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mardi, août 11, 2009
Des Signes (de piste).
Des Signes.
Quand on commence à demander au Seigneur qu’Il fasse quelque chose pour soi-même, ou pour un proche ou pour quelqu’un dans le besoin, et que la demande semble mettre du temps à être exaucée, il y a un risque de lassitude. On se décourage, on a presque envie d’arrêter de demander. Et il y a les phrases qui reviennent : Votre Père sait de quoi vous avez besoin.. Demandez et vous recevrez etc. Or ce n’est pas parce que apparemment on ne voit rien qu’il ne se passe rien. Simplement on aime avoir de signes et les signes ce sont comme des clins d’œil, et les clins d’œil il faut pouvoir aussi les saisir.
Ce qui est signe pour moi ne le sera pour un autre et ce que j’aime dans le signe (le tout petit) c’est qu’il est personnalisé. Dans l’évangile de Matthieu il est dit dans une des traductions que Marie fut « accordée » en mariage à Joseph. J’aime ce mot « accordée », car cela met fait penser à un instrument de musique. Il y a une telle union entre l’instrumentiste et son instrument que parfois on a l’impression que cela fait un tout. Le signe pour moi c’est un peu cela : des choses disjointes qui font union et sens. Le signe est surtout dans le domaine du spirituel relativement subjectif et c’est peut-être pour cela que la notion d’accompagnateur est importante.
J’aime bien prier en marchant : cela me donne un rythme, une sorte d’assise. En priant de manière un peu répétitive pour une amie, j’ai brusquement vu des gentianes rouges qui venaient de s’ouvrir. Jusque là, toutes celles que j’avais vues n’étaient pas écloses. Ces fleurs ont crée pour moi une sorte de zone de silence, d’admiration, de présence. Elles étaient comme un signe pour moi qui me disait : ça ne se passe pas comme tu veux toi, mais quelque chose se passe. Et cela m’a aussi conduite à me dire que ce que je demandais au niveau matériel n’était peut-être pas le plus important. Avoir un toit c’est indispensable, mais pouvoir être à Tu et à Toi avec Dieu, c’est peut-être mieux. C’était comme un signe que ma demande devait et pouvait tenir compte de ces deux aspects.
Ces fleurs ont été comme un signe pour moi. Je ne dis pas que j’ai entendu une parole, ou que j’ai été transportée dans un ailleurs. Non ces simples fleurs de montagne m’ont permis un temps de rencontre et avec mon amie absente et aussi avec le tout Autre. Ces fleurs ont donc un sens pour moi. Et ce sens elles le garderont ? Du moins je le crois. Il y a des fleurs que nous appelons en français les « pensées », pour moi ces gentianes rouges sont associées à un lieu, à une présence et aussi à une certitude que je tairai.
Puis presque tout de suite après, il m’est venu l’idée qu’il y a un temps pour demander des signes et un temps pour ne pas en demander. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a une partie de soi qui en a besoin (c’est rassurant) et c’est humain, mais qu’il y a aussi en soi une partie qui a besoin d’apprendre à se taire, à faire silence à faire confiance.
D’une certaine manière cela revient à lâcher les mots, pas tous mais certains et simplement reprendre le début du Notre Père.: « Que ta volonté soit faite ». Je ne sais pas ce que veut Dieu, qui suis-je pour le vouloir. J’ai besoin de dire, de parler, de confier, et de laisser faire, de laisser agir. Et cela ce n’est pas si simple.
Certes je demande, mais je ne suis pas certaine que ce soit cela qu’il faille demander et la seule chose qui demeure, c’est juste quelque chose comme « Manifeste toi comme Toi tu le veux. C’est aussi (et cela sera peut-être sujet d’un autre blog) vivre non pas dans le présent, parce que d’une certaine manière le présent devient passé, mais accepter les choses comme elles sont aujourd’hui.
Il y a des moments de la vie où sur le chemin qui est le notre on a besoin de signes de piste. Il y a des moments où le balisage se fait autrement. Peut-être que l’on a plus confiance en soi parce que l’on a plus confiance en Dieu. Je sais qu’il y a des groupes de chrétiens où on exerce sa foi (comme on s’exerce à la pratique d’un instrument) à demander des choses précises, du style place de parking, ce qui permet de louer Dieu de vous accorder cette petite chose, signe qu’Il en accordera de plus grandes. J’admire les personnes qui font cela, mais moi je ne m’y retrouve pas. A chacun sa spiritualité je suppose.
Ce que j’apprends en ce moment c’est que même si ma demande ne semble pas être exaucée, cela ne veut pas dire qu’elle ne l’est pas. Mes yeux ne sont pas suffisamment ouverts. J’ai l’impression que faire ainsi peut-être en ne formulant pas explicitement ma demande est pour moi une sorte d’acte beaucoup plus plein, beaucoup plus accordé si je puis dire.
Apprendre à ne pas demander, apprendre à faire confiance dans le silence. Ce n’est absolument pas un manque de confiance, je dirai que c’est juste l’inverse. J’accepte de ne pas savoir demander comme il faut, j’accepte d’être dans un non savoir, j’accepte d’ouvrir les yeux et mon cœur, mais surtout j’accepte ce qui semble être du vide pour moi et qui est peut-être du plein pour Dieu.
Et puis cela n’empêche pas les clins d’œil d’être là, il faut aussi ouvrir les yeux : Dieu demande que l’on s’abandonne, pas que l’on marche sans ouvrir les yeux et sans regarder où l’on met les pieds. Car hier j’ai eu une autre petite joie, j’ai vu ma première gentiane jaune, et c’était un petit cadeau.
« Simplement je m’abandonne…
Pour aujourd’hui… »
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2 commentaires:
Je comprends ce que tu écris sur les signes...
Ecoutons Péguy
"les prières qui ne sont pas dites,les mots qui ne sont pas prononcées, moi dit Dieu "je les entends.
Ces obscurs mouvements du coeur,les obscurs bons mouvements,les secrets bons mouvements
qui jaillissent consciemments et inconsciemments montent vers Moi...
PEGUY
Tournesol
parfait travail
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