tout ce dont il a besoin. Je pense que Jésus veut nous faire comprendre qu'on a le droit d'importuner celui que lui appelle son Père et qu'il nous demande d'appeler nous aussi de ce nom. 

 

Après il a dit ces mots qui me sont allés droit au cœur. Il a dit que c'était finalement normal de demander, comme cet homme l'a fait auprès de son ami. Qu'il fallait ne jamais se décourager, qu'il fallait chercher et que l'on trouverait et aussi qu'on ne laisserait pas dehors celui qui frappe. Et moi, j'ai frappé à sa porte et il m'a pris comme disciple, moi je cherchais un maître et je l'ai trouvé, enfin je crois que c'est lui qui m'a trouvé et j'ai osé poser une question, j'ai demandé, et il m'a répondu. 

 

Et il a raconté une autre histoire, mais il va falloir que je cherche pour bien comprendre. 

 

Il nous a dit que si nos enfants nous demandent du pain, nous donnons du pain ou même parfois plus, mais que jamais nous donnons quelque chose qui prend la vie, comme un serpent ou un scorpion. Et il a dit que si nous nous étions capables de donner de bonnes choses à nos enfants alors que nous sommes loin d'être des justes, combien plus son Père donnerait de bonnes choses à nous qui sommes ses amis. Et il a ajouté que le Père donnerait l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. 

 

Je ne sais pas trop ce que c'est cet esprit dont Jésus parle, mais je crois que c'est cet Esprit qu'il a reçu lors de son baptême, qui le remplit, quand il prie et qui lui permet d'être ouvert à tous. 

 

Si cet esprit peut me permettre de m'ajuster à la volonté du Très Haut, pour que je puisse annoncer les merveilles de la présence de son Fils, alors je vais le demander et le demander et le demander et je suis sûr que je le trouverai. 

 

Moi qui voulais qu'il nous apprenne à prier, comme Jean le fait pour ses disciples eh bien j'ai été comblé, et je suis bien sûr que ce qu'il nous a appris là, et ce que nous avons à faire nous, les disciples, personne ne l'a jamais aussi bien enseigné. 

 

 

Comme je l'ai dit au début de ce billet, c'est le "Cherchez et vous trouverez" qui a été ma ligne directrice. Être à ma manière une chercheuse, comme je l'ai fait dans le passé pour arriver à synthétiser une molécule chimique. Mais ce que j'ai appris, c'est que pour y arriver, il faut parfois prendre des initiatives, changer le protocole, parce que celui qui est proposé ne marche pas. Et ce changement de perspective, pour moi, c'est l'Esprit Saint qui souffle; et cela rejoint bien le dernier verset du texte de ce jour.

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