Je me disais ce matin en relisant l'évangile des "tentations" que parler du diable c'est parler de ce qui se passe en soi, de ces pensées qui vont qui viennent, qui sèment le doute.
On peut incarner ces pensées en les mettant comme en dehors de soi, sur le dos de cet être malin, mais est ce que ce ne sont ps nos propres pensées, nos propres doutes?
Je me disais que Jésus, après avoir été nommé lors de son baptême " Fils Bien Aimé" a peut être pu se poser des questions sur ce que cela pouvait vouloir dire devenir le Messie, le Roi d'Israël.
Le rôle d'un roi, c'est de nourrir peuple, de ne pas le laisser mourir de faim. Alors si Jésus peut transformer les pierres en pain, le peuple sera heureux. Oui, mais ce n'est pas de ce pain là que le peuple a besoin mais de la parole.
Le rôle d'un roi c'est de gagner des guerres, de vaincre les autres, de laisser la violence régner. Oui, Jésus gagnera des royaumes parce que tout homme est un royaume, et il les gagnera par l'amour, pas par la force ou la violence. L'alliance ne se fera pas avec la violence mais avec l'amour.
Enfin un roi se doit de demeurer, d'avoir une descendance, ou pour le dire autrement d'être immortel. Cela c'est la tentation de se jeter du pinacle du Temple. Oui Jésus se jettera bien du pinacle du Temple, mais il passera par la mort et ce n'est que par ce passage que la vie éternelle sera donnée à tous.
Peu importe l'ordre dans lequel ces pensées aient assiégées Jésus, mais elles ont du être là, comme elles peuvent être là pour nous. A nous de nous servir de ses paroles à Lui, pour ne pas nous laisser submerger par la violence, par le pouvoir, par la toute puissance.
2 commentaires:
C'est très intéressant ce que tu dis à propos des « tentations ». En effet, elles viennent de nous-mêmes, de l'intérieur, cette sorte de « doute global », liée sans doute à un manque de confiance en nous, de foi en notre propre être personnel, en la valeur de la personne que nous sommes fondamentalement. D'une certaine manière nous sommes « tentés » de « ne pas être »…
J’aime beaucoup cet épisode de l'Évangile. Il témoigne du cheminement d'un homme ordinaire qui découvre sa raison d'exister et ce qu'il a à faire (sa mission). Vu de notre petite fenêtre, des siècles après, nous courrons le risque de penser que ce Jésus à la science infuse et que tout ce qu'il a à faire et vivre est d'une clarté limpide et écrit à l'avance…
Or, ce Jésus, doit faire le même chemin que tout être humain, confronté à toutes les options possibles, y compris la domination, la violence, la magie, les honneurs et les richesses etc.
C'est une vraie leçon de vie qu'offre ce passage que tu évoques.
Comme dit ton dernier paragraphe je suis certain que Jésus fut assiégé par tout cela, très concrètement, pas pendant 10 minutes, mais probablement durant tune longue période afin de chercher au fond de lui-même ce que sa conscience profonde lui indiquera.
Quant à nous, comme tu le dis fort justement « ne pas nous laisser submerger par la violence (…) ». J'aime assez l'emploi du verbe submerger qui montre bien que d'une certaine manière toutes ces tentations cohabitent en nous et que c'est probablement là l'enjeu de notre liberté intérieure que d'essayer de poser les bons choix.
En intériorisant les tentations, je pensais qu'il en va peut être de même pour l'enfer. Ce n'est peut être pas un lieu (c'est plus facile d'en faire un lieu quand on veut faire peur), mais on peut avoir des douleurs internes de brulures, de soif, d'asphyxie qui sont du dedans et ce n'est pas la peine de les chercher dehors et d'en rendre un autre responsable.
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