dimanche, février 13, 2022

Marc 8, 1-10: deuxième multiplication des pains.

Marc 8, 1-10 

Toujours la lecture de l'évangile de Marc, toujours en territoire dit "païen"; toujours l'attention de Jésus aux plus fragiles. Et c'est cela qui est pour moi source renouvelée d'admiration et d'émerveillement. 


La deuxième multiplication des pains. Marc 7,

 

La première multiplication des pains a lieu en Galilée; Jésus prend le pain, lève les yeux au ciel, le bénit et le rompt. Cela a lieu après que les douze soient revenus de leur première mission et que Jésus ait décidé de prendre un temps de repos avec eux au bord du lac. Sauf que ce projet n'est pas passé inaperçu et qu'une foule était déjà là quand ils sont arrivés. 

 

En voyant cette foule, Jésus est pris de compassion, parce qu'il se rend compte qu'ils sont comme des brebis dans berger. Et là, il reprend à son compte les prophéties d'Ézéchiel qui disent que désormais, ce sera le très Haut qui sera le berger de son peuple; et qu'il veillera sur toutes les brebis, quelles qu'elles soient. 

 

Et c'est le jour-même que les disciples, qui n'ont toujours pas eu leur temps avec Jésus, lui demandent de renvoyer la foule. On connait la suite. 

 

Dans l'épisode d'aujourd'hui, Jésus et ses disciples, qui reviennent vers la Galilée, se trouvent en territoire païen. Et des foules le suivent et l'écoutent, et l'écoutent. Jésus, qui va continuer son chemin, veut renvoyer les foules. Il se rend compte que cela fait trois jours que ces hommes et ces femmes, venus d'un peu partout, sont là.  Et c'est lui qui s'inquiète pour eux, qui a peur que certains ne défaillent sur le chemin du retour; et c'est lui qui refuse de les renvoyer le ventre vide et qui demande à ses disciples de faire quelque chose, à savoir de leur trouver à manger. Là aussi, on connait la suite, puisque c'est la même chose: bénir et rompre.

 

Mais ce qui me frappe, c'est la compassion de Jésus, son attention aux plus faibles (certains pourraient défaillir en chemin), et aussi son désir d'associer les disciples à cet acte, et de leur montrer qu'avec Lui, rien n'est impossible. 

 

On sait qu'ensuite ils rentreront en Galilée, et que l'accueil des pharisiens sera plutôt glacial: on le sommera, pour le mettre à l'épreuve, de donner un signe venant du ciel, alors qu'il vient de nourrir 4000 personnes; mais cela semble ne pas compter. 

 

C'est un disciple qui raconte

 

Nous étions dans le territoire de la Décapole, le pays du roi Philippe, le frère d'Hérode qui lui avait pris sa femme et avait fait décapiter le pauvre Jean qui le lui reprochait. Jésus avait guéri une petite fille sans même la toucher, puis un homme qui était sourd et muet. Et quand cela s'était su, des foules étaient venues auprès de lui, et il avait guéri à tour de bras, et enseigné aussi. Seulement il fallait bien rentrer, et au bout de trois jours, il a voulu les renvoyer chez eux. Mais certains étaient là depuis trois jours et venaient de loin; et il ne voulait pas qu'ils rentrent chez eux le ventre vide. 

 

Il nous a demandé de trouver quelque chose pour eux, mais là, une fois de plus, on a pensé qu'il était un peu fou. Où trouver à manger pour une pareille foule. Il avait déjà fait le coup il n'y a pas si longtemps, mais bon, où trouver du pain. Il nous a demandé ce que nous avions. Et cette fois-ci nous avions quand même de quoi manger pour nous. Nous avions 7 pains. Nous les lui avons donnés. Je ne sais pas si ça nous plaisait tellement de donner ce que nous avions, pour des païens.. Avec lui on ne peut pas dire non, mais quand même.

 

Alors il a pris nos pains, il a prononcé la bénédiction, et là, il n'y avait plus 7 pains, mais des pains en quantité, qu'il a rompu. Nous les avons distribués, et les gens étaient heureux. Quelqu'un nous a donné quelques petits poissons grillés, et il a fait de même, et il y a eu des poissons pour tous. On a ramassé ce qui restait: sept corbeilles pleines.  

 

Alors il nous a dit de rentrer, de reprendre la barque. On a débarqué à Dalmanoutha. Et presqu'aussitôt, des pharisiens lui ont littéralement sauté dessus, pour lui demander un signe venant du ciel, pour prouver qu'il était bien un envoyé du Très Haut. Ils me font rire, eux, comme si le signe ils ne l'avaient pas. Les pauvres ont mangé et ils ont été rassasiés. Les sourds entendent, les paralysés marchent… 

 

 Des fois, je me demande ce qu'ils ont dans les yeux pour refuser de comprendre que Dieu est venu visiter son peuple; et que le salut est là. 

 

Et nous, nous les disciples, nous ne comprenons pas toujours ce qu'il dit ou ce qu'il fait, loin de là; mais au moins nous sommes avec lui et nous nous nourrissons de sa présence; et nous avons confiance en lui..

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