jeudi, décembre 15, 2016

F comme festin.

les fêtes de fin d'année sont souvent l'occasion de faire "bombance" du moins en famille. On ne parle plus guère de festin. On parle parfois de banquet qui réunissent des personnes qui ont en commun soit un métier, mais un festin c'est autre chose. Il y a du délicieux, du délicat, du différent.

On peut citer Isaïe 25, 10 : le Seigneur, le Dieu des Armées, préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de vins décantés ou penser au festin fait le père qui retrouve son fils (Luc 15).
  
Que ce soit dans l’ancien testament ou dans le nouveau, il est souvent question de festin, de repas de noces. Célébrer un évènement se fait en « mangeant », mais pas n’importe comment. En quelque sorte, c’est la pulsion orale qui est satisfaite, c’est la faim qui est comblée, du moins pour un temps et ensuite cela doit laisser un souvenir impérissable, car la faim revient qu’on le veuille ou non. On ne peut pas faire de provisions en soi. Mais si on regarde un peu ce qui se passe pendant ces festins, il n’y a pas que l’oralité (bouche, ventre) qui est satisfaite, mais toutes les perceptions : auditions par de la musique, olfaction par certes les odeurs des plats, mais aussi par des parfums, vue par les danses. Ce sont donc tous les sens qui sont sollicités et je pense qu’il faut garder cela en tête pour aller plus loin, je veux dire dans que nous pouvons imaginer de ce festin des noces de l’agneau.

Festoyer c’est aussi pour les nantis, les riches, alors que ce qui nous est annoncé, c’est qu’un jour, tous partageront et profiteront de ces bonnes choses, il n’y aura donc plus ni pauvres, ni riches et cela c’est une bonne nouvelle.

Mais dans mon aujourd’hui, dans mon présent, je n’aime pas cette idée de festoyer, de faire bombance, parce que justement cela ne concerne que peu de personnes. J’ai un peu de mal quand je vois ces films qui montrent des mariages dans certains pays, mariages qui coutent des fortunes et qui mettent finalement un peu sur le paille les organisateurs du festin et cependant socialement c’est indispensable. Un festin est le signe de quelque chose. J’ai aussi du mal peut-être avec moi-même, car lors de ces repas, il y a le trop manger, ne pas pouvoir s’arrêter, quelque part s’empiffrer et je n’aime pas. Il doit y avoir un équilibre à trouver.

Quant à ce qu'il en sera dans l’au-delà, il fut un temps où cette idée de festin ne me plaisait pas du tout, parce que je la prenais d’une manière trop basique. Si l’on pense à Jésus après sa résurrection, le corps (et c’est aussi ce que rapportent les personnes qui ont vécu des NDE) sera complètement différent. Les perceptions seront autres, et si festoyer c’est finalement être rempli de joie et de bonheur par des perceptions dont nos sens ne connaissent rien aujourd’hui, là j’avoue que c’est très séduisant. Ce serait peut-être la réalisation de ce Jésus promet dans l’évangile de Jean : Alors votre joie sera parfaite.

Je me dis aussi que ce n’est pas la quantité qui compte. Je peux imaginer que boire une gorgée d’eau quand on est assoiffé c’est u festin, manger du pain quand on a faim c’est pareil. Alors peut-être faut-il regarder ce mot autrement, le sortir la matérialité de la bombance.

Par ailleurs on ne festoie pas seul. Être avec les autres, se réjouir le la même chose c’est important. Et de quoi se réjouit-on dans l’Au-delà ? Peut-être tout simplement d’être saisi par ce petit bout de pain et cette gorgée de vin qui prennent leur plénitude.




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