jeudi, avril 21, 2022

Lc 24, 35-48. Cléophas raconte ce qui s'est passé pour eux à Jérusalem.

Luc 24, 35-45. Jésus se manifeste aux disciples à Jérusalem.

 

Mercredi et jeudi de la semaine pascale, la liturgie propose la rencontre de Jésus avec les disciples qui se rendent à Emmaüs, et le retour de ceux-ci à Jérusalem après que le Seigneur se soit fait reconnaître et qu'ils aient eu le cœur tout brûlant. https://giboulee.blogspot.com/2017/02/notre-coeur-netait-il-pas-tout-brulant.html

 

Ce qui se passe ensuite à Jérusalem et qui est rapporté par Luc, c'est pratiquement la finale de son évangile. Mais dans l'évangile de Jean, le même jour, il y a des disciples enfermés dans le Cénacle par peur des juifs, et finalement des évènements assez semblables, que ce soit la première phrase prononcée par Jésus - "La Paix soit avec vous" (la phrase qu'il demande aux disciples de dire quand ils entrent dans une maison qui les accueille), la peur des disciples, la nécessité pour Jésus de montrer la trace des plaies, le fait qu'il mange. Ce sera plus tard (Jn 21) qu'il partagera avec eux du poisson grillé, alors que chez Luc cela se fait le jour même.  


Dans cet évangile, Jésus ouvre leur esprit à l'intelligence des écritures, mais leur demande d'attendre un certain temps que le Père fasse descendre sur eux l'Esprit; alors que chez Jean cet esprit est donné par le souffle de Jésus, avec le pouvoir de remettre les péchés. Cela sera la tâche des témoins, dans l'évangile de Luc, d'annoncer la conversion en son nom pour le pardon des péchés; à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. 

 

La difficulté qui demeure, c'est que Luc promet un don de l'Esprit, mais Jésus les quitte à Béthanie, le jour même, alors que dans les Actes, il demeure quarante jours avec eux.

 

 

 Cléophas raconte.

 

Quand nous sommes arrivés à Jérusalem, nous étions encore avec notre joie de ce que nous avions vécu, et nous voulions dire aux disciples - qui se cachaient plus ou moins - que oui le Seigneur était revenu à la vie, que les femmes n'avaient pas déliré, que nous en étions les témoins. Et le fait que nous soyons deux, cela donnait de la force à notre témoignage. 

 

A notre grande surprise, ils n'ont pas eu l'air étonné. Ils nous ont dit que le Seigneur s'était manifesté à Simon-Pierre, et nous avons commencé à leur raconter par le détail comment alors que nous étions sur la route qui nous ramenait chez nous, complètement abattus, tristes, malheureux, un homme nous avait demandé ce qui se passait pour que nous fassions cette tête. C'est vrai que normalement quand on revient chez soi après la célébration de la Pâque, on ne fait pas cette tête là. 

 

Comme nous étonnions que cet homme ne soit pas au courant de ce qui s'était passé, il nous a demandé de lui raconter. Dire que nous ne savions pas à qui nous parlions! Mais est-ce que nous pouvions le reconnaître, alors que la dernière image de lui que nous avions était celle d'un homme défiguré, le visage ensanglanté, sur une croix? Peut-être aussi que la tristesse nous rendait incapable d'ouvrir les yeux. Mais voilà, c'est un fait, nous ne l'avons pas reconnu. Et le voilà qui nous dit que nous sommes des idiots. Enfin il ne l'a pas dit comme ça, mais il nous a dit que nous étions sans intelligence. 

 

Nous en étions là de notre récit lorsque tout à coup, alors que personne n'avait frappé à la porte, il était là au milieu de nous. Et je dois dire, que la peur s'est abattue sur nous, une peur palpable. Même nous qui l'avions pourtant vu. Certains pensaient que c'était un esprit, un revenant. Lui, je crois que ça l'a fait rire, ça se voyait dans ses yeux. 

 

Il nous a alors demandé de le toucher, ce que nous, nous n'avions pas fait. De sentir qu'il y avait bien de la chair et des os, et il a montré les marques des clous. Cela non plus nous ne l'avions pas vu, enfin si, mais tellement brièvement, au moment où il nous a partagé le pain et c'était là qu'il avait disparu à nos regards. 

 

Ensuite il nous a demandé de quoi manger; je pense que c'était pour nous rassurer. Devant nous, il a mangé du poisson grillé et du pain.

 

Puis il s'est mis à parler, comme il l'avait fait avec nous. Il nous a montré comment les écrits de Moïse, les écrits des prophètes et les psaumes parlaient de lui, de sa venue, du salut qu'il apporterait. Et nos esprits s'ouvraient, et nos cœurs étaient dans la joie. Cette mort n'était pas un non-sens, mais elle donnait la vie au monde. 

 

Il nous a alors dit que désormais nous serions témoins de sa mort et de sa résurrection, que nous proclamerions que se convertir à lui donnerait le pardon des péchés; que cela serait vrai pour toutes les nations, et bien sûr pour Jérusalem. 

 

Puis il a ajouté que son Père allait nous donner, répandre sur nous, cet Esprit dont lui nous avait parlé; que nous devions attendre d'être revêtus de cette force, de cette puissance, pour témoigner de lui. 

 

Et il a disparu. Et notre cœur brûlait toujours.

 

 

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