On peut citer Isaïe 25, 10 : le Seigneur,
le Dieu des Armées, préparera pour tous les peuples, sur cette montagne, un
festin de viandes grasses, un festin de bons vins, de viandes moelleuses, de
vins décantés ou penser au festin fait le père qui retrouve son fils (Luc 15).
Que ce soit dans l’ancien
testament ou dans le nouveau, il est souvent question de festin, de repas de
noces. Célébrer un évènement se fait en « mangeant », mais pas n’importe comment. En quelque sorte, c’est la pulsion orale qui est satisfaite,
c’est la faim qui est comblée, du moins pour un temps et ensuite cela doit
laisser un souvenir impérissable, car la faim revient qu’on le veuille ou non.
On ne peut pas faire de provisions en soi. Mais si on regarde un peu ce qui se
passe pendant ces festins, il n’y a pas que l’oralité (bouche, ventre) qui est
satisfaite, mais toutes les perceptions : auditions par de la musique,
olfaction par certes les odeurs des plats, mais aussi par des parfums, vue par
les danses. Ce sont donc tous les sens qui sont sollicités et je pense qu’il
faut garder cela en tête pour aller plus loin, je veux dire dans que nous
pouvons imaginer de ce festin des noces de l’agneau.
Festoyer c’est aussi pour les
nantis, les riches, alors que ce qui nous est annoncé, c’est qu’un jour, tous
partageront et profiteront de ces bonnes choses, il n’y aura donc plus ni
pauvres, ni riches et cela c’est une bonne nouvelle.
Mais dans mon aujourd’hui, dans
mon présent, je n’aime pas cette idée de festoyer, de faire bombance, parce que
justement cela ne concerne que peu de personnes. J’ai un peu de mal quand je
vois ces films qui montrent des mariages dans certains pays, mariages qui
coutent des fortunes et qui mettent finalement un peu sur le paille les organisateurs
du festin et cependant socialement c’est indispensable. Un festin est le signe
de quelque chose. J’ai aussi du mal peut-être avec moi-même, car lors de ces
repas, il y a le trop manger, ne pas pouvoir s’arrêter, quelque part
s’empiffrer et je n’aime pas. Il doit y avoir un équilibre à trouver.
Quant à ce qu'il en sera dans
l’au-delà, il fut un temps où cette idée de festin ne me plaisait pas du tout,
parce que je la prenais d’une manière trop basique. Si l’on pense à Jésus après
sa résurrection, le corps (et c’est aussi ce que rapportent les personnes qui
ont vécu des NDE) sera complètement différent. Les perceptions seront autres,
et si festoyer c’est finalement être rempli de joie et de bonheur par des
perceptions dont nos sens ne connaissent rien aujourd’hui, là j’avoue que c’est
très séduisant. Ce serait peut-être la réalisation de ce Jésus promet dans l’évangile
de Jean : Alors votre joie sera parfaite.
Je me dis aussi que ce n’est pas
la quantité qui compte. Je peux imaginer que boire une gorgée d’eau quand on
est assoiffé c’est u festin, manger du pain quand on a faim c’est pareil. Alors
peut-être faut-il regarder ce mot autrement, le sortir la matérialité de la
bombance.
Par ailleurs on ne festoie pas
seul. Être avec les autres, se réjouir le la même chose c’est important. Et de
quoi se réjouit-on dans l’Au-delà ? Peut-être tout simplement d’être saisi
par ce petit bout de pain et cette gorgée de vin qui prennent leur plénitude.
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