vendredi, avril 05, 2013

Réflexions sur les fausses croyances et sur "sa" place.

Il s'agit là d'un billet démarré il y a longtemps et même s'il est incomplet je le publie aujourd'hui. 

Il est consacré aux fausses croyances qui sont en nous et qui se mettent en place dans la petite enfance (les parents ne peuvent se tromper), et il est bien difficile d'en sortir de se voir tel que l'on est et non pas tels que eux nous voyaient. 

Il sera aussi question de la place que nous occupons. Je crois que la question de la place de chaque personne est quelque chose de fondamental dans son histoire. je crois aussi que la place est quelque chose qui se joue parfois dès avant la naissance et dans la petite enfance et qu'elle fige. 

Quitter cette place ou ce rôle est fondamental pour sortir enfin de certaines maladies, qu'elles soient somatiques ou psychiques, mais que cela ne peut se faire qu'avec l'aide de personnes formées tant psychologiquement que spirituellement.

Mais c'est un billet incomplet peut être un peu brouillon et j'en suis consciente.

Une de mes amies chrétienne écrivait sur son forum: "mon petit M. a de la fièvre depuis hier soir. Je m'en doutais, j'attendais que l'ennemi se manifeste car nous sommes si contents". Cette phrase m'a mise très mal à l'aise, car pour moi, attraper la grippe surtout quand la maman de l'enfant est malade, cela ne semble pas l'oeuvre de l'ennemi.

Je ne dis pas que je ne pense pas à l'ennemi (le diable pour être plus clair), mais il y a pour moi des phénomènes naturels dans notre monde et  je ne cherche pas à savoir qui les a provoqué et pourquoi. Et puis penser que tout ce qui est bon vient de Dieu et tout ce qui est désagréable vient du démon, c'est un clivage qui est trop simple même s'il donne du sens (et du sens nous en avons tous besoin).

Mais si je prends la fin de la phrase: "nous étions si contents" j'ai l'impression d'entendre des phrases de mon enfance du style: il ne faut jamais se réjouir tant que la chose n'est pas arrivée, il ne faut pas tenter le diable (mais oui, cela se disait), il vaut mieux faire envie que pitié, mais aussi, il ne faut pas dire que l'on va bien, parce que.. Et si on demande pourquoi, la réponse est toujours vague, mais renvoie à des forces mauvaises (diable, mauvais oeil envie, jalousie) qui vont venir contrer votre joie, votre bonne santé, juste pour le plaisir de faire du mal. Donc masquer ce que l'on ressent pour ne pas attirer l'attention sur soi et ne pas se faire attaquer.

Qui d'entre nous n'a pas fait ce type d'expérience qui conforte du coup l'idée que le parent a toujours raison et qu'il faut (je dis bien il faut) lui faire confiance, sinon on ne sait pas ce qui va nous tomber dessus.

Le problème est que fonctionner comme cela donne un certain sens aux événements qui nous arrivent, qu'il est plus facile de trouver un sens (même négatif) que pas de sens. Et on ne peut pas dire que cette manière de fonctionner permette l'épanouissement de la personne.  Mais est ce la solution?

Quand un enfant dans une famille occupe la place de celui par qui le malheur arrive, il va croire même à l'âge adulte que tout ce qu'il fait est mal fait, que tout est de sa faute, qu'il est nul et qu'il ne mérite pas de vivre. Du coup il va (parce que l'inconscient existe) se mettre dans ses situations où cela va se reproduire sans cesse ce qui le conforte dans sa conviction qui est une fausse conviction. 

Par ailleurs quand on vit avec ce type de conviction en soi, même si on ne vit plus dans sa famille on continue à choisir des personnes qui vont vous conforter dans cette conviction puisque c'est celle que vous avez, voir même celle qui vous fait vivre et vous pousse à rejouer toujours la même chose, car changer de place est très difficile, puisque cette place, même maudite permet un équilibre familial qu'il est interdit de changer et de rompre (encore une fausse croyance). 


Par ailleurs changer de place, c'est un peu comme le jeu des chaises tournantes. Et si on n'arrivait à en trouver une autre, et si on restait entre deux chaises sans savoir où on va et surtout qui on est, est ce que cela ne serait pas pire? 


Je crois que pour pouvoir changer de place il faut avoir rencontré quelqu'un qui vous regarde tel que vous êtes, sans préjugés, qui voit en vous quelqu'un qui n'est pas figé dans son rôle et surtout quelqu'un qui a en lui des capacités de changement donc de vie. Bref quelqu'un qui est du côté de la vie.

Cela peut être un thérapeute (parce que je pense que pour s'occuper de personnes trop blessées par la vie, il faut des personnes compétentes et que la bonne volonté ne suffit pas) ou une personne qui peut vous faire découvrir l'existence d'un Dieu qui n'est pas le Dieu ogre de l'enfance, le Dieu croque mitaine dont les parents se sont servis pour exiger l'obéissance, mais un Dieu en marche, un  Dieu vivant.

On ne peut abandonner une fausse croyance que si on peut s'appuyer sur quelqu'un qui lui vous respecte, vous écoute, vous croie et je peux dire cela vous aime et est prêt aussi non pas à accepter n'importe quoi, parce que cela serait suicidaire, mais à ne pas abandonner, à ne pas laisser tomber. 

Certains thérapeutes en sont capables, mais il faut savoir que ces pathologies sont des pathologies au long cours. 

Je pense que la psychanalyse a permis à bon nombre de patients de sortir d'une place imposée pour trouver la leur, même si cela met du temps. Une fois que la place est trouvée, la créativité qui était bloquée se met à vivre et il devient possible d'inventer son présent sans refaire le passé en permanence et surtout il est possible de se pardonner à soi. Le pardon des autres c'est tout à fait autre chose. Comprendre que l'on n'est pas responsable du malheur, permet de recommencer à s'aimer et là tout change. 

Je pense que la place du thérapeute dans le transfert est très importante. A lui de trouver le moyen pour que son patient ne recrée pas avec lui une dépendance qui certes donne une place au patient, mais qui est pathologique. Freud je crois parlait des thérapies interminables, peut être s'agit il justement de ces thérapies ou un lien pathologique s'est recréé.

Maintenant comment Jésus s'y prend il pour faire sortir les personnes qu'il rencontre de leurs croyances (fausses ou pas)? Le cas du paralytique de la piscine aux 5 portiques(Jean 5) le montre bien. 

A la question "veux tu guérir"c'est à dire changer de place, l'homme répond par sa croyance: impossible car personne ne me met dans l'eau. Sa croyance c'est de croire qu'il dépend d'un autre. Jésus par sa parole lui permet en quitter cette place. Cela nécessite de la confiance.

Une des raisons qui me pousse aujourd'hui à penser que le spirituel est indispensable pour une guérison c'est que la relation avec le Divin (j'emploie un mot très large) permet de se sentir dans une relation où l'on a une nouvelle place (les chrétiens parlent d'un amour inconditionnel, où l'on se sait aimé pour ce que l'on est et non pas pas pour ce que l'on a fait ou subi), et que de ce fait on peut quitter l'ancienne place ou cette nouvelle place où l'on est actif et non plus dépendant du bon vouloir des autres.

Aucun commentaire: