lundi, août 13, 2018

Mt 17,27: " Jette l'hameçon..."

Mt 17, 27 Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. »

Le texte de l'évangile de ce jour se situe après la guérison de l'enfant épileptique. Il commence par l'annonce de la passion, avec une réaction très différente des disciples, que cela remplit de tristesse mais qui apparemment ne disent rien. 

Puis suit ce curieux épisode d'une pêche "miraculeuse", qui permet de payer l'impôt réclamé par Jérusalem pour l'entretien du temple. Si l'on pense que Jésus est le temple de la présence, on pourrait bien penser que payer l'impôt ne le concerne pas. Mais ce qui se passe entre lui et Simon, puisque c'est comme cela que Pierre est appelé par Jésus, m'a donné envie de laisser parler Pierre.

Alors Pierre raconte...

Des poissons avec lui, j'en ai pêché, et c'est bien cela qui m'a poussé à tout quitter pour aller avec lui, partout. Il m'a choisi avec onze autres pour être ses envoyés. Il n'a jamais fini de me surprendre et il nous a même donné le pouvoir de chasser les démons et de guérir.

Mais au fil du temps, j'ai eu l'impression que quelque chose se faisait en lui. Bien sûr les pharisiens étaient à l'affût, ils auraient voulu le prendre en défaut pour le lapider... Mais il y avait autre chose. Il parlait de sa mort, il parlait de résurrection; cela on ne comprenait pas, sauf qu'on voyait bien qu'il changeait, comme si son enthousiasme diminuait. Après la guérison, loupée par mes amis mais réussie par Lui, de l'enfant qui avait des convulsions, on a repris la route. On allait chez moi, à Capharnaüm. Sur la route il a encore parlé de ce futur, qui de fait était très proche, et on était tout tristes; surtout qu'on savait bien, et moi le premier, que ça ne servait à rien de lui dire quoi que ce soit. 

En arrivant à Capharnaüm, j'ai été abordé par ces fonctionnaires du temple de Jérusalem qui réclament de l'argent pour l'entretien des murs. Normalement cela devrait être du ressort du roi Hérode, mais non, c'est à nous de payer. 

Ils m'ont demandé si Jésus s'acquittait de cela, j'ai répondu oui, mais je n'en savais rien. Et puis, est -ce qu'il n'a pas dit que le temple c'était Lui, qu'Il était le lieu de la présence de son Père. Bref j'ai dit oui. Sauf que moi, il faut bien que je paye et cet argent je ne l'ai pas, puisque je ne pêche plus.

En arrivant chez moi, Jésus y était déjà lui, avec les autres. Il m'a posé une drôle de question. Il m'a demandé si les fils des rois devaient payer un impôt comme les autres. Il me semblait évident que non et c'est ce que j'ai dit, mais je me demandais à quoi il pensait. Être fils de roi, qu'est ce que cela doit être bien !

Alors il m'a dit que nous ne devions pas choquer, et qu'il fallait payer cet impôt que d'après lui, nous ne devrions pas payer. Du coup, se sentir le frère de Jésus, ça c'était assez super. Se sentir aussi libéré de ce joug de devoir payer et encore payer. Mais comment payer? Bien sûr on aurait pu demander à Judas, mais il n'était pas là. 

Alors il m'a dit de prendre un hameçon (et ça, j'en ai toujours un sur moi, parce que c'est mon vrai métier et que je ne peux pas m'en séparer) et d'aller dans le port jeter mon hameçon (comme autrefois il m'a dit de jeter mes filets alors que je n'avais rien pris de la nuit). Il a prédit que dans le poisson que j'attraperai il y aurait une pièce qui payerait cet impôt. 

J'ai fait tout ce qu'il m'a dit, j'ai attrapé le poisson, j'ai ouvert sa bouche, j'ai trouvé la pièce, j'ai remis le poisson à l'eau et je suis allé payé l'impôt. Mais je dois dire que j'était quand même plus qu'étonné. 

Je suis sûr qu'il a voulu me faire comprendre quelque chose. Déjà qu'il me considérait comme son frère, et ça ce n'est pas rien. Mais je crois aussi qu'il a voulu me faire comprendre que Lui Jésus il était comme ce poisson: il était là pour nous libérer de l'impôt: pour payer, Lui. En donnant sa vie, il nous libérait. 

En même temps, ouvrir un poisson, mettre sa main dedans ce n'est pas habituel. Ce poisson là, c'était un poisson que je ne connaissais pas, mais il avait une grande gueule et spontanément il ne me plaisait pas du tout. Alors faire confiance, ne pas se fier aux apparences, faire ce qu'il dit, cela je l'apprends petit à petit. 

Et je dois reconnaitre aussi que j'ai été sidéré par le fait qu'il était comme le maître de la mer. Et cela pour moi, c'était peut-être le signe dont j'avais besoin à ce moment là, parce que quand il parlait de sa mort, oui cela me faisait très peur même si j'avais vu la gloire, cette Gloire qui aurait dû résider dans le Temple, l'envelopper! Et même si j'avais entendu cette voix me dire de l'écouter.

Enfin là, j'ai obéi, je l'ai écouté et nous avons été libérés d'une amende qui nous serait tombée dessus si nous n'avions pas pu payer; sauf que payer comme ça c'est vraiment étonnant. Mon Rabbi c'est vraiment le Fils du Dieu Vivant. 

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